Une deuxième saison pour la Toundra
Lorsqu'il portait les couleurs de l'équipe canadienne de basketball au début des années 2000, le copropriétaire et directeur général de la Toundra de Montréal Juan Mendez aurait difficilement pu imaginer l'ampleur que son sport prendrait d'un océan à l'autre en à peine un quart de siècle.
D'équipe qui suait sang et eau pour remporter des matchs sur la scène internationale, le Canada est devenu un acteur sérieux en montant sur le podium pour la première fois de son histoire lors de la dernière Coupe du monde, battant les États-Unis dans le match pour la médaille de bronze.
Une suite logique après l'arrivée des Raptors de Toronto en 1995, l'influence de leur première grande vedette Vince Carter et la première conquête du championnat de la NBA en 2019, selon le quadragénaire Mendez, qui est d'avis que le pays n'a pas encore fini de repousser ses limites.
« Le basketball canadien vit présentement son âge d'or, s'est réjoui Mendez lors d'un entretien avec RDS.ca effectué un peu plus tôt cette semaine en marge d'un entraînement de la Toundra au Centre Pierre-Charbonneau. Le groupe de joueurs qui représentent présentement le Canada est du niveau de celui des États-Unis. Nous sommes vraiment dans une position très enviable.
« Des joueurs comme Luguentz Dort et Bennedict Mathurin inspirent déjà la prochaine génération comme Steve Nash et Rowan Barrett le faisaient à mon époque. C'est ce qui fait la beauté du sport : croire que le meilleur s'en vient. Nous avons progressé tellement rapidement.»
C'est donc dans ce contexte effervescent que la Toundra commencera la deuxième saison de son histoire, mais sa première au sein de la Basketball Super League (BSL)*. À l'instar de l'Alliance de Montréal de la Canadian Elite Basketball League, la Toundra permet au talent local de jouer du basketball professionnel compétitif et souhaite servir de tremplin à ceux qui aspirent à la NBA.
« De pouvoir jouer chez moi à Montréal, où j'ai grandi, c'est vraiment la réalisation d'un grand rêve pour moi, avoue Lévi Londole, qui en sera à sa deuxième campagne avec la Toundra. Je rêve encore à la NBA, mais c'est certain qu'il faudrait que je performe et excelle à un niveau où un agent ou un dépisteur se dit qu'il a besoin d'un joueur comme moi dans une équipe spécifique. »
« J'avais l'intention d'aller à l'école, mais après avoir participé à des entraînements avec l'équipe la saison dernière, j'avais l'impression que je progressais davantage en jouant avec des adultes, explique le Sénégalais Mouhamadou Dioum, vu comme un futur joueur de la NBA par Mendez.
« Et tant qu'à commencer ma carrière chez les professionnels, aussi bien la commencer ici! »
Même si le basketball est un sport qui s'internationalise de plus en plus, Londole est d'avis que c'est en jouant ici en Amérique du Nord qu'il obtient les meilleures chances d'arriver à ses fins.
« En France (où il évoluait avant de joindre la Toundra, NDLR), le système de jeu est un peu plus différent, mentionne-t-il. C'est plus technique, le jeu est plus sur un côté du terrain, ils prennent le temps d'exploiter les 24 secondes. Ici, c'est plus en transition, c'est vraiment plus athlétique. »
« Dans ma catégorie d'âge, c'était beaucoup plus basé sur l'instinct, ajoute Dioum, qui possède également la nationalité italienne. En jouant avec des adultes, c'est plus réfléchi, plus posé. Les joueurs qui sont davantage expérimentés parviennent à me mettre un peu plus en lumière. »
La Toundra disputera les deux premiers matchs de sa deuxième saison les 6 et 7 janvier 2024, alors qu'elle recevra la visite du Sudbury 5 au Centre Pierre-Charbonneau. Pour le moment, 23 rencontres sont prévues au calendrier qui s'échelonnera de janvier à avril, mais d'autres contre des clubs américains de The Basketball League devraient être annoncées très prochainement.
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*Née en partie des cendres de la National Basketball League of Canada qui a cessé ses activités au terme de la saison 2022-2023, la Basketball Super League (BSL) compte 6 équipes établies au Canada à Montréal, Kitchener, London, St. John's, Sudbury et Windsor. En principe, chaque club devrait disputer 38 rencontres, dont plus du tiers contre des formations américaines de The Basketball League, dont Montréal et St. John's faisaient partie la saison dernière et qui est à l'origine de la création de la BSL. Une équipe championne sera couronnée au terme des séries éliminatoires auxquelles prendront part les quatre meilleures formations en saison régulière.