La meilleure édition de l'Alliance?
Tous les matchs locaux de l'Alliance seront présentés cette saison sur les plateformes de RDS.
MONTRÉAL – Joel Anthony est serein. Son joueur étoile vient de débarquer en ville, son entraîneur-chef sera bientôt de retour, et son équipe affiche toujours cette identité bien de chez nous.
Sans dire qu'il a assemblé la meilleure formation de l'Alliance de Montréal à ce jour, le directeur général a bon espoir que la troisième saison d'existence du club sera la bonne, alors qu'il se prépare à servir d'hôte au week-end de Championnat de la Ligue élite canadienne de basketball (LECB) du 9 au 11 août.
« Je suis très confiant dans ce que nous avons mis en place. Je crois que je peux dire ça parce que je dors un peu mieux la nuit », confiait-il lundi en conclusion de la journée médias tenue à l'Auditorium de Verdun.
« On a constitué une très bonne équipe qui travaillera fort et qui sera en mesure d'exécuter les plans dessinés par le coach pour nous donner une chance de connaître du succès. Et, jusqu'à preuve du contraire, on est en santé pour amorcer cette saison, ce qui est définitivement un peu différent cette fois. »
L'été 2023 n'a en effet pas été tendre envers les Montréalais. Au total, ce sont 21 joueurs ont dû enfilé le maillot des Alliés pour remplacer les blessés, alors que seulement deux d'entre eux ont été en mesure de jouer chacun des 20 matchs de la campagne.
« J'ai dû aller au-delà du nombre de transactions qu'il m'était alloué de faire », a noté Anthony. « Certaines de ces blessures sont le résultat de malchances. J'ai deux gars qui ont été mis à l'écart par des commotions cérébrales et j'ai même eu un joueur qui s'est blessé avant même d'arriver au camp. Il y a certaines choses qui étaient hors de notre contrôle. »
Les performances sur le terrain, forcément, en ont souffert. Bien que l'Alliance ait presque doublé le nombre de victoire de sa saison inaugurale (4) en bouclant le calendrier régulier avec un dossier de 7-13, elle a néanmoins terminé au 10e et dernier rang du classement général pour une deuxième année de suite, étant ainsi exclue du tournoi de fin de saison.
La réalité sera toute autre en 2024. En accueillant le week-end de Championnat sur son bois franc, l'Alliance est assurée de participer à tout moins aux demi-finales. Si bien qu'une seule victoire la sépare en ce moment d'une accession au match ultime. D'où l'importance pour Anthony de réunir un collectif digne de ce privilège.
Pour s'y prendre, le DG a fait le pari de la continuité. Il s'est ainsi d'abord affairé à ramener l'entraîneur-chef Derrick Alston Sr et son personnel de soutien pour une deuxième saison consécutive.
« Je ne voulais pas me taper une autre recherche d'entraîneur. Trois en trois ans, ce n'était pas quelque chose qui me tentait », a reconnu le Québécois, qui avait d'abord remis le sort de son équipe entre les mains du Français Vincent Lavandier lors de l'an 1.
« Le fait que plusieurs joueurs qui seront de retour soient déjà familiers avec le personnel d'entraîneurs et ce qu'ils demandent sur le terrain est important. Il y aura encore beaucoup d'enseignement, mais les joueurs n'auront pas à tout réapprendre. C'est capital quand l'objectif est de continuer à grandir et se développer en tant qu'équipe. »
Joel Anthony
« Rien de garanti »
À son retour dans la Métropole, Alstom renouera avec quatre de ses protégés de l'édition 2023, à commencer par son meilleur pointeur, l'Américain Ahmed Hill.
Après une saison passée avec le Maroussi B.C. dans la meilleure ligue professionnelle grecque, l'arrière de 29 ans sera de retour pour une quatrième campagne dans la LECB, où il est devenu l'an dernier le premier joueur à atteindre le plateau des 1000 points en carrière. À chacune de ses trois premières années dans la ligue, sa moyenne de points par match lui a permis de se hisser dans le top-10.
« Il continue de montrer avec son jeu qu'il est l'un des meilleurs joueurs dans cette ligue, a observé Anthony. Mais plus important encore, ce qu'il apporte c'est du leadership. C'est quelque chose qui est extrêmement impressionnant de mon point de vue, plus que tout ce qu'il fait sur le court. Et on va en avoir besoin cette saison. »
Alain Louis, un Montréalais qui a gagné le cœur du public et qui a été propulsé dans le rôle de meneur partant l'an dernier à la suite de la blessure de l'Américain Blake Francis, figure aussi au nombre des autres revenants, aux côtés des Québécois Elijah Ifejeh et Bahaïde Haïdara.
À l'effectif se joignent par ailleurs Chris Smith et Jordan Bowden, deux Américains ayant joué cet hiver dans la G League, l'antichambre de la NBA, de même que le professionnel canadien Jaden Edwards et les vétérans de la LECB Maxime Boursiquot et Jahenns Manigat.
Nés à Montréal et ayant tous les deux grandi à Ottawa, Boursiquot et Manigat ont chacun vécu une saison de la LECB au sein d'une équipe hôtesse du week-end de Championnat du circuit canadien.
En 2022, avec les BlackJacks d'Ottawa, Boursiquot a vu son équipe être éliminée dès les demi-finales, tout comme son nouveau coéquipier Manigat, qui a vécu le même sort l'an dernier chez les Bandits de Vancouver.
« Il ne faut pas tenir cette saison pour acquise. On comprenait l'an dernier qu'on jouerait en demi-finale, peu importe ce qui allait arriver, mais on ne peut pas lever le pied de l'accélérateur. Il faut se présenter et compétitionner. Trouver des façons de s'améliorer et de se familiariser rapidement avec nos coéquipiers », a prêché Manigat, un professionnel qui dribble outre-mer depuis une dizaine d'années et qui jouera une troisième saison dans la LECB.
« Si on arrive dès le jour 1 avec la mentalité qu'on est ici pour bâtir une équipe championne, de bonnes choses vont arriver. Mais si on se dit qu'on n'a qu'à gagner deux matchs pour remporter un championnat, c'est là que les choses peuvent devenir délicates », a prévenu Manigat.
« Il n'y a rien de garanti », a quant à lui approuvé Boursiquot.
Cette mentalité, ces vétérans comptent bien la renforcer au sein d'une formation relativement jeune qui comptera notamment deux recrues dans ses rangs, les Québécois Ismaël Diouf et Renoldo Robinson.
Sélectionnés respectivement au 1er et 20e rangs du dernier repêchage U Sports de la ligue, Diouf et Robinson auront l'opportunité de se familiariser avec un environnement professionnel à titre de joueurs de développement, avant de retourner jouer dans les rangs universitaires canadiens l'automne prochain.
Ba-Amara Djame, Nginyu-Ngala, Rudolphe Joly et Jaheem Joseph, d'autres talents locaux, ont quant à eux été les derniers ajouts d'Anthony à la formation composée de 15 joueurs.
Les Montréalais au rendez-vous
Alors que s'est ouvert mardi le camp d'entraînement de l'Alliance, qui s'échelonnera sur 9 jours avant le premier match de la saison le 23 mai à Vancouver, l'intérêt des Montréalais pour leur équipe professionnelle semble une fois de plus au rendez-vous.
Aux dires de la présidente Annie Larouche, l'équipe a jusqu'à maintenant vendu plus de billets de saison que l'an dernier, alors qu'elle avait franchi pour la première fois le plateau des 1000. Le club a de plus bon espoir de se produire devant une salle comble de 3500 spectateurs pour son premier match local, le 30 mai, contre les Stingers d'Edmonton.
« On est vraiment au-delà des chiffres de l'année dernière à la même période, donc ça va super bien, tout comme pour les billets du [week-end de] championnat. [...] Je pense que les gens ont hâte de retrouver le basket. »