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Artur Beterbiev poursuit son plan d'affaires

Artur Beterbiev - Getty
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Mise à jour

Le combat entre Artur Beterbiev et Dmitry Bivol sera présenté sur RDS et RDS.ca, samedi à 18 h

Artur Beterbiev est un boxeur méthodique, cartésien. Certains le lui reprochent, mais il ne boxe pas par passion. Pour lui, c'est un 'job' et son combat d'unification contre Dmitrii Bivol, ce samedi à Riyad, en Arabie saoudite, ne constitue que la suite logique de son plan d'affaires.

« Jamais dans sa carrière, même avec ses adversaires qui ont tenu des propos plus corsés à son endroit, il a pris de façon personnelle un combat. C'est son travail, ça n'est pas sa passion. Il le fait de façon très disciplinée. Il met tout sur la table. On regarde comment on peut faire les choses le plus professionnellement possible », a déclaré son entraîneur, Marc Ramsay, rejoint en Arabie saoudite par La Presse Canadienne mardi. 

Et face à Bivol (22-0, 11 K.-O.), Beterbiev (20-0, 20 K.-O.) risque d'en avoir plein les bras. D'abord en raison de la qualité de son adversaire — « le meilleur jusqu'ici », affirme Ramsay —, mais surtout en raison de l'enjeu, alors que pas moins de cinq ceintures seront distribuées au terme de la soirée.

Beterbiev met en jeu ses ceintures de l'International Boxing Federation (IBF), du World Boxing Council (WBC) et de la World Boxing Organization (WBO) des mi-lourds; Bivol apporte ses titres de l'International Boxing Organization (IBO) et de la World Boxing Association (WBA).

« C'est un combat d'envergure, autant au niveau de l'ampleur de l'événement que de la pression qui vient avec, a résumé Ramsay. On est capable de constater que Bivol est le meilleur boxeur qu'on a affronté jusqu'à maintenant. C'est la même chose pour lui. Mais quand tu te concentres sur le travail à effectuer, c'est la même chose. C'est un adversaire avec des forces et des faiblesses que nous devons marier à nos forces et nos faiblesses. »

« Il faut essayer de l'amener sur notre terrain, a poursuivi le vétéran entraîneur. Que ce soit un quatre rounds au Casino de Montréal ou un combat d'unification mondiale, aller à un combat de boxe c'est aller à un combat de boxe. Il n'y a que l'environnement qui est vraiment différent. »

Ce « terrain », pour le Montréalais, consiste à amener le Russe à se soustraire de sa technique impeccable pour livrer un combat plus « animal », moins structuré.

« À nous de bien jouer nos cartes, a souligné Ramsay. C'est un gars qui est technique, voire mécanique, qui fait plusieurs répétitions. Il est vraiment très bon dans ce qu'il fait. On sait qu'il peut boxer. On sait qu'Artur peut boxer. Mais on sait qu'Artur peut se battre; voyons voir si Bivol peut se battre aussi. »

Bivol est un exemple parfait de style méthodique enseigné en Russie depuis des années, voire depuis que le pays s'appelait encore l'Union soviétique. Mais Beterbiev, né à Kasshaviourt, en Russie, connaît bien cette école, lui qui a fait sa boxe amateure en apprenant cet art. Ramsay, qui met toujours tout en oeuvre pour préparer au mieux ses poulains, a puisé dans le vieux carnet de contacts de son pugiliste pour ce dernier camp.

« On a eu davantage recours à l'entraîneur amateur d'Artur, Nurjpasha Talibov. Ça n'est pas une première; nous l'avions déjà fait dans le passé. Il connaît bien Bivol, et c'est un gars qui enseigne la boxe de Bivol, qui a un style très 'russe'. Il enseigne ce style tous les jours. C'était important pour moi d'entendre ce qu'il avait à dire sur cette boxe. »

« C'est très peu commun chez les pros, le style de Bivol. (Sergey) Kovalev avait un peu ce style, mais il avait tellement de puissance qu'il le dénaturait. Là, c'est vraiment l'école de boxe russe, mais 100 % au niveau technique », a renchéri Ramsay. 

Alors, comment on se prépare à affronter un boxeur de ce type?

« On engage un avocat en immigration et on fait venir des Russes à Montréal! C'est ce qu'on a fait. Plusieurs de nos partenaires d'entraînement venaient de la Russie. On a aussi utilisé nos contacts internationaux pour faire venir des partenaires à Riyad. Ça fait deux semaines que nous sommes ici, et il nous restait encore de la préparation à faire », a expliqué l'entraîneur. 

Ce duel au sommet s'est fait attendre. D'abord prévu le 1er juin dernier, il a dû être reporté en raison d'une déchirure d'un ménisque subie par Beterbiev à l'entraînement. Maintenant qu'il est sur les rails, ce combat sera-t-il le dernier de Beterbiev?

« Pour être honnête, je n'en ai aucune idée. On y va combat par combat et toute notre concentration est tournée vers le combat de samedi. Avant, c'était Callum Smith, et avant lui, c'était (Anthony) Yarde », a rappelé Ramsay, qui sera accompagné de Luc Vincent-Ouellet, de John Scully et de Talibov dans le coin de Betebiev samedi.

« On prend le temps de s'asseoir après chaque combat et de voir où Artur est rendu. Tant et aussi longtemps que son métabolisme va rouler, qu'il n'aura pas de problème de santé majeur et qu'il aura envie de le faire, on va continuer. Mais c'est clair qu'on ne fait pas de plans à très long terme », a-t-il résumé. 

Ce combat devrait se mettre en branle autour de 18h, heure avancée de l'Est, samedi. Il sera disponible sur DAZN au Canada.