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RÉSULTATS

Steve Claggett sur la bonne voie; compliqué pour Steven Butler

Steve Claggett - Vincent Ethier
Publié
Mise à jour

Il n'y a aucun doute, Steve Claggett a franchi une étape importante dans sa quête d'obtenir un premier combat de championnat du monde en carrière. À contrario, Steven Butler a montré que la marche vers une nouvelle et possible ultime chance au sommet risque d'être plutôt complexe.

L'Albertain a en effet consolidé sa position d'aspirant mondial chez les poids super-légers, mardi soir, en finale d'un gala d'Eye of the Tiger Management tenu au Cabaret du Casino de Montréal en battant le Mexicain Miguel Madueno par décision unanime des juges (99-91, 99-91 et 98-92).

Cette victoire – sa huitième consécutive depuis sa défaite par décision partagée contre Mathieu Germain en mai 2021 – lui a ainsi permis de défendre sa ceinture de la NABF pour la deuxième fois en plus de mettre le grappin sur le titre international de la WBO. Présentement classé 15e au WBC, Claggett (37-7-2) devrait assurément gagner quelques échelons lors de la prochaine mise à jour du classement. Et il y a fort à parier qu'il réussira à inscrire son nom dans celui de la WBO.

Ce n'est pas la première fois que Claggett se battait en finale d'un événement d'Eye of the Tiger, mais c'était la première fois qu'il le faisait à titre de tête d'affiche de l'organisation, et clairement, les émotions sont remontées à la surface quand il a réalisé tout le chemin qu'il avait parcouru.

« J'ai connu plusieurs hauts et plusieurs bas depuis le début de ma carrière et les choses n'ont pas été toujours faciles pour moi. La boxe m'a permis de trouver un certain équilibre et je savais qu'en persévérant, mes efforts seraient récompensés, a lâché Claggett en retenant des sanglots.

« Je suis émotif, car je consacre ma vie à la boxe. Dans le passé, j'ai souvent eu l'impression de nager seul dans l'océan. Mais aujourd'hui, je me sens comme si j'étais sur un beau grand bateau avec mon entraîneur, avec mon équipe. J'ai l'impression qu'il n'existe plus vraiment de limites. »

Sans surprise, Claggett a boxé comme il l'a toujours fait, c'est-à-dire en se ruant sur Madueno (30-2) et en matraquant son corps de coups du premier au dixième et dernier round. Pendant pratiquement tous les rounds, le Canadien est parvenu à connaître des moments forts et son rythme extrêmement élevé ne donnait pas d'autre choix aux juges que de lui accorder le round.

Le visage tuméfié de Claggett ne laissait cependant aucun doute sur la nature du combat qu'il venait de disputer, puisque Madueno a réussi à se défendre par moments. « J'ai mal un peu partout, parce que ç'a été un combat très difficile, a d'ailleurs reconnu l'Albertain âgé de 34 ans.

« Je savais qu'il serait tough, parce que tous les adversaires à ce niveau le sont. Je savais aussi que je ne pouvais pas le prendre à la légère avec autant de victoires par knock-out [28, NDLR] à sa fiche. Cela dit, j'étais dans une grande forme et je savais ce que j'étais capable d'accomplir. »

Butler se laisse emporté par ses émotions

Les gens ordinaires plutôt pressés pourraient être tentés de croire que les choses se sont assez bien déroulées pour Butler (33-4-1, 27 K.-O.), qui a vaincu le Mexicain Ivan Alvarez (32-15-4) par arrêt de l'arbitre à 2:36 du 9e round. Qui plus est, le Québécois menait 78-74 sur les cartes des trois juges lorsque l'arbitre Yvon Goulet s'est interposé pour mettre un terme à l'affrontement.

D'ailleurs, Butler aurait pu même être déclaré vainqueur un peu plus tôt au 9e round après avoir envoyé le pauvre Alvarez au tapis une première fois à la suite d'une série de coups commencée par une droite à la tête d'Alvarez. Mais cela serait faire fi de tout ce qui s'est déroulé auparavant.

À la suite d'un début de combat prudent pendant lequel il a néanmoins réussi à s'imposer grâce à plusieurs combinaisons savantes, Butler a encaissé sa part de coups à compter du deuxième assaut et si Alvarez avait eu le moindrement de puissance dans ses gants, Butler aurait visité le plancher. Ironiquement, c'est en raison de la force de ses poings que le Québécois est parvenu à se sauver avec la plupart des rounds. À noter qu'il y a eu énormément d'animosité entre les deux boxeurs tout au long du duel, des frappes étant souvent lancées après la conclusion des rounds.

« Je suis content de ma victoire, mais je suis un peu moins fier de m'être laissé emporter par mes émotions, a avoué Butler à sa sortie du ring. Je pense qu'il était aussi très émotif et il essayait par tous les moyens de me déconcentrer avec des coups derrière la tête et avec des coups bas. »

Maintenant entraîné par « Iceman » John Scully, Butler était content de cette première avec le réputé coach américain et a indiqué souhaiter remonter dans le ring le plus rapidement possible.

Dans les autres combats qui ont été présentés en sous-carte, Imam Khataev (5-0, 5 K.-O.) et Mehmat Nadir Ünal (7-0, 6 K.-O.) ont été aussi brillants qu'ils l'avaient été à leur dernière sortie le 11 octobre dernier, ne faisant cette fois qu'une bouchée de Fernando Galvan (8-9-1) et Jaime Hernandez Lopez (10-11), respectivement. Khataev a prévalu par arrêt de l'arbitre à 0:44 du 2e round après avoir touché Galvan à la tête avec une puissante droite, tandis qu'Ünal a forcé son rival à l'abandon après le 2e assaut, vraisemblablement en raison d'une blessure à une épaule.
 
Même s'il ne payait pas de mine au premier coup d'œil, Grzegorz Mardyla (1-1-1) a donné une intéressante opposition à Wilkens Mathieu (5-0), qui l'a emporté par décision unanime que les trois juges eurent remis des cartes de 60-54. Mardyla, un ex-kickboxeur, a présenté une défense étanche qui a obligé Mathieu à travailler plus fort qu'il ne l'aurait pensé. L'athlète originaire de la région de Québec espère être de retour dans le ring le 13 janvier prochain au Centre Vidéotron.
 
En ouverture, le Français Moreno Fendero (2-0, 1 K.-O.) s'est offert une première victoire avant la limite en carrière en battant Cristian Lopez Lozano (2-3) par arrêt de l'arbitre à 1:05 du 2e round. Fendero n'a eu aucune difficulté à placer sa puissante gauche pendant tout le combat, envoyant notamment le Mexicain au plancher au 1er assaut grâce à cette dernière. L'affrontement a été arrêté alors que Lopez Lozano était contre les câbles et ne semblait plus capable de se protéger.