LAS VEGAS, États-Unis - « Un combat pour entrer dans l'histoire »: le Mexicain Saul « Canelo » Alvarez, considéré comme un des meilleurs boxeurs actuels toutes catégories confondues, sera grand favori contre l'Américain Caleb Plant, pour une unification inédite des titres chez les super-moyens, samedi à Las Vegas.

Un peu plus d'un mois après l'extraordinaire affrontement remporté par Tyson Fury aux dépens de Deontay Wilder, qui a écrit une des plus belles pages de la catégorie reine des lourds, la boxe s'offre un autre rendez-vous très attendu.

Car le vainqueur entrera dans le club fermé des boxeurs à avoir glané des ceintures des quatre Fédérations internationales, WBA, WBC, IBF et WBO.

Depuis la création de cette dernière en 1988, une poignée y est parvenue. L'Ukrainien Oleksandr Usyk (mi-lourd) aujourd'hui champion chez les lourds, et les Américains Bernard Hopkins (moyen), Jermain Taylor (moyen), Terence Crawford (super-léger) et Josh Taylor (super-léger).

« Seuls cinq combattants masculins dans l'histoire de la boxe ont réussi à devenir champion incontesté. Je veux être le sixième. C'est la seule chose que j'ai en tête. Vous allez assister à quelque chose dont vous vous souviendrez longtemps », a promis « Canelo », détenteur des ceintures WBC, WBA, IBF.

« Il a franchi la ligne »

Son dernier combat en mai fut déjà mémorable, car il constituait à Arlington (Texas), dans l'antre des Cowboys de Dallas, le plus gros évènement sportif en intérieur depuis la pandémie de COVID-19.

Quelque 70 000 spectateurs, dont énormément de Mexicains chauffés à blanc, l'avaient vu battre le Britannique Billy Joe Saunders, qui n'avait pu reprendre le combat après huit rounds, victime d'une fracture du plancher orbital. La 56e victoire pour Alvarez (38e avant la limite) pour 2 nuls et une défaite, contre Floyd Mayweather fils en 2013.

Face à Plant, sa motivation d'en découdre est aussi personnelle. Lors de la précédente conférence tenue en septembre à Los Angeles, il avait échangé quelques coups avec l'Américain après que celui-ci, entaillé sous l'oeil droit, a proféré une insulte visant sa mère. 

« Il a franchi la ligne et peut-être trop », avait-il justifié après cet incident que chacun a toutefois minimisé cette semaine. 

« C'est tellement différent quand on est sur le ring, donc je ne retiens rien de notre altercation lors de la première conférence de presse », a déclaré le Mexicain, insistant sur le fait qu'il serait comme d'habitude calme, froid et stratège samedi soir. 

« Être le négligé me plaît »

« Ce n'était pas mon intention de l'attaquer personnellement. Je pense que les médias en font plus que nous au final. Nous avons chacun eu des échauffourées plus graves que ça. Quand la cloche sonne, c'est complètement différent », a abondé l'Américain, dont la mère, Beth Plant, a été abattue par la police après avoir brandi un couteau alors qu'elle était sous traitement médical en 2019. 

L'histoire de Caleb Plant est d'ailleurs ponctuée de traumatismes: une pneumonie a emporté sa fille de 20 mois en 2015, née avec une anomalie cérébrale.

À 29 ans, celui qui compte 21 victoires (12 avant la limite) en autant de combats et détient la ceinture IBF n'a pas de quoi se sentir intimidé par l'épreuve qui l'attend sur le ring du MGM Grand, même face à un adversaire comme Alvarez, aussi dur qu'impitoyable.

« Je dois m'acquitter de cette tâche par tous les moyens nécessaires. C'est ce que j'ai toujours fait jusqu'à présent. Que ce soit dans la boxe ou dans la vie, j'en suis arrivé là en faisant tout ce qui était possible », a-t-il dit.

« J'ai déjà été le négligé. C'est une position qui me plaît. J'aime que les gens m'encouragent. Cela me donne une motivation supplémentaire, même si quand vous vous battez pour être champion incontesté, vous n'en avez pas besoin de beaucoup plus. »