Iglesias-Ivanov: le gala des trésors cachés d'Eye of the Tiger Management
Osleys Iglesias a beau être champion du monde, il n'est pas encore une figure connue au Québec. Même chose pour les Dzmitry Asanau et Jhon Orobio. Les trois pugilistes feront tous partie du gala des « trésors cachés » d'Eye of the Tiger Management, présenté jeudi au Cabaret du Casino de Montréal.
Pourtant, à eux trois, ils ont une fiche de 31-0 et 24 K.-O.; Iglesias tentera de défendre pour une troisième fois son titre mondial des super-moyens de l'International Boxing Organization (IBO) et Asanau cherchera à mettre la main sur un premier titre mineur, soit la ceinture Continentale des Amériques du World Boxing Council (WBC) des légers.
Pourquoi on ressent moins d'engouement pour ce gala que pour certains autres ayant moins d'envergure?
« L'IBO, c'est un peu comme un titre mondial B; on est conscient de ça, a admis Marc Ramsay, directeur du développement et entraîneur-chef chez EOTTM, mercredi, en marge de la pesée officielle. Iglesias, c'est un boxeur qu'on commence à représenter au Québec. Ce n'est pas le gars le plus connu encore, mais pour les maniaques de boxe, ceux qui aiment la boxe peu importe que ce soit un Québécois ou non dans le ring, pour eux, c'est le show à voir en ce moment. C'est la saveur du mois. »
Et ceux qui seront sur place ou qui visionneront le gala sur PunchingGrace.com verront tout un boxeur. En trois combats depuis qu'il s'est joint à EOTTM, Iglesias (12-0, 11 K.-O.) n'a passé que 6:11 sur le ring, soit l'équivalent d'à peine plus de deux rounds, récoltant trois retentissants K.-O.
Face à Petro Ivanov (18-0-2, 13 K.-O.), il aura devant lui un boxeur qui pointait jusqu'à tout récemment au 11e rang des aspirants de l'International Boxing Federation (IBF), titre récemment abandonné par Canelo Alvarez, où Iglesias vient lui-même au septième échelon.
« Au niveau des habiletés, c'est de loin son meilleur adversaire, a noté Ramsay. Maintenant, en boxe professionnelle, d'avoir des habiletés est une chose. Iglesias apporte beaucoup de puissance à la table. Tu as beau avoir des habiletés, il faut voir comment tu vas gérer ça. »
Ivanov, un Ukrainien établi à Karlsrühe, en Allemagne, estime avoir tout ce qu'il faut pour «gérer» Iglesias, lui aussi établi en Allemagne, en provenance de Cuba.
« Oui, il a de la puissance, mais il a gagné plusieurs combats après avoir frappé ses adversaires derrière la tête, a laissé tomber le pugiliste de 28 ans. Ses adversaires n'étaient pas des gars avec la meilleure défense non plus. Je n'ai pas vu beaucoup de boxeurs tenter de le repousser et le frapper. C'est ce que je ferai. »
« Il peut bien dire ça, on verra demain face à face si je frappe derrière la tête, a répondu Iglesias, 26 ans. C'est un gars qui a du talent, mais je ne sais pas s'il est affamé comme je le suis. J'ai dû faire d'énormes sacrifices, quitter ma vie à Cuba. On verra demain si son commentaire tient la route. »
Asanau apprend vite
Asanau (8-0, 3 K.-O.) est sur la voie rapide chez EOTTM, qui l'opposera au vétéran Argentin Matias Rueda (38-2, 32 K.-O.) dans un combat de 10 rounds pour le titre Continental des Amériques. C'est un peu l'examen final de l'Émirati avant de passer dans les ligues majeures.
« Chez les amateurs, il a battu de très gros noms, mais parfois, la marche entre les amateurs et les professionnels est trop haute. On pense qu'il est très bon. On a de grosses attentes pour lui », a déclaré Camille Estephan, président d'EOTTM.
Pour Ramsay, outre le combat d'Iglesias, c'est le combat d'Asanau qu'il voudrait voir comme amateur de boxe jeudi.
« Le combat d'Asanau est vraiment intrigant. Il a eu une superbe carrière amateure. Il a démontré à Québec qu'il est un boxeur de ce niveau-là. Maintenant, rapidement dans sa carrière, on lui met dans les pattes un vétéran qui a vraiment beaucoup de combats et une fiche impressionnante. On a sauté 'une couple' de marches avec lui, a dit Ramsay. On veut voir s'il est capable de gérer des adversaires comme celui-là. Si oui, on va avoir du plaisir, car il déjà rendu dans les combats de 10 rounds avant son 10e combat. On va pouvoir le monter rapidement. »
Orobio (11-0, 10 K.-O.), nouveau projet de l'entraîneur Ramsay, affrontera quant à lui l'Italien Jacopo Colli (9-0-1, 4 K.-O.).
Le public montréalais n'aura pas que des boxeurs moins connus à se mettre sous la dent. La carte lui offrira l'occasion de renouer avec Thomas Chabot (11-0, 8 K.-O.) et Wilkens Mathieu (11-0, 7 K.-O.). Mais le plus gros nom de ce gala demeure Steven Butler (34-5-1, 28 K.-O.).
Défait par K.-O. technique par Patrice Volny à sa dernière sortie, le Québécois de 29 ans profitera peut-être de sa dernière opportunité de se classer pour des combats d'envergure.
« Il faut que Steven gagne, a laissé tomber Estephan. On va essayer de remonter la pente. Je pense qu'il y a plusieurs combats locaux qu'on peut faire avec Steven. C'est un boxeur que les gens veulent voir, alors ça nous aide beaucoup. Ça va dépendre de son niveau de motivation. S'il veut le faire, on va le faire. »
« Je crois qu'il peut remonter la pente, mais il a du chemin à faire. Contre Volny, il s'est battu lui-même. Il doit gérer ses émotions. Félicitations à Volny, il a gagné le combat. Mais si on ne croyait pas que Steven avait les atouts pour le faire, on lui aurait dit d'arrêter. »