Passer au contenu principal

RÉSULTATS

Claude Raymond n'a que de bons souvenirs de Bob Uecker

Claude Raymond Claude Raymond - PC
Publié
Mise à jour

Il était quelque part sur l'Interstate 95 en route vers sa résidence secondaire de Floride quand La Presse Canadienne a annoncé à Claude Raymond le décès de son ancien coéquipier Bob Uecker, jeudi.

« Ah non! », a-t-il laissé tomber, avant de demander de le rappeler en fin d'après-midi.

La nouvelle n'était pas plus joyeuse quand on l'a rejoint — toujours sur la route! —, mais il avait eu le temps de rassembler ses souvenirs. Et le ton n'était pas triste, comme la vie d'Uecker semble l'avoir été.

« La première fois que je l'ai rencontré, nous étions à Waycross, en Georgie, pour le camp d'entraînement (des Braves de Milwaukee), s'est rappelé celui qui aura 88 ans en mai. Il y avait Ronald Piché, Yvan Dubois, Bobby Laforest et moi. On est dans le milieu d'un champ, dans un ancien camp de prisonniers, où il y a six baraques et une grosse barrière. Soudainement, il y a un gars qui arrive avec une Cadillac bleu pâle. On se demandait bien qui c'était. Il débarque de sa voiture et se présente à tout le monde: c'était Bob Uecker. Nous avons été parmi les premiers à le rencontrer. »

Uecker, la voix des Brewers de Milwaukee qui, après une courte carrière sportive, a mérité le surnom de 'M. Baseball' et a été intronisé au Temple de la renommée du baseball, est décédé à l'âge de 90 ans, d'un cancer du poumon.

« Malgré ce défi, son optimisme est toujours demeuré présent, et il n'a jamais cédé au chagrin », a mentionné sa famille par voie de communiqué. C'est le souvenir que conserve Raymond de son coéquipier à Milwaukee (1962-63) et Atlanta (1967).

« J'ai eu du fun en tabarnouche; tu ne t'ennuyais jamais avec lui! Il imitait souvent le lutteur Dick the Bruiser, qui avait une voix très rauque, dans le vestiaire, en faisant des poses plastiques. Tout le monde riait aux larmes, Hank Aaron était plié en deux. Warren Spahn, Lew Burdette, toute la gang, on était fou de lui. C'était tout un boute-en-train et tu as besoin d'un gars comme ça dans un club de baseball. »

C'est Johnny Carson, au Tonight Show, pendant l'une de ses centaines de participations à l'émission de fin de soirée du populaire animateur américain, qui l'avait surnommé M. Baseball, même si ce ne sont pas ses statistiques qui ont retenu l'attention au cours de sa carrière, terminée avec une moyenne au bâton de tout juste ,200.

« Il paraît que c'est le gars qui est allé le plus souvent au Johnny Carson Show, a souligné Raymond. Chaque fois, il semblait dire qu'il n'était pas bon, mais c'était tout un receveur défensif. »

« C'était un receveur qui était excellent pour diriger les lanceurs, qui avait un bras extraordinaire. C'est peut-être le receveur le plus agile que j'ai vu dans le baseball. (...) Chaque lanceur avec qui il a joué a trouvé que c'était un excellent receveur. »

Et quand il réussissait un bon coup offensif, il ne manquait pas de le rappeler à ses coéquipiers.

« Je me souviens d'une saison au cours de laquelle il avait frappé trois circuits contre [l'excellent gaucher des Dodgers de Los Angeles]  Sandy Koufax et il répétait tout le temps que personne ne frappait Koufax comme lui au sein de l'équipe! Presque chaque équipe avait un bon receveur défensif dans ce temps-là. Uecker était ce gars-là pour nous. C'est un des gars que j'ai aimé le plus comme receveur dans ma carrière. »

Son talent défensif ne passait pas inaperçu: les Braves, alors à Atlanta, sont allés le chercher à Philadelphie au milieu de la saison 1967.

« À ce moment, les Braves comptaient sur Phil Niekro, qui avait la meilleure papillon de tout le baseball, mais personne pour l'attraper, a rappelé Raymond. Les Braves sont allés chercher Uecker et Niekro s'est mis en marche et il a terminé avec la meilleure moyenne de points mérités des Majeures. »

Major League

Uecker a surtout fait sa marque comme un comédien coloré et un commentateur, après avoir notamment reçu le prix Ford-C.-Frick du Temple de la renommée du baseball en 2003.

Il a également joué un rôle central dans les films 'Major League' (1989) et 'Major League II' (1994), dans lesquels il personnifiait le commentateur au bout du rouleau Harry Doyle lors des matchs des Indians de Cleveland, alors une équipe en déroute, qui sont devenus des prétendants à la Série mondiale. 

« Je fais partie du folklore américain, j'imagine, avait-il mentionné à l'Associated Press en 2003. Mais je ne suis pas le gars qui convoite Hollywood. Le baseball et la description coulent dans mes veines. »

Sa façon de décrire un lancer carrément hors cible — « Juuuust a bit outside! » — dans le film est, à ce jour, régulièrement utilisé par les commentateurs et les amateurs qui assistent à des matchs de baseball.

« Quand les joueurs ont une statue en leur honneur devant le stade, c'est un accomplissement. Lui, à Milwaukee, il en a deux!, a souligné Raymond. Une à l'extérieur du stade et l'autre sur le siège le plus éloigné du marbre. C'est un clin d'œil à ses publicités pour Miller Lite, alors qu'il était assis tout au fond du stade et qu'il comptait sur les partisans pour le ramener en toute première rangée. 'I gotta be front row!' qu'il disait! »

Uecker, qui est né et qui a grandi à Milwaukee, était un membre apprécié de la communauté du baseball et un pilier de ce sport au Wisconsin. 

Il a signé son premier contrat professionnel avec les Braves de Milwaukee en 1956, et il a atteint les Ligues majeures en 1962. Il a disputé six saisons dans les Ligues majeures, finissant sa carrière avec une moyenne au bâton de ,200 et 14 circuits. 

Il a remporté la Série mondiale avec les Cardinals de St. Louis en 1964, sans avoir joué dans la série cependant.

Uecker a passé 50 ans au micro des Brewers. Il a décrit son dernier match en 2024, alors que les Brewers s'étaient qualifiés pour les séries éliminatoires. Après la dernière rencontre, 'M. Baseball' s'est assuré de rendre visite aux joueurs dans le vestiaire et de leur exprimer son soutien.