Le combat Fury-Usyk n'aura pas déçu; l'Ukrainien devient champion unifié des poids lourds
RIYAD - Le combat d'unification des poids lourds entre Tyson Fury et Oleksandr Usyk promettait toutes sortes d'artifices, et le moins que l'on puisse affirmer, c'est qu'il a livré la marchandise, samedi, à Riyad en Arabie saoudite.
Au bout d'un duel enlevant de douze rounds et plusieurs revirements de situation, Usyk a eu le dessus en signant une victoire par décision partagée des juges (115-112, 113-114 et 114-113).
Usyk devient le premier champion unifié de la catégorie des lourds en un quart de siècle, soit depuis 1999. Le dernier à accéder à ce statut avait été le Britannique d'origine canadienne Lennox Lewis.
Seulement, il n'existait à cette époque que trois ceintures. L'exploit d'Usyk est donc inédit.
« C'est un grand moment, un grand jour », a savouré l'Ukrainien de 37 ans, se disant « prêt pour une revanche ».
Usyk (22-0, 14 K.-O.) était déjà le détenteur de trois des quatre principales fédérations internationales de boxe (WBA, IBF et WBO), tandis que Fury (34-1-1, 24 K.-O.) amorçait ce combat avec la ceinture du WBC autour de la taille.
Usyk, désormais champion incontesté de la catégorie reine, rejoint des légendes de la boxe à avoir réussi cet exploit, tels que Mohamed Ali, Joe Louis ou encore « Iron » Mike Tyson.
« Les Ukrainiens frappent fort! », a salué sur Telegram le président ukrainien Volodymyr Zelensky, adressant ses « félicitations au champion ».
En septembre 2021, alors qu'il ne comptait que deux combats d'expérience dans sa nouvelle catégorie, Usyk avait détrôné, aux points et avec un verdict unanime des juges, le Britannique Anthony Joshua.
Usyk initie les premières attaques
Après six minutes sous le signe de la prudence lors des deux premiers engagements, Usyk a été le premier à initier de réelles offensives soutenues au troisième.
Fury a tenté pendant ce temps de répliquer avec le jab, mais de façon plutôt conservatrice, signe que le « Gypsy King » respectait l'impressionnante force de frappe de l'Ukrainien.
C'est au cinquième assaut que Fury a commencé à mettre le pied sur l'accélérateur, multipliant d'abord les attaques au corps, avant de varier au sixième round, qu'il a largement dominé, notamment avec un uppercut électrisant qui a déséquilibré Usyk.
Mais Usyk n'avait pas dit son dernier mot, loin de là.
Le vent s'est mis à tourner au huitième engagement, et le neuvième a été une clinique de boxe comme Fury n'avait jamais subie durant sa carrière.
Le Britannique amoché et chancelant sur ses jambes a d'ailleurs été carrément sauvé par le son de la cloche, au moment où Usyk semblait en voie de mettre la touche finale à un K.-O. percutant.
L'officiel a fait preuve de clémence envers Fury dans la foulée, lui permettant de récupérer et reprendre ses esprits dans un coin alors qu'en théorie, son genou n'avait pas touché au sol.
Incroyable, le Gypsy King s'est ressaisi par la suite, du moins suffisamment pour livrer une honnête opposition à Usyk entre les rounds nos 10 et 12, tous moins mouvementés que l'avait été le 9e, les pugilistes ayant déjà épuisé une bonne partie de leur réserve d'énergies.
Après la défaite, Fury a immédiatement lancé qu'il souhaitait activer la clause de combat revanche au combat. Le nouveau grand monarque de la catégorie se disait prêt à retourner dans le ring avec lui.
Le Britannique de 35 ans a décrit un « combat fantastique avec Oleksandr », estimant toutefois qu'il méritait de gagner à la place d'Usyk, et que la décision avait pu être influencée par le contexte géopolitique et la guerre en Ukraine.