Le Parisien compare Marc-Antoine Dequoy à Maurice Richard
Ça aura pris quelques semaines, mais la déclaration choc de Marc-Antoine Dequoy a traversé l'océan.
Le quotidien français Le Parisien a publié un article sur son site web à propos du fameux « gardez-le votre anglais! » et l'a décliné en vidéo sur ses différentes plateformes numériques.
Bon. C'est bien gentil de leur part de s'intéresser à ce qui se passe ici, mais j'aimerais apporter certains correctifs.
Quand vous dites que Marc-Antoine Dequoy est « tout juste vainqueur du championnat canadien de foot US », ce n'est pas tout à fait juste. En fait, ce n'est pas ça du tout. C'est le match de la Coupe Grey. Et la Coupe Grey, c'est la finale de la LCF, la Ligue Canadienne de Football. Il n'y a rien d'américain dans ce sport parce que les règles sont complètement différentes. Même les ballons sont différents. La LCF n'est pas la NFL du Canada.
Lorsque vous reprochez l'utilisation du terme anglophone « Let's go! » à Dequoy mais que quelques secondes plus tard, vous dites « foot US » ce n'est pas vraiment mieux. Dire et écrire « championnat canadien de foot américain » aurait peut-être été mélangeant pour le public. Je comprends. Mais est-ce que vous comprennez mon point? Merci.
@leparisien À peine champion de foot US du Canada, Marc-Antoine Dequoy a laissé éclater sa frustration sur la place du français dans la société canadienne entraînant un débat au Québec #footus #canada #quebec ♬ son original - Le Parisien
Amalgamer une déclaration d'Olivier Aubin-Mercier, double champion de la PFL et autoproclamé le Canadian Gangster, en disant qu'il a été « inspiré » par Dequoy? Non. Je ne pense pas qu'OAM a été inspiré par ça. Il a fait un clin d'oeil au joueur des Alouettes point. Le champion d'Arts martiaux mixtes (pas de MMA, l'abréviation de l'expression anglaise Mixed Martial Arts comme vous le dites dans votre reportage) est toujours prêt à détendre l'atmosphère et a profité du fait qu'il avait un micro et une tribune pour mettre un sourire dans le visage des gens d'ici.
Puis, tout juste après, entre les secondes 48 et 50 du reportage, on voit des images d'une foule avec des drapeaux et de la fumée. La voix hors champ dit « ... ça a eu tellement d'écho dans la société québécoise que même... ». Précision. Ce sont des images des célébrations survenues lors de la parade de la victoire des Alouettes à la Coupe Grey. Vous savez, le championnat canadien de foot US? L'utilisation de ces images jumelée à la phrase prononcée laisse sous-entendre qu'il y a eu des manifestations pro-français et anti-anglais à Montréal. C'est malhabile et ça porte à confusion.
Si je suis un Français qui regarde ce reportage dans un avion en direction de Montréal, je m'attends à voir des manifestations monstres partout dans la province, des affrontements sanglants, des vitres cassées, etc. Mais non. Ce n'est pas ça. Il n'y a rien qui se passe ici. Ce que Marc-Antoine Dequoy a fait, c'est souligner l'une des nombreuses fois où le Canada anglais n'a pas respecté les francophones du Québec. Il a réveillé un sentiment d'appartenance et d'unité qui était peut-être enfoui chez certains. Mais c'est tout. Pas de manifestation, pas de pétition, pas de Révolution tranquille 2.0 comme vous le laissez sous-entendre.
Parlant de ça... vous comparez le joueur des Alouettes à Maurice Richard. « Deux sportifs québécois qui font la promotion de la langue française; la comparaison est vite faite ». Euh... oui... c'est vite fait en ti-Jésus-de-plâtre (allez chercher sur Google). Il n'y aucun autre sportif qui peut s'approcher de l'impact social qu'a eu Maurice Richard.
Sur ce, merci de parler de notre réalité. Mais du coup, faites attention aux détails.