Une décision « incomprise », « surprenante » et « détestée »

MINNESOTA – Incompréhension. Frustration. Déception.

Les émotions étaient nombreuses dans le vestiaire des Blue Jays de Toronto mercredi, résultat d'un revers de 2-0 contre les Twins du Minnesota.

Les points négatifs des deux dernières sorties des Blue Jays étaient multiples. Manque crucial de rendement offensif, erreurs coûteuses… et évidemment, décision controversée. John Schneider s'est défendu de la décision de retirer José Berrio du match en quatrième manche, malgré sa performance presque sans faille après 47 lancers.

Les scénarios étant déterminés avant le match quant à l'utilisation des lanceurs à sa disposition, Schneider a suivi son plan à la lettre sans trop tenir compte du contexte de la rencontre et de la prestation de Berrios au monticule des Blue Jays, qui semblait pourtant en plein contrôle.  

« Honnêtement, je ne comprends pas [pourquoi j'ai été retiré du match]. Mais je ne contrôle pas cela. Je contrôle ce que je peux. J'ai tout donné du premier lancer au 47^e lancer, le dernier. Je ne suis pas heureux, je suis frustré parce que j'ai perdu », a confié le lanceur de 29 ans après la rencontre.

Comprendre une décision, c'est une chose. Comprendre un contexte, ç'en est une autre. Berrios a concédé que la situation spéciale dans laquelle se trouvaient les Blue Jays, en position d'élimination, laissait moins place à accorder un but sur balles rapidement en quatrième manche.

« Nous sommes dans un match à élimination, nous devons tout donner dans ce match. C'est ce que j'ai fait. J'y ai mis tout mon cœur. J'ai accordé un but sur balles et nous n'avions pas beaucoup de place pour donner des chances. J'ai dû l'accepter. »

« C'est frustrant, je suis un homme compétitif. Je travaille très fort, mais comme j'ai dit, c'est un match éliminatoire et nous ne pouvons pas donner beaucoup de chances aux joueurs. »

La décision n'a pas été une onde de chose que pour le principal intéressé (ainsi que la majorité des partisans de l'équipe). Dans le vestiaire torontois, l'incompréhension était forte après le match et peu de mots semblaient décrire le processus d'assimilation des joueurs.

« Évidemment, tout le monde était surpris. Tout le monde était surpris de la décision, mais ce sont des choses qu'on ne contrôle pas. Tu peux te questionner plusieurs fois, mais ce n'est pas notre décision. Nous étions surpris », a clamé Vladimir Guerrero Jr. via son interprète au MLB.com.

Pour d'autres, ce n'était pas qu'une simple surprise. C'était un moment aberrant.

« Honnêtement, j'ai détesté la décision. Ce n'est pas ce qui nous a coûté le match, mais c'est le genre de décision qui échappe aux gérants et au baseball », a lancé Whit Merrifield via Inside the Blue Jays.

Aussi controversée soit la décision, il serait effectivement injuste de blâmer uniquement le retrait de Berrios pour la défaite. La bourde de Guerrero Jr. au deuxième coussin a fait mal aux Blue Jays, tout comme l'apport offensif quasi inexistant pendant les deux matchs.

« Un point en deux matchs et un coup sûr de plus d'un but ne nous mènent pas à la victoire. À ce moment de l'année, il faut frapper des coups sûrs et ils l'ont fait les deux matchs », a dit Schneider.

Qu'arrivera-t-il avec les Blue Jays?

La majorité des pièces du casse-tête seront de retour pour la saison 2024 dans le camp des Blue Jays. Une fois de plus, Toronto attaquera la prochaine campagne dans l'optique de faire oublier ses déboires éliminatoires persistants avec son noyau qui demeure prometteur.

« Je crois encore en ce groupe, nous avons beaucoup de talent, a dit Berrios. C'était une année difficile avec des hauts et des bas, mais nous avons trouvé le moyen de nous battre et d'arriver ici. J'ai espoir que la prochaine saison soit mieux. »

Mais à tous les niveaux de l'organisation, une remise en question devra être faite. Les acteurs de l'histoire des Blue Jays, les plus importants comme les moins importants, devront certainement faire une introspection pour régler les problèmes persistants.

« Nous avons été massacrés deux années de suite en séries. Une réflexion approfondie est nécessaire, des joueurs mais aussi de l'organisation. Du haut jusqu'au bas de l'échiquier. Nous devons réfléchir à ce que nous pouvons faire de mieux », ne s'est pas gêné pour exprimer Bo Bichette.

Des décisions importantes devront être prises dans les prochains mois et les Blue Jays pourraient voir quelques joueurs quitter le nid torontois. Matt Chapman, Kevin Kiermaier, Hyun-Jin Ryu, Jordan Hicks et Brandon Belt pourraient tous se trouver sur le marché des joueurs autonomes avant la prochaine campagne.

Restera, restera pas? Il sera intéressant de voir la direction que prendra l'équipe dans chacun de ces dossiers.

À 35 ans, le parcours de Belt en sol canadien pourrait bien s'être limité à une seule saison.

« Je ne sais pas ce que je vais faire, a-t-il admis. Ça pourrait être la fin pour moi. Je ne sais pas encore. Je dois en parler avec ma famille pour voir leur opinion et aussi analyser comment je me sentirai dans quelques mois. »

Si Belt accroche ses crampons, il pourra certainement regarder sa carrière avec un grand sourire. Il a remporté la Série mondiale à deux occasions avec les Giants de San Francisco en plus de participer au Match des étoiles une fois.