La frénésie olympique est revenue à Québec. Sous l'impulsion de Marcel Aubut, encore une fois, la capitale nationale veut accueillir les Jeux olympiques. On rêve ouvertement à 2022 et à une candidature en 2018 pour « préparer le terrain ».

Le père des Nordiques a clamé haut et fort lors du week-end du 1er novembre, alors que tout le gratin du Comité Olympique Canadien était réuni à Québec, que la ville se devait d'aller de l'avant pour accueillir les Jeux. M. Aubut a une fois de plus indiqué que Québec avait besoin d'infrastructures. Que celles déjà en place étaient désuètes. Avec raison.

J'ai toutefois retenu une déclaration du président du Comité Olympique Canadien, Michael Chambers, lors de ce même week-end. Une déclaration qui ne semble pas s'être rendu aux oreilles des prêcheurs des Jeux à Québec. “On ne prévoit pas de candidature canadienne pour les Jeux olympiques d'hiver de 2018 ou 2022.” Ça ne peut pas être plus clair, non?

Qui plus est, Jean Charest annonce en pleine campagne électorale, des engagements pour un nouveau Colisée et un toit sur l'anneau de glace Gaétan Boucher. Des promesses louables certes et qui aideraient, avant toutes choses, nos athlètes qui bénéficieraient d'installations adéquates pour s'entraîner.

Depuis deux semaines, on entend seulement un côté de la médaille. Question d'avoir le portrait véritable de la situation d'une possible candidature de Québec, coup de fil à Michael Chambers, le président du COC.

D'entrée de jeu, il faut savoir que SEUL le Comité Olympique Canadien peut présenter une candidature pour les Jeux olympiques. « Nous n'avons pas eu de discussions avec Marcel Aubut au sujet d'une candidature de Québec », soutient M. Chambers. « En fait, le comité exécutif n'a jamais discuté de cette possibilité. », ajoute-t-il. J'ai failli échapper le combiné de mon téléphone….

Des faits…

Présentement le comité olympique canadien a d'autres chats à fouetter. Toute l'énergie est placée sur les Jeux olympiques de Vancouver en 2010. Puis, à l'automne 2009, on saura si Toronto obtient la présentation des Jeux panaméricains en 2015.

« Nous n'avons pas le temps de préparer une candidature pour Québec en vue des Jeux de 2018. Avec Vancouver qui s'en vient, on ne peut avoir de distractions. Si Toronto obtient les Jeux panaméricains, je peux vous confirmer que le Canada ne présentera pas de candidature pour les Jeux olympiques de 2022. En fait, dépendamment du sort de Toronto, rien ne bougera avant 2026 pour une candidature canadienne», confirme Michael Chambers.

Voilà une affirmation qui devrait ramener les protagonistes de l'échéancier de 2022 sur le plancher des vaches. Cela dit, Québec doit commencer à bâtir en vue d'une candidature olympique d'hiver, mais à long terme. À ce propos, Michael Chambers tient à souligner une chose.

« Le problème majeur de Québec, c'est d'avoir une montagne qui pourrait accueillir la descente chez les hommes en ski alpin. Ce fut le problème de la candidature de Québec en 2002 et lors du choix de la ville canadienne pour 2010 (ndlr. Vancouver, Calgary et Québec étaient en lice). Il devra y avoir une épreuve de Coupe du monde pour démontrer la capacité de cette montagne », dit-il en nommant le Massif.

Est-ce que les gens de Québec peuvent espérer, qu'un jour, le Comité Olympique Canadien se range derrière leur ville pour accueillir les Jeux? Rien n'est sûr malgré la bonne volonté des Aubut et cie…

«Puisque le Canada accueillera les Jeux olympiques d'hiver en 2010, il n'est pas impossible que la prochaine candidature canadienne vise les Jeux d'été. Rien n'est toutefois décidé. Il y a d'autres priorités sur la table pour le moment. », ajoute M. Chambers.

Du temps pour bâtir

Tout cet engouement pour les Jeux doit avoir un côté positif tangible. Dans l'immédiat, un investissement massif (sans jeux de mots) doit être fait pour améliorer les installations sportives à Québec. Par la suite, attirer des compétitions internationales. Déjà, Québec a reçu des Coupe du monde de surf des neiges et Skate Canada en 2007.

Obtenir les Jeux demande beaucoup de patience et d'investissements. Le gouvernement veut s'impliquer mais QUI du privé voudra embarquer dans l'aventure?

Combien de dollars supplémentaires faudra-t-il investir pour mettre sur pied une organisation qui devra préparer la candidature de Québec? Le Comité International Olympique accorde les Jeux Olympiques sept ans avant leur présentation. Si 2026 est un objectif réaliste, ça nous amène à 2019… On a 11 ans devant nous.

C'est toujours beau de faire les manchettes et de passer à la télévision en parlant des Jeux olympiques à Québec… mais comme on dit, les paroles s'envolent, les actions restent!