Lent comme... le gazon de Wimbledon
Tennis lundi, 27 juin 2005. 15:29 jeudi, 21 nov. 2024. 11:57
LONDRES (AFP) - Surface jadis ultra-rapide sur laquelle seuls les serveurs-volleyeurs avaient quelque chance de s'exprimer, le gazon du tournoi de tennis de Wimbledon est désormais critiqué... pour sa lenteur.
"Je ne vois pas l'intérêt d'avoir un tournoi comme ça sur l'herbe si c'est pour le rendre lent", a dit Amélie Mauresmo après s'être qualifiée lundi pour les quarts de finale.
"Cela rebondit haut, les effets prennent, il n'y a guère que sur les slices de revers qu'on voit la différence avec les autres surfaces. Soit c'est de l'herbe et ça va vite, soit c'est un peu moins rapide. Ce serait aussi bien, mais
il faut choisir", a-t-elle estimé.
Si la Française, à l'aise sur toutes les surfaces, se plaint surtout au nom de la diversité des surfaces à préserver, d'autres, à l'image du Britannique Tim Henman, jugent que leurs chances de s'imposer à Londres sont diminuées.
"C'est de plus en plus lent et lourd et le rebond est de plus en plus haut", avait dit l'Anglais après une première victoire à l'arraché contre le Finlandais Jarkko Nieminen, la dernière en date à Wimbledon puisqu'il allait tomber au tour suivant.
La volonté de réduire la vitesse du jeu n'a jamais officiellement été annoncée, ce qui donne lieu à toutes sortes de spéculations.
Nouvelle herbe
Certains joueurs ont affirmé que les balles avaient changé, d'autres que c'était le fait d'ouvrir toutes les boîtes avant le tournoi qui modifiait le rebond.
Un fait est en tout cas avéré: depuis 2001, les courts de Wimbledon sont ensemencés avec un gazon plus dru, non pour complaire aux joueurs habitués à la terre battue, mais pour permettre aux terrains du All England Lawn Tennis Club, complètement râpés au bout de quelques jours de compétition, de rester à peu près présentables jusqu'à la fin du tournoi.
Faute de mesure scientifique, la vitesse des courts n'est pas une valeur objective. Certains joueurs ne partagent pas l'opinion, majoritaire, selon laquelle le gazon aurait perdu sa spécificité. Lleyton Hewitt, pourtant enclin à se plaindre, a jugé qu'au fil des jours les courts devenaient de plus en plus rapides grâce au beau temps.
Artillerie lourde
Il suffit néanmoins d'étudier le palmarès des dernières années pour vérifier que les serveurs volleyeurs ont dû faire un peu de place aux joueurs de fond de court, pour le plus grand plaisir des spectateurs lassés par les duels d'artillerie lourde vus dans les années 90.
La révolution a eu lieu en 2002, soit l'année ayant suivi l'apparition du nouveau gazon, avec la victoire de Lleyton Hewitt, un joueur de fond élevé sur l'herbe australienne, face à un pur spécialiste de la terre battue, l'Argentin David Nalbandian.
Puis ce fut le début du règne de Roger Federer, un joueur très offensif qui ne se rue pas pour autant au filet à la première occasion. Il ne suit presque jamais son second service à la volée, une pratique quasi systématique chez les vainqueurs des années 90, à l'exception d'Andre Agassi.
"Quand je suis arrivé à Wimbledon, sur les 128 joueurs du tableau, il y en avait deux qui restaient au fond et 126 qui faisaient service-volée. Maintenant c'est le contraire", souligne le Croate Goran Ivanisevic, le dernier bombardier à s'être imposé, en 2001.
"Je ne vois pas l'intérêt d'avoir un tournoi comme ça sur l'herbe si c'est pour le rendre lent", a dit Amélie Mauresmo après s'être qualifiée lundi pour les quarts de finale.
"Cela rebondit haut, les effets prennent, il n'y a guère que sur les slices de revers qu'on voit la différence avec les autres surfaces. Soit c'est de l'herbe et ça va vite, soit c'est un peu moins rapide. Ce serait aussi bien, mais
il faut choisir", a-t-elle estimé.
Si la Française, à l'aise sur toutes les surfaces, se plaint surtout au nom de la diversité des surfaces à préserver, d'autres, à l'image du Britannique Tim Henman, jugent que leurs chances de s'imposer à Londres sont diminuées.
"C'est de plus en plus lent et lourd et le rebond est de plus en plus haut", avait dit l'Anglais après une première victoire à l'arraché contre le Finlandais Jarkko Nieminen, la dernière en date à Wimbledon puisqu'il allait tomber au tour suivant.
La volonté de réduire la vitesse du jeu n'a jamais officiellement été annoncée, ce qui donne lieu à toutes sortes de spéculations.
Nouvelle herbe
Certains joueurs ont affirmé que les balles avaient changé, d'autres que c'était le fait d'ouvrir toutes les boîtes avant le tournoi qui modifiait le rebond.
Un fait est en tout cas avéré: depuis 2001, les courts de Wimbledon sont ensemencés avec un gazon plus dru, non pour complaire aux joueurs habitués à la terre battue, mais pour permettre aux terrains du All England Lawn Tennis Club, complètement râpés au bout de quelques jours de compétition, de rester à peu près présentables jusqu'à la fin du tournoi.
Faute de mesure scientifique, la vitesse des courts n'est pas une valeur objective. Certains joueurs ne partagent pas l'opinion, majoritaire, selon laquelle le gazon aurait perdu sa spécificité. Lleyton Hewitt, pourtant enclin à se plaindre, a jugé qu'au fil des jours les courts devenaient de plus en plus rapides grâce au beau temps.
Artillerie lourde
Il suffit néanmoins d'étudier le palmarès des dernières années pour vérifier que les serveurs volleyeurs ont dû faire un peu de place aux joueurs de fond de court, pour le plus grand plaisir des spectateurs lassés par les duels d'artillerie lourde vus dans les années 90.
La révolution a eu lieu en 2002, soit l'année ayant suivi l'apparition du nouveau gazon, avec la victoire de Lleyton Hewitt, un joueur de fond élevé sur l'herbe australienne, face à un pur spécialiste de la terre battue, l'Argentin David Nalbandian.
Puis ce fut le début du règne de Roger Federer, un joueur très offensif qui ne se rue pas pour autant au filet à la première occasion. Il ne suit presque jamais son second service à la volée, une pratique quasi systématique chez les vainqueurs des années 90, à l'exception d'Andre Agassi.
"Quand je suis arrivé à Wimbledon, sur les 128 joueurs du tableau, il y en avait deux qui restaient au fond et 126 qui faisaient service-volée. Maintenant c'est le contraire", souligne le Croate Goran Ivanisevic, le dernier bombardier à s'être imposé, en 2001.