Des fondations plus solides pour Kim Clavel pour son deuxième combat d'unification
Chat échaudé craint l'eau froide et c'est vraisemblablement pour cette raison que Kim Clavel évite tout contact avec ceux et celles qui ne font pas partie de sa garde rapprochée, à moins d'un mois de son combat d'unification des poids mi-mouches qui aura lieu le 7 octobre à la Place Bell.
D'une part, parce que sa première expérience en pareille circonstance n'a pas été heureuse, mais surtout parce que Clavel (17-1, 3 K.-O.) n'a pas été épargnée par les écueils ces dernières années et qu'elle ne veut pas revivre la déception de reporter un duel qu'elle attend avec impatience.
Trois fois, en raison d'une blessure ou de la maladie, elle a dû remettre son premier combat de championnat du monde contre Yesenia Gomez qu'elle a éventuellement disputé et remporté en juillet 2022. Elle avait ensuite été déclarée « inapte à la boxe » la veille de son duel d'unification face à Yesica Nery Plata qu'elle a finalement livré et perdu en janvier un peu plus tôt cette année. Puis, la présentation de possibles rencontres éliminatoires du Rocket de Laval l'avait obligée à effectuer son combat de retour contre Naomi Arellano Reyes le 12 mai plutôt que le 28 avril.
« S'entraîner sans la certitude que le combat aura lieu ou pas c'est difficile, a reconnu l'ex-championne du WBC en visioconférence mardi. Mais toutes les épreuves que j'ai vécues m'ont fait comprendre que le solage de la maison que je construis est là pour de bon. Il est très solide.
« Il me reste 26 jours avant le combat et je vis chaque jour en voulant peaufiner ma préparation, m'améliorer et répéter pour que tout sorte naturellement dans le ring le soir du combat. J'ai eu récemment mon premier sparring de dix rounds à l'entraînement et j'ai réalisé que toutes les choses sur lesquelles j'ai travaillé se mettent ensemble. C'est super motivant et super positif. »
De l'aveu même de Clavel, ses réflexes devront être aiguisés face à la détentrice des ceintures de l'IBF et de la WBO Evelin Nazarena Bermudez le 7 octobre, car les duels d'unification ne sont pas comme les autres. Sans manquer de respect à celles qu'elle a affrontées en championnat du monde, la Québécoise est convaincue que la tension est à son paroxysme en pareille occasion.
« Il s'agit de mon deuxième combat d'unification cette année, le deuxième à être présenté chez nous... je me sens plus solide et je sais à quoi m'attendre, a expliqué Clavel. Je sais quel genre de combat il faut faire, quel genre de mentalité il faut avoir. C'est ça que j'ai appris la dernière fois.
« Je devrai gagner les moments importants et si un round se passe moins bien, je devrai le laisser derrière moi dans ma tête. Ça va être intense, certainement pas facile, et l'intensité sera exceptionnelle. Mais en termes d'outils et de polyvalence, je suis meilleure qu'elle à ces niveaux-là. Elle cogne dur et a une bonne droite, mais j'ai tout ce qu'il faut pour gagner ce combat-là. »
« C'est ce que je me dis dans mes conversations avec moi-même. Dans ces moments-là, il n'est pas possible de se mentir à soi-même et je trouve que j'ai présentement un sapré beau discours. »
Akdeniz ne donne pas plus de quatre rounds à Bouchard
Tout comme les unifications, les confrontations à saveur locale sont devenues particulièrement rares dans le monde de la boxe professionnelle québécoise et c'est pourquoi le combat entre Sébastien Bouchard et Mazlum Akdeniz qui sera présenté en demi-finale suscite autant d'intérêt.
Preuve que ce genre de duel n'est plus fréquent, le promoteur Yvon Michel a dû référer à la trilogie opposant Fernand Marcotte à Eddie Melo et au choc entre Jean-Claude Leclair et Donato Paduano – disputés à une époque où les dirigeants des Canadiens utilisaient sans aucune gêne le mot en « c » – pour témoigner de son importance. À noter que Bouchard (20-2-1, 9 K.-O.) et Akdeniz (18-0, 8 K.-O.) s'affronteront pour le titre international des poids mi-moyens du WBC.
Le monde de la boxe québécoise étant très petit, Bouchard a eu vent de commentaires d'Akdeniz et de son entourage et n'a pas du tout aimé. « J'ai l'habitude de performer sous pression, alors c'est certain que j'ai très hâte au combat, a d'abord lancé le boxeur originaire de Baie-Saint-Paul. Mais semble-t-il qu'[Akdeniz] pense sincèrement qu'il va me knockouter et qu'il va m'arrêter. Eh bien, je tiens à lui rappeler que je n'ai jamais été au tapis en 22 ans dans le monde de la boxe. »
« Je ne te donne pas plus de quatre rounds », a ensuite immédiatement répliqué le Longueillois.
« C'est ça, continue de rêver, a répondu Bouchard avant de préciser pourquoi il avait décidé de lancer les premières flèches. Ça va m'en prendre beaucoup plus pour m'ébranler, mais je voulais qu'il sache que je serai prêt. Je vais prendre un malin plaisir à leur remettre cela dans la face. »
Marie-Pier Houle (8-1-1, 2 K.-O.), Terry Osias (12-0, 6 K.-O.), Caroline Veyre (5-0) et Derek Pomerleau (5-0, 3 K.-O.) seront aussi en action en sous-carte. Si Osias continuer d'enchaîner les victoires, il aura la chance de se battre pour une ceinture mineure chez les mi-lourds en 2024.