Une saison d'apprentissage marquée d'un titre de champion du monde
Montréal – Devenir champion du monde au sprint par équipe en patinage de vitesse sur longue piste, « ce n'est pas très sorcier », à en croire Christopher Fiola.
Il suffit de connaître un excellent départ, sans aller trop vite pour permettre au dernier relayeur de s'accrocher. Laurent Dubreuil doit ensuite offrir un tour de piste des plus rapides au monde, comme il en a l'habitude, puis Antoine Gélinas-Beaulieu doit le suivre, tout simplement, et conclure à toute vitesse comme il sait si bien le faire.
Sur papier, la marche à suivre est plutôt claire.
Reste que la performance de Christopher Fiola et de ses coéquipiers aux Championnats du monde n'a pas eu d'égale à Heerenveen. Le Québécois de 26 ans, qui a dû bûcher afin de se qualifier pour les mondiaux, en est finalement ressorti avec un titre de champion du monde.
« La pression était tombée une fois rendu aux Pays-Bas, je suis très content de ma compétition au Thialf », a partagé Fiola, en conclusion de son bilan de saison, sa première complète en Coupe du monde depuis celle de 2018-2019.
« C'est mission accomplie et je termine là où je voulais être en début de saison. J'ai beaucoup appris et j'espère continuer ma progression jusqu'aux Jeux olympiques. »
Sa campagne a débuté avec des sommets personnels au 500 m, terminant 7e et 8e aux deux premières Coupes du monde du calendrier. À ce moment, sa motivation était à son apogée. L'attente était enfin terminée.
L'enthousiasme n'a cependant pas duré et son engouement s'est estompé par la suite. Christopher Fiola a connu un creux de vague aux deux étapes de Calgary.
« C'est facile d'être motivé en début de saison ! Je suis rentré comme une bombe et ça s'est calmé à Calgary. Je suis arrivé gonflé à bloc et j'ai voulu surfer sur ça, mais la saison est longue et j'ai compris que je dois garder la même énergie jusqu'à la fin », a-t-il expliqué à Sportcom.
Les Coupes du monde disputées en Pologne, en février, ont servi de sélection dans le camp canadien. Spécialiste des courtes distances, Fiola s'est retrouvé au cœur d'une lutte à trois au 500 m. S'il voulait être de la fête à Heerenveen, il devait être plus rapide que les Albertains Anders Johnson et Frank Roth.
Malgré un rhume et beaucoup de nervosité, le Montréalais a devancé Roth d'un dixième de seconde.
Aux Pays-Bas, celui qui visait un top-16 mondial sur 500 mètres a plutôt pris le 12e rang de la distance avec un temps de 35,01 s.
Des liens forts
Christopher Fiola a notamment travaillé avec son préparateur mental Alain Vigneault pour surmonter les différents défis qui se sont présentés à lui au cours des derniers mois. Surtout en prévision des épreuves en Pologne, où tout s'est joué face à ses compatriotes.
Le sprint par équipe ne se trouve pas au programme olympique et les patineurs de vitesse ne le pratiquent que très rarement à l'entraînement. Les trois Québécois avaient des attentes élevées malgré tout et Fiola a bien géré la pression qui y était liée.
Dans les jours qui ont précédé leur couronnement, il a fait quelques départs avec Antoine Gélinas-Beaulieu afin de parfaire le synchronisme.
« Le plus important, c'est qu'Antoine puisse me suivre sur le départ, a précisé Fiola. On voulait trouver le juste milieu pour être en mesure d'aller vite et qu'il soit capable de suivre sans se casser pour la fin. Avec l'adrénaline, je suis parti plus vite que d'habitude aux mondiaux, mais Antoine en a donné plus lui aussi et ça nous a aidés à gagner. »
Fiola, Dubreuil et Gélinas-Beaulieu se côtoient depuis plusieurs années. Ils ont bâti des relations fortes et cette chimie facilite grandement leur préparation à une épreuve collective. Tout semble se faire naturellement et finit par tourner à leur avantage.
« On se tient toujours ensemble et on est capables de s'ajuster très rapidement. Ça aide beaucoup », a spécifié Fiola, qui se dit privilégié d'avoir deux vétérans à ses côtés.
« Ils sont d'une très grande aide et c'est une très grande chance de les avoir sous les yeux. »
La saison de la Coupe du monde étant maintenant derrière lui, Christopher Fiola a décidé de prolonger son séjour de quelques jours aux Pays-Bas. Il participera au Silver Ball la semaine prochaine, un événement créé en 2016 présentant des épreuves de 100 mètres.