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RÉSULTATS

Le duel tant attendu entre les Yankees et les Dodgers

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*Compte Complet est un balado portant sur le monde du baseball. Marc Griffin et Alain Usereau se penchent sur l'actualité de même que sur des dossiers de fond qui rejoignent autant les passionnés que les amateurs qui cherchent à en connaître plus.

Section spéciale Séries MLB | Prédictions | AVANT-MATCH NO 1

COLLABORATION SPÉCIALE

La Série mondiale sera présentée sur les ondes de RDS. 

Depuis quelques jours, j'ai l'impression que l'analyse baseball de cette Série mondiale entre les Yankees et les Dodgers, qui s'amorcera vendredi, a été complétée.

Un duel qui va bien au-delà du baseball.

Certes,  c'est Aaron Judge contre Shohei Ohtani, mais c'est aussi Broadway contre Hollywood, la 5e avenue contre Rodeo Drive, l'est contre l'ouest, Juan Soto contre Mookie Betts, Aaron Boone contre Dave Roberts, 300M$ de masse salariale contre 300M$, l'atlantique contre le pacifique, l'automne du nord-est contre le chaud soleil de la Californie.

Un combat que l'on attend depuis plus de 40 ans puisque la dernière fois que ces deux équipes se sont affrontées lors de cette classique remonte à 1981. À ceux qui disent que l'argent achète des championnats, 43 ans sont une longue attente pour voir ce combat des plus riches, tout en soulignant que 15 ans ont passé depuis la dernière présence des Yankees en Série mondiale. L'argent aide, mais c'est loin d'être une science exacte. Parlez-en aux partisans des Blue Jays!

Les attentes sont tellement élevées qu'il est difficile de s'imaginer une courte série. On veut voir Judge se présenter au bâton dans un 7e match avec une égalité ou encore Ohtani dans la même situation.

En fait, le baseball majeur ne pouvait demander un meilleur scénario pour aller chercher de nouvelles parts de marché. Il y a des partisans de ces deux équipes partout en Amérique, possiblement les deux plus gros marchés du sport professionnel. Des franchises que l'on adore et/ou que l'on déteste, c'est selon, mais elles ne laissent personne indifférent.

J'ai été un grand partisan des Expos, comme enfant, comme joueur et comme analyste. Qui dit Expos dit petit marché, les négligés et de temps en temps l'équipe cendrillon. J'ai toujours penché vers ces équipes afin de prouver que d'avoir un plan précis, de se concentrer sur le développement des joueurs et dépenser judicieusement était préférable.

Tout le monde aime la belle histoire comme les Diamondbacks l'an dernier ou toute équipe qui provient d'un marché à plus faible revenu. Mais le baseball était mûr pour une Série mondiale de ses deux plus grosses têtes d'affiche.

L'attention va traverser les frontières de l'Amérique.

Imaginez un instant l'intérêt des Japonais avec la présence d'Ohtani et de Yashinobu Yamamoto.

Déjà, des records de cotes d'écoute ont été enregistrés au pays du soleil levant lors de la série contre les Padres, lorsque Yu Darvish était le partant contre les Dodgers et Ohtani.

Sans compter en Europe, où le baseball majeur visite Londres depuis quelques années. Pas certain que la série mondiale Arizona contre Texas a été populaire l'an dernier dans le vieux continent. On n'y manquera pas cette année.

Évidemment, ces deux franchises ont la cote populaire, mais qu'en est-il lorsque l'on porte l'uniforme? Inévitablement, il y a une fierté, mais ça va encore plus loin. Je n'ai jamais porté l'uniforme des Yankees, mais je peux vous parler du bleu des Dodgers et je suis convaincu que de porter l'uniforme rayé des Yankees est similaire.

J'ai eu le privilège d'avoir été au camp des ligues majeures des Dodgers de 1989 à 1991. En 1988, les Dodgers avaient battu les A's d'Oakland pour remporter la Série mondiale. J'ai donc assisté au « speach » de Tommy Lasorda, alors le gérant de l'équipe, en vue de la saison 1989. Lasorda parlait du Dodger « Blue » et qu'à compter de maintenant, c'est le bleu qui coule dans nos veines.

Tout était examiné. La manière dont on te comporte sur le terrain, la relation avec les partisans, la relation avec les médias, et surtout, la manière de jouer. Lasorda était un « Showman », il adorait les caméras. Mais lorsque les portes étaient fermées, il avait le tour de motiver ses troupes et on voulait défoncer les clôtures pour lui et le bleu des Dodgers.

Un des grands faits d'armes de Lasorda est d'avoir transmis cette manière de faire et de penser aux autres gérants qui ont suivi et encore aujourd'hui, Dave Roberts parle du « Dodger Blue ».

Eric Gagné et Russell Martin l'ont vécu encore plus que moi et ils vous diraient la même chose. Surtout Russell, qui a évolué pour les deux grandes organisations. Difficile de vous expliquer cette sensation, mais on finit par croire qu'il y a une raison derrière le fait de porter l'uniforme des Dodgers et que le bleu n'est pas juste la couleur du chandail. Il y une réelle responsabilité à porter ces uniformes, plus que les autres franchises. Leur riche histoire en est pour quelque chose et aujourd'hui, l'argent en est peut-être aussi pour quelque chose, mais il y a une magie qui circule qui semble les séparer des autres.

Cette Série mondiale n'est pas commencée et déjà elle passera à l'histoire. Combien de joueurs de cette cuvée 2024 qui s'affrontent se retrouveront au Temple de la renommée? Sans trop se tromper, Aaron Judge, Juan Soto, Gerrit Cole, et pour ce qu'il fait actuellement en série, Giancarlo Stanton? Chez les Dodgers, Shohei Ohtani, Mookie Betts, Freddie Freeman, Clayton Kershaw?

La table est mise. Je nous souhaite une Série mondiale à la hauteur des attentes. En tant que partisan de mon sport, j'espère sincèrement une série qui se rend à la limite. Le bleu déteint encore sur moi donc je vais prédire les Dodgers en 7.

Sachez cependant que je suis un fan de Juan Soto, d'Aaron Judge et de Giancarlo Stanton. Deux autres joueurs qui jouent dans l'ombre seront à surveiller, soit Max Muncy des Dodgers, qui semble être sur les buts une fois sur deux, et Anthony Volpe chez les Yankees, qui joue avec une efficacité hors du commun! J'aurai l'immense plaisir de vous analyser le tout sur place. Je ne m'en cache pas, je serai le petit gars dans un magasin de jouets où tout est permis.

Fernando Valenzuela

C'est avec une grande tristesse que nous avons appris le décès de ce lanceur gaucher qui a complètement dominé son sport dans les années 80.

J'ai côtoyé Fernando lors des mes trois camps avec l'équipe. Un chic type et surtout un superbe coéquipier qui t'encourageait, même si tu te doutais qu'il ne connaissait pas ton nom.

Lors d'un printemps, la pluie avait annulé trois jours d'entrainements et un tournoi de ping pong avait été organisé, question de s'amuser en attendant le retour du beau temps. Me débrouillant assez bien dans ce sport, je me retrouve en demi-finale contre Fernando Valenzuela. Fidèle à son style de lanceur, il ne frappait que des balles à effet. Cependant, il ne regardait pas vers le ciel lors de son service, geste qui l'a rendu célèbre lorsqu'il était au monticule. J'avais réussi à battre Fernando dans un deux de trois chaudement disputé et il était resté pour voir la finale.

Je n'ai pas fait le poids contre Chris Gwynn, le frère de Tony, mais ce petit moment passé avec Fernando, même s'il avait éliminé nos Expos en 1981, en lançant huit manches au Stade olympique avant de voir Rick Monday frapper son circuit, je vais le chérir toute ma vie.

RIP Fernando.