L'or et un record du monde pour le Canadien Sebastian Massabie
Le nageur canadien Sebastian Massabie a établi un nouveau record du monde en remportant la médaille d'or aux Jeux paralympiques, vendredi.
Le Torontois de 19 ans a touché l'arrivée en un temps de 35,61 secondes lors de la finale masculine du 50 mètres style libre S4.
Massabie a amélioré son record paralympique de 36,95 secondes, établi lors des vagues matinales, vendredi. Il a battu le record du monde de 36,25 secondes, qui était détenu par l'Israélien Ami Omer Dadaon depuis juin 2022.
Le Japonais Takayuki Suzuki a mis la main sur la médaille d'argent (36,85) alors que Dadaon a obtenu la médaille de bronze (37,11).
Il s'agissait de la première médaille paralympique en carrière de Massabie, qui effectue ses débuts aux Jeux.
Il a terminé cinquième au 100 mètres style libre et sixième au 200 mètres style libre plus tôt aux Jeux paralympiques.
L'argent au lancer du disque
Le lanceur de disque canadien Jesse Zesseu a remporté une médaille d'argent aux Jeux paralympiques.
Le Torontois de 25 ans a atteint le podium à ses débuts paralympiques grâce à un lancer de 53,24 mètres. Zesseu a donc surmonté une grande déception survenue aux Championnats du monde de para-athlétisme, l'an dernier.
« J'imagine que c'est un soulagement. J'étais ici l'an dernier, dans la même ville, au stade Charlety, et j'ai commis trois fautes. C'était le pire moment de ma vie et j'ai pleuré, a-t-il mentionné. J'ai encore pleuré cette fois, mais pour une raison différente, une raison positive. »
Zesseu était à un peu plus de quatre mètres du vainqueur, l'Ouzbek Tolibboy Yuldashev, qui a établi un sommet personnel avec un lancer d'une distance de 57,28 mètres.
Le Pakistanais Haider Ali a mis la main sur la médaille de bronze à la suite d'un jet de 52,24 mètres.
« Yuldashev (a établi son sommet) par six mètres. J'adore ce gars. C'est incroyable d'avoir ce sentiment d'être ici, a affirmé Zesseu à propos de l'ambiance au stade de France. La foule était complètement folle. »
Zesseu participe au classement masculin F37. Une légère paralysie cérébrale causée par un accident vasculaire cérébral à la naissance limite les mouvements du côté droit de son corps.
Zesseu a commencé le parasport à l'âge adulte. Il mentionne qu'il travaillait pour Paralysie cérébrale Ontario lorsqu'on lui a dit qu'il devrait vérifier son admissibilité à participer à un sport paralympique.
« Depuis que j'ai commencé le parasport, il y a trois ans, tout ce que j'ai fait était pour en arriver là. Je n'ai pas de mots, c'est simplement incroyable », a-t-il conclu.
Bouchard tout près d'un podium
L'athlète en fauteuil roulant Anthony Bouchard a conclu le 100 m T52 au quatrième rang, vendredi, à une demi-roue de la troisième marche d'un podium des Jeux paralympiques de Paris.
Le soleil plombait sur la piste du Stade de France et le Québécois attendait qu'on annonce son nom pour effectuer son entrée. La nervosité était bien présente à ce moment.
Bouchard visait simplement une participation en finale lorsqu'il est arrivé à Paris pour y vivre ses premiers Jeux paralympiques. Sa quatrième place obtenue la veille lors des qualifications lui a fait comprendre qu'il s'apprêtait plutôt à lutter pour une médaille.
« C'était la première fois à vie que je me qualifiais en terminant dans les trois premiers de ma vague, a indiqué Anthony Bouchard à Sportcom. C'était cool de ne pas avoir à attendre la deuxième vague pour savoir si je passais en finale! J'étais quand même fier de ça, mais ça vient avec plus de nervosité. Le but était d'au moins refaire la même chose, voire mieux. »
Déjà médaillé d'or du 400 m T52, le Belge Maxime Carabin a remporté son deuxième titre paralympique dans la capitale française. Il a affiché un chrono de 16,7 s et a devancé le Britannique Marcus Perrineau Daley ainsi que le Japonais Tomoki Sato.
« [Une médaille], ça aurait été le fun, mais on ne peut pas jouer avec les suppositions et tout ce qui aurait pu arriver. J'ai fait la meilleure course que je pouvais faire et ça m'a donné une quatrième place. »
Bouchard a quant à lui inscrit un temps de 17,55 s et a fini 6 millièmes de seconde avant le Mexicain Salvador Hernandez Mondragon, qui a pris le cinquième rang. Aux Jeux parapanaméricains de Santiago, les deux athlètes s'étaient aussi livré une bonne bataille en finale de cette épreuve et le représentant canadien avait eu le dessus par 3 centièmes.
« C'est fou! Je viens juste d'apprendre qu'on finit quasiment ex aequo, à quelques millièmes de seconde », a mentionné l'Almatois qui s'était classé 6e du 400 m T52, quelques jours plus tôt.
« Je suis arrivé ici en ayant comme objectif de faire les finales, mais aussi de ne pas terminer dernier des finales comme aux Championnats du monde de 2023. J'ai réussi à faire ça au 100 m comme au 400 m. »
Son entraîneure Nathalie Séguin s'est montrée très fière de la performance de son protégé. Elle s'attendait à une forte adversité, surtout après les demi-finales très relevées de la veille qu'elle a suivies avec ses jumelles du haut des gradins.
« C'est excellent! À ses premiers Jeux, Anthony est capable de livrer sur demande. Son départ a été excellent, en demi-finales comme en finale. Il a été capable de rester aux côtés des meilleurs au monde jusqu'à la fin. C'est ce qu'on souhaite pour une finale », a-t-elle partagé.
Comme elle ne fait pas partie du personnel d'Athlétisme Canada, c'est comme spectatrice que Nathalie Séguin s'est rendue à Paris. Elle est demeurée en communication avec Anthony Bouchard sur une base quotidienne et était aussi stressée que lui pour la finale.
« On est une équipe malgré la distance et c'était important pour moi d'être ici. »
« Ce n'est que le début »
La carrière d'Anthony Bouchard en para-athlétisme a débuté en 2021 et sa première compétition internationale a eu lieu l'année suivante, au Grand Prix de Nottwil, en Suisse.
En 2023, l'athlète de 31 ans a participé à ses premiers Championnats du monde et a obtenu deux huitièmes places. Quatre mois plus tard, il a décroché deux médailles aux Jeux parapanaméricains de Santiago.
Le chemin parcouru en si peu de temps en a surpris plusieurs, à commencer par le principal intéressé et son entraîneure. Les Jeux paralympiques de Paris devenaient atteignables et après la performance de vendredi, ceux de Los Angeles sont désormais encerclés au calendrier.
« Anthony a prouvé qu'il est un athlète dans l'âme. Il a toutes les qualités nécessaires et il est déjà motivé pour les Jeux de Los Angeles. Il n'en parlait pas trop, mais depuis les dernières semaines, il en parle plus et je vois l'excitation. Ce n'est que le début », a commenté Nathalie Séguin, précisant qu'elle avait déjà quelques idées en tête pour les futurs entraînements.
« Ça donne une idée des objectifs pour les quatre prochaines années, a conclu Anthony Bouchard. Je savais que je voulais faire plusieurs Jeux, mais après avoir vécu ça, je vais tout faire pour être de retour. »