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Victor Wembanyama à l'image de Tony Parker

Victor Wembanyama Victor Wembanyama - Getty
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Mise à jour

« Les gens ont des attentes pour moi, mais elles ne surpassent pas les attentes que j'ai envers moi-même ». Victor Wembanyama, qui devrait être choisi premier au repêchage du 22 juin par les Spurs de San Antonio, rêve d'une trajectoire au Texas aussi glorieuse que celle de son aîné Tony Parker.

Il faudra attendre cinq semaines et la grand-messe annuelle organisée à Brooklyn, pour voir « Wemby » serrer la main d'Adam Silver, le commissionnaire de la NBA, qui l'aura appelé en tant que no 1 du repêchage 2023, avec sur sa tête la casquette floquée de l'éperon servant de logo à la franchise texane.

Mais il ne fait déjà plus aucun doute que les destins des Spurs et du prodige français de 19 ans vont converger. Et « Wemby » n'a pu cacher son émotion, en découvrant le nom de la franchise qui avait hérité du premier choix lors de la loterie. 

Après s'être brièvement pris la tête entre les mains et avoir serré les poings, ce qui en disait déjà long sur sa satisfaction, l'intérieur du club français des Mets a loué San Antonio, « sa fan base solide et fidèle malgré les hauts et les bas, son histoire et sa culture de la gagne comme nulle part ailleurs », dans une entrevue à Bein. 

À plus de 6600 km de là, à Chicago où a eu lieu la loterie, les dirigeants des Spurs partageaient sa joie.

Sur les traces de « TP »

« Je pourrais m'évanouir. Je suis tellement excité, pour la ville de San Antonio, nos fans, tellement de gens qui aiment les Spurs. Nous sommes gonflés à bloc », s'est exclamé Peter J. Holt, président de la franchise.

« Quand les gens parlent de talent générationnel, ils ne pensent qu'au talent sur le terrain, mais c'est plus que ça. Sa capacité à être un grand coéquipier, à penser le jeu, les défis uniques qu'il impose...», s'est emballé ensuite le directeur général des Spurs, Brian Wright. « On le voit faire des choses qu'on aurait pensé inimaginables. Son approche, son professionnalisme. Il est unique à bien des égards », a-t-il ajouté.

Car Wembanyama, très mobile, technique et agile malgré sa grande taille (2,21 m de taille, 2,43 m d'envergure), est pour beaucoup un talent comme on n'en voit qu'un par génération.

Indubitablement, voir Wembanyama revêtir la tunique des Spurs résulte d'une jolie coquetterie du destin, quand on sait les liens très forts qui unissent son glorieux aîné Tony Parker, avec le club texan.

Sélectionné en 28e position en 2001, « TP », qui composa un redoutable « Big3 » avec Tim Duncan et Manu Ginobili, avait ensuite remporté quatre des cinq titres de champion que compte San Antonio.

Le tout sous la houlette de Gregg Popovich, coach le plus victorieux de l'histoire en NBA, encore à la tête des Spurs à 74 ans. Autant dire que l'entraîneur-vétéran, aussi paternel qu'il sait être intransigeant, permettra à "Wemby" de grandir très vite, comme il avait su s'y prendre pour chaperonner Duncan, devenu un des meilleurs intérieurs de tous les temps.

Attentes et pression

« D'après ce que j'ai entendu, Gregg Popovich est très exigeant », a assuré Wembanyama, « j'ai la certitude qu'il est bon (...) et si j'ai la chance de me faire coacher par lui, ce sera beaucoup d'humilité... et d'excitation aussi ».

À San Antonio, Wembanyama sera le leader d'une équipe en reconstruction, mais la situation sportive actuelle ne l'inquiète absolument pas: « En NBA, on voit des équipes de bas de tableau accéder aux séries et même aux finales la saison suivante, à ce niveau-là je n'ai aucun souci à me faire, l'important c'est la structure et la culture là-bas », a-t-il dit.

Contrairement à Parker, qui était arrivé en troisième vague après Duncan et Ginobili, il incarne à lui seul le futur de la franchise et même de la NBA, sa draft étant aussi attendue que celle de LeBron James en 2003, choisi par Cleveland. « LBJ » l'a d'ailleurs comparé à un « extra-terrestre », rien de moins.

Or quand Parker, mû par la ténacité des gagnants, s'était élevé dans l'ombre, en rêvant à un destin glorieux presque improbable, rien d'autre que le succès n'est autorisé à Wembanyama. Pour lequel les attentes et la pression sont bien plus immenses.

Wembanyama rafle tous les honneurs individuels

Le prodige français du basket Victor Wembanyama a raflé tous les trophées individuels du championnat de France mis en jeu cette saison, élu mercredi MVP de la saison pour la première fois, et de nouveau sacré meilleur jeune et meilleur défenseur.

L'intérieur de Boulogne-Levallois (19 ans, 2,21 m), qui a terminé meilleur marqueur (21,6 pts de moyenne), rebondeur (10,4), contreur (3) de la saison et en tête à l'évaluation (26), repart avec sa troisième statuette de meilleur espoir (après 2021 et 2022) et sa deuxième de meilleur défenseur (2022).

Il s'est montré devant la presse satisfait de la razzia réalisée: "C'est exactement pour ce genre de choses que je veux être N.1: j'ai toujours envie d'innover, de faire de nouvelles choses (...) Je suis obligé de laisser ma trace."

Le trophée de MVP (meilleur joueur) était "dans sa tête" en début de saison mais "aucun titre individuel n'a de l'importance s'il ne suit pas un objectif" a-t-il souligné.

« Ces trophées sont sublimés uniquement parce qu'on a eu cette deuxième place en championnat. Si on avait été relégable ou en dehors des play-offs, ça n'aurait rien représenté du tout » a ajouté Wembanyama, engagé avec les Mets 92 en quarts de finale à partir de dimanche contre Cholet.

L'arrière français de l'Asvel Nando De Colo, le Zimbabwéen Vitalis Chikoko (pivot/Pau-Lacq-Orthez) ainsi que les Américains Matt Morgan (meneur/Le Mans) et Ronald March (ailier/Roanne) complètent le cinq majeur.

Laurent Villa (Cholet) a, lui, été désigné meilleur entraîneur.