Le déclic des champions du monde Stellato-Dudek et Deschamps
Deanna Stellato-Dudek voit chaque saison comme « une nouvelle montagne à escalader ». La pression qu'elle et son partenaire Maxime Deschamps se sont imposée cette année a d'ailleurs eu l'effet d'un caillou dans une chaussure. Heureusement, le duo l'a compris avant d'entamer la dernière ligne droite menant jusqu'aux Championnats du monde de patinage artistique.
Stellato-Dudek et Deschamps défendront leur titre mondial en couple à compter de mercredi, à Boston. Avant toute chose, ils espèrent surtout ressortir du TD Garden en étant pleinement satisfaits de leurs deux programmes, ce qu'ils n'ont toujours pas été en mesure de réaliser cette saison.
Tout au long de l'année, les représentants du Canada ont voulu reproduire en compétition les prouesses qu'ils effectuaient à l'entraînement. Ils savaient qu'ils en avaient la capacité, mais ils n'arrivaient pas à mettre le doigt sur ce qui faisait défaut.
Puis, les Championnats des quatre continents ont eu lieu à Séoul, en Corée du Sud. L'histoire a d'abord semblé se répéter au programme court. Les champions en titre de l'événement ont commis quelques erreurs et ont abouti au quatrième rang provisoire.
Frustrés par un tel résultat, alors qu'ils visaient l'or, à quoi bon s'en faire pour la suite? Ils ont décidé de lâcher prise en prévision du programme libre et le résultat a été positif. Les patineurs ont offert leur meilleure routine libre de la saison, bonne pour 141,26 points. Ils sont remontés de deux rangs au classement et ont mis la main sur une médaille d'argent.
« Il faut atteindre le fond du baril pour pouvoir remonter, a lancé Maxime Deschamps en visioconférence la semaine dernière. Tous les athlètes passent par là. On performe, ça va bien et tout à coup, plus rien ne fonctionne. On veut trop en faire et il est là le problème. […] On n'avait rien à perdre au programme libre et ç'a débloqué. On sait maintenant qu'il faut patiner sans se mettre trop de pression. »
« En étant quatrièmes après le court, on s'est permis de faire ce qu'on voulait dans le programme libre et se détendre », a renchéri sa partenaire.
Maxime Deschamps a ensuite parlé d'une libération en revenant sur cette journée. Ils ont cherché une réponse toute la saison et cette quête a été à l'origine de beaucoup de frustration, comme on l'a vu aux Championnats canadiens, à Laval, en janvier.
Le duo venait d'être couronné champion canadien en couple pour une troisième année de suite, mais il n'avait pas le cœur à la fête en zone média. Deanna a préféré laisser son coéquipier répondre aux questions des journalistes. Un peu plus tard, elle soulignait très brièvement qu'elle ne comprenait pas pourquoi ils étaient incapables de patiner comme à l'entraînement. Un constat qui a jeté de l'ombre sur leur médaille d'or, insuffisante pour les réconforter.
Les embûches
L'ascension de « cette nouvelle montagne à escalader » n'a pas été de tout repos pour Deanna Stellato-Dudek et Maxime Deschamps. Des performances en deçà des attentes de champions du monde, un virus qui les a privés de la Finale des Grands Prix et de nombreuses blessures ont marqué ce sentier pour le moins accidenté.
Le contraire de ce qu'ils avaient connu la saison passée, où tout semblait leur sourire.
« On ne s'attendait pas à ça cette année. Avant les Championnats des quatre continents, je me suis encore blessée et je ne pouvais pas faire de sauts ou de lancers. Ç'a été tout un défi de se rendre là-bas et de garder la confiance qu'on pouvait y arriver », a admis Deanna Stellato-Dudek, qui sera encouragée par certains membres de sa famille à Boston. Originaire de Chicago, elle a obtenu sa citoyenneté canadienne en décembre dernier.
Aux dernières nouvelles, aucune blessure ne ralentissait le couple dans sa préparation pour les mondiaux. Avec le déclic qui s'est fait dernièrement, l'arrivée au sommet de la fameuse montagne s'annonce prometteuse et gratifiante pour conclure la saison.
Les programmes courts en couple seront présentés mercredi et les programmes libres suivront le lendemain. Kelly Ann Laurin et Loucas Éthier, 15es des mondiaux l'an dernier, seront également à surveiller.