La saison 2013-2014 ne sera pas seulement une année olympique : ce sera également la dernière saison de compétition de Jean-Philippe Le Guellec en Coupe du monde de biathlon. C’est sans trop tomber dans la nostalgie et en ayant les deux pieds bien dans le présent que le vétéran de l’équipe canadienne amorcera sa saison jeudi, à Östersund, en Suède.

Le 1er décembre dernier, au même endroit, l’athlète âgé de 28 ans avait signé une victoire historique au 10 kilomètres sprint lorsqu’il était devenu le premier Canadien à remporter une épreuve de Coupe du monde.

« C’est sûr que c’est une année qui est différente des autres. Lorsque j’ai quitté Canmore, disons que j’ai regardé un peu plus le paysage, sachant que c’était ma dernière fois à cet endroit. Quoique dans un autre sens, j’en avais mon plein de Canmore, car j’y ai passé deux séjours de deux semaines et un de trois semaines à m’entraîner », explique Le Guellec à la blague.

Jean-Philippe Le Guellec compte bien profiter de son expérience acquise aux Jeux de Turin et de Vancouver afin d’améliorer son meilleur résultat olympique qui avait été une sixième place au sprint 10 kilomètres des Jeux de 2010.

« J’étais encore jeune à Turin, alors tout était un peu expérimental pour moi. À Vancouver, j’ai appris à gérer mes participations à toutes les courses sur une période de deux semaines. En février prochain, mon approche sera la même que celle que j’avais avant les Jeux de Vancouver dans le sens où j’ai une distance à parcourir et un nombre défini de cibles à atteindre. »

Une nouvelle recette

À sa reprise de l’entraînement estival en mai, Jean-Philippe Le Guellec a invité le Suédois et ancien spécialiste des épreuves de sprint en ski de fond, Peter Larson, à faire partie de son équipe de préparateurs. Celui-ci a suggéré au Québécois d’adopter une posture et un rythme différent. Son nouveau style plus agressif exige une dépense énergétique moins élevée, mais il nécessite une plus grande capacité cardiovasculaire.

« J’ai comparé mon style sur vidéo et il y a déjà une très grande différence. Et si on compare avec ma technique aux Jeux de Vancouver, c’est le jour et la nuit! Avant, j’avais un style qui était un peu plus long. Je suis maintenant habitué à ce nouveau style qui me permettra de soutenir une vitesse plus élevée plus longtemps. »

Cet atout supplémentaire dans le jeu de l’athlète de Shannon pourrait donc lui être bien utile au relais mixte, une toute nouvelle épreuve qui fera son entrée au programme olympique en février prochain.

Marc-André Bédard joue son va-tout

Présent à Idre, en Suède, où il a pris part aux épreuves de la Coupe IBU, Marc-André Bédard est dans une course contre-la-montre pour obtenir son billet pour Sotchi. Deux athlètes masculins peuvent espérer rejoindre Jean-Philippe Le Guellec et Scott Perras qui sont préqualifiés. Interviewé avant les deux épreuves de sprint où a il décroché des 7e et 48e places, Marc-André Bédard a raté l’occasion de participé aux premières Coupes du monde de la saison. Sa dernière chance pour obtenir son visa olympique sera donc les sélections olympiques canadiennes, du 21-22 décembre, à Canmore.

Marc-André Bédard et sa copine Claude Godbout, également membre de l’équipe canadienne de biathlon, ont décidé de changer d’air et ils ont fait le choix de poursuivre leur entraînement estival en Alberta.

« Nous avons changé d’entraîneur et de groupe d’entraînement. Peu importe les résultats que nous obtiendrons, c’était un bon choix, mentionne Bédard. Ça faisait huit ans que j’étais à Québec et je ne voyais pas une grosse progression dans les dernières années. J’avais besoin de changement et en venant à Canmore, je peux davantage m’entraîner en groupe, contrairement à lorsque j’étais à Québec. »

Jean-Philippe Le Guellec croit aussi que le choix de son ami Marc-André Bédard a été le bon. « Ç’a été extrêmement rafraichissant pour lui. Il a progressé et il a travaillé vraiment fort. Marc-André excelle sous la pression et j’espère qu’il va réussir ce qu’il faut au moment opportun. »

Réponse du principal intéressé à propos de faire des courses sous pression : « Ça toujours été mon point fort, mais aussi mon point faible en même temps. Je manque de constance en compétition, mais lorsque je suis sur le bord du gouffre et que je dois réaliser une grosse performance, ça fonctionne. Les meilleures courses de ma vie ont été faites dans ces conditions. Lorsqu’il y a un gros enjeu, je me nourris bien de ça. »

Nous connaîtrons la suite les 21 et 22 décembre prochains.