L'Alliance apprend à se connaître

Le premier match local de la saison de l'Alliance de Montréal sera présenté jeudi dès 20 h sur RDS et le RDS.ca.

MONTRÉAL – Alain Louis est fatigué.

Depuis son retour le 17 mai dernier de la Macédoine du Nord, où il a complété sa première saison chez les professionnels, le joueur de basketball québécois n'a pas chômé. 

À peine débarqué de l'avion, il était le soir même dans les studios de la station de radio montréalaise TSN 690 pour une entrevue. Le lendemain, il dribblait sur le plancher de l'Auditorium de Verdun, prenant part à la première séance d'entraînement de sa troisième campagne avec l'Alliance de Montréal. 

Quatre jours plus tard, il s'envolait de nouveau. Direction? L'Ouest canadien pour les deux premiers matchs du calendrier régulier contre les Bandits de Vancouver le 23 mai et les Rattlers de la Saskatchewan le 25 mai.

« Je suis fatigué, mais il n'y a pas d'excuse. [...] C'est ça le monde pro. T'as une job à faire et tu la fais sans te plaindre », relativisait le meneur de 28 ans, mercredi, après l'entraînement des siens.

Telle est en effet la réalité de la Ligue élite canadienne de basketball (LECB). Le calendrier de celle-ci s'amorçant généralement à la fin mai, bon nombre de joueurs y évoluant ne disposent que de très peu de temps pour souffler entre la conclusion de leur saison hivernale, et le lancement des activités du circuit canadien.

Le temps de participer à un camp d'entraînement d'une dizaine de jours, aux côtés de joueurs arrivant des quatre coins de la planète, et c'est le grand départ.

« C'est quelque chose de difficile, mais c'est la même réalité pour tout le monde. Chaque équipe a le même temps devant elle. Ça va venir. Quand notre équipe sera là, on va bien performer, je pense. »

Les joueurs de l'Alliance à l'entraînement, dont Alain Louis (avec le ballon).

Pour l'instant, alors que les joueurs de l'Alliance apprennent toujours à se connaître, l'équipe affiche un dossier de 0-2 à la veille de son ouverture locale.

Contre les Bandits d'abord, les Alliés ont couru à leur perte avec un lent départ, accusant à la mi-temps un déficit de 18 points dont ils n'ont ultimement pu se relever, s'inclinant 95-75 malgré une bonne performance au troisième quart. 

« La circulation du ballon n'était pas bonne », décortique l'entraîneur-chef par intérim Ryan Thorne. « Nos joueurs étaient trop souvent isolés en attaque. Alors on a travaillé sur ça lors du deuxième match. »

Face aux Rattlers, les Montréalais ont cette fois amorcé la rencontre en force, détenant l'avance pendant 34 minutes et creusant même l'écart jusqu'à 23 points avant de s'effondrer, en route vers un revers de 96-90.

« Le ballon bougeait bien, mais ils (les Rattlers) connu une bonne séquence quand ils ont privilégié une formation plus petite. Les confrontations sont devenues un peu plus ardues et on est revenu à nos travers du premier match », a poursuivi Thorne, qui dirige l'équipe pendant que l'entraîneur-chef Derrick Alston Sr complète sa saison au Mexique.

« Offensivement, les gars sont tous talentueux, mais en ce moment on ne connecte pas encore en tant que groupe, a estimé Thorne. Ce genre de talent fait parfois en sorte qu'on tente trop notre chance à un contre un. Plus on fera circuler le ballon et plus on fera les passes supplémentaires, plus on pénétrera à l'intérieur pour marquer des paniers plus faciles. »

Sans Bowden, avec Boursiquot?

Face aux Stingers d'Edmonton jeudi soir, l'Alliance pourrait être privée de son meilleur pointeur Jordan Bowden. Ennuyé par une blessure, l'ailier américain n'a pu s'entraîner mercredi, étant limité à quelques coups de pédales sur le vélo stationnaire et à des étirements aux abords du terrain. Son statut est pour l'instant incertain.

Celui qui a évolué cette saison dans la G League, le circuit de développement de la NBA, a inscrit 34 points face aux Rattlers samedi dernier, s'approchant à deux longueurs de la marque d'équipe détenue par Dominic Green. Bowden a affiché une efficacité de 77% sur ses lancers, réussissant notamment six de ses neuf tentatives de la ligne de trois points.

« On savait que c'était un marqueur et il semblait avoir trouvé ses marques. S'il est en mesure de jouer demain, ce sera fantastique », espère Thorne.

Ce dernier pourrait par ailleur obtenir des renforts plus que bienvenus en défense. Absent lors des deux premiers matchs en raison d'une blessure, le natif de Montréal Maxime Boursiquot s'est entraîné sans ménagement et avec l'énergie qui le caractérise, mercredi.

« C'est toute une présence en défense. C'est quelque chose qui nous a manqué durant notre séjour sur la route », a noté Thorne, indiquant au passage que la présence de l'ailier de 26 ans est encore incertaine.

Ses débuts dans l'uniforme montréalais après deux saisons passées dans le maillot des BlackJacks d'Ottawa en 2022 et 2023 ne seront certes pas de trop. La saison est jeune, mais au moment d'écrire ces lignes, l'Alliance affichait le pire différentiel de la ligue à moins-26.

« Il est incroyable, a commenté Louis au sujet du coéquipier avec qui il a partagé les répétitions à l'entraînement. Je pense que c'est le meilleur défenseur de la ligue. En termes d'envergure, de rapidité, il coche toutes les cases. C'est un défenseur hors-norme. Tu ne trouves pas ça partout. »

Le bloc défensif pourrait de plus être raffermi par l'arrivée du Québécois Guillaume Boucard, qui risque de jouer ses premières minutes après avoir été mis sous contrat lundi.

Après ce duel contre les Stingers, l'Alliance jouera ses deux matchs suivants sur son bois franc, y accueillant les Honey Badgers de Brampton dimanche, puis les BlackJacks mercredi.