Steven Butler retrouve le chemin de la victoire, Osleys Iglesias impressionne encore
Cela n'a pas été compliqué, mais Steven Butler est parvenu à se rebâtir une certaine forme de confiance, jeudi soir en demi-finale d'un gala d'Eye of the Tiger présenté au Cabaret du Casino de Montréal, alors qu'Osleys Iglesias a encore une fois montré tout son savoir-faire.
De retour pour la première fois là où Patrice Volny lui avait infligé sa cinquième défaite en juin, Butler (35-5-1, 28 K.-O.) n'a mis que 2 minutes 36 secondes pour retrouver le chemin de la victoire, n'ayant ainsi pas à s'époumoner pour battre Fernando Ezequiel Farias (12-3-3).
Pour preuve, l'Argentin s'est rapidement retrouvé au plancher dès les premiers instants du combat, après avoir encaissé un jab qui paraissait plutôt timide. Il n'a ensuite évidemment pas fait le poids lorsque le Montréalais âgé de 29 ans a décidé d'attaquer en combinaisons.
Sans véritable surprise, Butler n'a pas eu à se démener pour faire mal paraître Farias, qui s'est rapidement retrouvé les quatre fers en l'air après avoir reçu un simple jab. Flairant l'occasion, il n'a ensuite eu qu'à attaquer en combinaison afin de mettre fin aux hostilités.
« Je savais que mon adversaire n'était pas de mon niveau. J'étais assez sûr de l'emporter, mais je n'avais pas d'attentes. Mon objectif, c'était de remporter le combat, a lâché Butler après sa victoire. J'avais dit à mon équipe avant le combat que cela ne me dérangeait pas si ça durait huit rounds. Je voulais gagner tous les rounds et je ne voulais pas mal paraître. »
L'ex-aspirant mondial chez les poids moyens ne tenait pas absolument à prouver que son dernier revers est derrière lui, mais admet que les prochaines semaines seront agréables.
« Je suis content du combat et de ma performance. Je vais pouvoir passer un bon temps des Fêtes avec ma femme et des enfants, a-t-il conclu. Dans le passé, je me suis souvent battu en début d'année, ce qui m'obligeait à faire des sacrifices pendant cette période de l'année. »
Un peu plus tard en finale, Iglesias (13-0, 12 K.-O.) a défendu son titre des poids super-moyens de l'IBO pour la troisième fois en battant Petro Ivanov (18-1-2) par arrêt de l'arbitre à 0:40 du 5e round. Le boxeur cubain a signé une autre victoire avant la limite en surprenant son adversaire allemand d'origine ukrainienne avec une rapide combinaison droite-gauche.
Ce dernier est ensuite parvenu à se relever, mais ne répondait toutefois pas aux consignes de l'arbitre Albert Padulo fils, qui a judicieusement décidé de mettre un terme au combat.
« Iglesias nous a démontré que c'est un talent très spécial, s'est réjoui le promoteur Camille Estephan. Nous savions qu'il était capable de cogner très dur, qu'il est hargneux et très discipliné, qu'il profite d'un bon encadrement, mais nous ne savions pas encore s'il était un très bon boxeur. Il a démontré ce soir qu'il n'a pas de faiblesse. Son plafond est très élevé. »
Par le truchement d'un interprète, Iglesias a fait savoir qu'il aimerait bien en découdre avec Saúl « Canelo Álvarez ou encore Jaime Munguia à son prochain combat, mais son promoteur lui rappellera sûrement qu'il n'est pas le seul, à commencer par Christian Mbilli.
Disputant un septième combat cette année, Wilkens Mathieu (12-0, 8 K.-O.) a conservé sa fiche parfaite en battant Marcos Nicolas Karalitzky (8-10-2) par arrêt de l'arbitre à 3:00e du 4e round. Mathieu a construit sa victoire coup par coup avant que Karalitzky ne pose un genou au sol après avoir été atteint solidement au visage. Même si la cloche annonçant la fin du round s'est fait entendre, il ne s'est pas relevé, déterminant qu'il en avait assez fait. C'est la deuxième fois seulement que l'Argentin était arrêté avant la limite. En mars dernier à Drummondville, il était notamment parvenu à tenir tête à Terry Osias pendant six rounds.
L'Émirien d'origine bélarusse Dzmitry Asanau (9-0, 4 K.-O.) a franchi une étape significative dans son parcours en mettant la main sur la ceinture continentale des Amériques des super-légers du WBC en prenant la mesure de Matias Carlos Adrian Rueda (38-3) par arrêt de l'arbitre à 2:58 du 5e round. Grâce à cette victoire, Asanau se hissera dans le top-40 du classement du WBC, mais devra resserrer sa défense s'il veut rivaliser avec les meilleurs.
Rueda a en effet réussi à toucher significativement le protégé de Samuel Décarie-Drolet dans les premiers rounds, dont une fois au deuxième qui obligé Asanau à reculer afin de reprendre ses esprits. Celui qui a participé à deux reprises aux Jeux olympiques a néanmoins montré qu'il sera à surveiller en raison de la créativité démontrée en attaque. Au troisième round, il a notamment réussi à placer plusieurs coups consécutifs sans réplique.
En ouverture, Jhon Orobio (12-0, 11 K.-O.) a signé la victoire la plus expéditive de sa jeune carrière en battant Jacopo Colli (9-1-1) par arrêt de l'arbitre à 1:12 du 1er round. Le prodige montréalais d'origine colombienne a rapidement déstabilisé son adversaire italien en l'envoyant au plancher à l'aide d'un crochet de droite, puis a terminé le travail avec une combinaison droite-gauche qui a convaincu l'arbitre Martin Forest de mette fin au carnage.
Après Leïla Beaudoin plus tôt cette semaine, Thomas Chabot a aussi vu son combat être annulé mercredi après que l'examen médical exigé par la Régie des alcools, des courses et des jeux eut révélé que son rival Jesus Adrian Daneff était blessé à un œil. Il s'agit d'une déception pour le boxeur de Thetford Mines qui aura été limité à deux combats cette année.