William Dandjinou croit que tout est possible aux Mondiaux avec la bonne approche
William Dandjinou le répète chaque fois qu'il rencontre des journalistes : il se concentre constamment sur le processus plutôt que sur les résultats.
« Ma concentration reste sur l'exécution au jour le jour. Il s'agit de ne pas me perdre dans la quête du résultat, mais de vraiment bien faire les choses dans le moment présent », a dit Dandjinou d'entrée de jeu, cette semaine, lorsque questionné sur ses récents succès.
Son approche a porté ses fruits puisqu'il a remporté ses premiers globes de cristal au sein du Circuit mondial de patinage de vitesse courte piste, cette saison. Il espère qu'elle sera à nouveau payante à l'occasion des Championnats du monde, le mois prochain en Chine, et ultimement aux Jeux olympiques de Milan-Cortina, l'année prochaine.
Le Sherbrookois de 23 ans a terminé au sommet du classement aux épreuves de 1000 et de 1500 mètres, ce qui lui a permis de mettre la main sur le globe de cristal, remis au meneur du classement cumulatif. Ses efforts, combinés à ceux des autres patineurs du pays, ont également permis au Canada de remporter le tout premier globe par équipe.
« C'est un peu inespéré, a reconnu Dandjinou. On commence chaque saison en ne sachant pas trop comment les adversaires vont se mesurer. La préparation est très bonne, c'est sûr, mais on ne sait jamais où on se situe. »
Toujours aussi humble, Dandjinou a louangé le travail des entraîneurs Marc Gagnon et Sébastien Cros, qui ont concocté un plan d'entraînement adapté aux patineurs de l'équipe, mais aussi aux particularités du nouveau Circuit mondial, qui a remplacé l'ancien format de la Coupe du monde.
« On est arrivés dans la saison avec une philosophie d'entraînement et de préparation ainsi qu'un style de course très particulier qui nous est propre, a-t-il expliqué. On était 100 % partant d'essayer dès le début et d'être à fond dans ce plan. Et ç'a payé.
« On est contents, on a fait les choses à notre manière, et c'est vraiment ce qui est à la base de tout ça. »
À l'occasion des Mondiaux, qui se dérouleront du 14 au 16 mars à Pékin, Dandjinou tentera de défendre son titre de champion du monde au 1000 m. Ses objectifs sont toutefois bien plus grands, alors qu'il a laissé glisser le mot «perfection» de ses lèvres.
« Je pense que j'ai prouvé cette saison que j'avais la capacité de gagner sur les trois distances, a-t-il affirmé. Et on a un record au relais mixte, et on est premiers au relais masculin. Donc je pense que, chaque fois que je serai sur la glace, j'aurai l'opportunité de gagner une médaille. Donc c'est ce qu'on vise à 100 %.
« Après, est-ce que la perfection est possible? L'histoire nous le dira. Mais je ne commencerai pas ces Mondiaux en pensant que je ne peux pas gagner de médailles. »
Vers les Olympiques
Comme pour bien des athlètes néanmoins, ce sont les médailles olympiques qui offrent la consécration aux yeux de Dandjinou. À moins d'une catastrophe, il se présentera en Italie avec une cible dans le dos.
D'ici là, il étreindra l'étiquette d'homme à battre. Il a déjà senti un changement d'attitude et d'approche à son égard chez ses adversaires, et il souhaite tirer toutes les leçons possibles de cette nouvelle réalité avant d'arriver sur la plus grosse scène de sport amateur au monde.
« C'est sûr que je le sens, et c'est super parce que c'est exactement dans cette situation-là que je veux me retrouver en prévision des Jeux, a expliqué Dandjinou.
« En se concentrant sur moi, mes adversaires révèlent aussi leurs tendances et leurs forces, et ils me permettent de travailler sur ce que j'ai à travailler pour les Jeux. Je pense que ce sont de bonnes situations d'apprentissage. »
Pas question, toutefois, de s'adapter à ses adversaires.
« De mon côté, ça ne change pas mon style de course. J'ai une façon de gagner – en fait j'en ai plus qu'une. Je pense que je suis très chanceux d'être dans une situation où je peux choisir ma façon de gagner dans certains cas. Ça me donne une certaine confiance. »
Mais une chose à la fois. D'abord, il y a les Mondiaux, desquels il compte bien profiter. Et malgré ses huit victoires en 18 épreuves individuelles chez les hommes cette saison au sein du Circuit mondial, il ne tient rien pour acquis.
« Mine de rien, ce ne sera que mes deuxièmes Mondiaux, donc c'est une expérience dont je veux profiter au maximum, a-t-il fait valoir. Je suis excité; en Chine, c'est tout le temps une grosse fête. Donc bien conclure la saison avant une année olympique, ce serait le "fun".
« C'est une nouvelle compétition et une page blanche. Je n'arrive pas là avec mon titre de champion de globe, j'arrive avec la faim de gagner des titres mondiaux. »