Une 1re médaille pour Sara-Maude Dupuis
« Ça te prend 108 points », a confié l'entraîneur Stéphane Yvars à la patineuse artistique Sara-Maude Dupuis après son programme libre du Trophée Tallinn, disputé le week-end dernier, en Estonie. De longues minutes d'attente ont suivi, puis le tableau a indiqué 108,54. La Québécoise a filé vers la troisième marche du podium grâce à une avance de 0,17 point au cumulatif.
Elle venait de s'installer dans le « kiss and cry » pour connaître le verdict des juges, qui allaient prendre en considération trois erreurs majeures commises sur la patinoire.
Deuxième après le programme court, Sara-Maude Dupuis touchait sa première médaille internationale du bout des doigts avant la présentation du programme libre. Elle était tout près, et la nervosité a finalement eu raison de sa concentration.
« À la première erreur, tu te dis : “Ok, ça arrive, ce n'est pas grave ''. La deuxième, juste avant mon saut, je me suis dit : “Je suis en train de livrer un bon programme, j'aurai peut-être ma médaille ! '' J'ai vraiment perdu ma concentration, a expliqué Dupuis à Sportcom. C'était la première fois que je me retrouvais dans cette situation au niveau international, où je devais défendre ma position (au classement). »
Est-ce que le podium tant attendu, celui qu'elle tente d'accéder depuis 2021, venait de lui échapper ?
« On voit sur la vidéo à quel point je suis stressée en attendant ma note ! Je savais que ça allait être serré. Quand j'ai vu que j'étais provisoirement deuxième et qu'il ne restait qu'une patineuse à passer, toute la pression est tombée d'un coup. J'étais vraiment contente ! »
La médaillée de bronze a conclu avec un cumulatif de 163,58, tandis que la Finlandaise Linnea Ceder a fini quatrième avec 163,41. La Belge Nina Pinzarrone a remporté l'or grâce à ses 192,48 points, suivie de la Kazakhe Sofia Samodelkina et de ses 173,25 points.
« Je visais vraiment une médaille en allant en Estonie et je savais que la porte était ouverte ! Avec mes trois erreurs, je ne m'étais pas laissé beaucoup de marge de manœuvre, a ajouté Sara-Maude Dupuis. En sachant que j'avais mes chances, j'avais une approche différente sur la compétition et je ne l'ai pas gérée parfaitement. J'ai appris de tout ça. C'est plus dur de ne pas se soucier du classement quand tu es dans le mix pour une médaille ! »
Une occasion rêvée
La Montréalaise de 19 ans ne s'en cache pas, contrairement au Trophée Tallinn, elle ne s'est pas présentée à deux Championnats des quatre continents dans l'idée de repartir avec une médaille. Même chose pour ce qui est des Internationaux de Patinage Canada, où le calibre est toujours très relevé.
L'histoire était différente en Estonie. Nina Pinzarrone, future médaillée d'or, était la seule patineuse inscrite à avoir participé aux Championnats du monde l'an dernier et elle s'était classée 15e. En consultant les performances de chaque compétitrice, Dupuis savait pertinemment qu'elle pouvait les devancer.
« Je n'avais pas encore gagné une médaille à l'international, mais c'était aussi la première fois que la porte était ouverte. Les quatre continents, c'est une compétition magnifique, mais quand j'y vais, c'est un bonbon. Je sais qu'il y a peu de chance que je remporte une médaille », a indiqué celle qui n'avait que 16 ans à ses débuts internationaux.
Après le Trophée Nebelhorn en Allemagne, Dupuis a pris part aux Internationaux de Patinage Canada à Halifax et a terminé 10e. Elle a ensuite été sélectionnée pour représenter le Canada en Estonie et, malgré les sueurs froides, elle a saisi la chance qui lui avait été offerte.
« C'était une belle compétition et le niveau était quand même bon. Je suis fière de l'aspect artistique du sport et de mon interprétation de la musique. J'ai beaucoup travaillé avec les chorégraphes et on voit une superbe amélioration dans mes notes », a mentionné Sara-Maude Dupuis.
Elle se prépare maintenant pour les Championnats nationaux prévus à la Place Bell de Laval du 14 au 19 janvier. Motivée par son récent succès, la patineuse espère mettre la main sur une première médaille à l'échelle canadienne.
Une bonne performance lui permettrait de se qualifier pour les Championnats des quatre continents et peut-être même pour ses premiers Championnats du monde.