Si c’est bon pour le hockey, le football, le baseball, le soccer et le patinage artistique, ce doit être bon pour la boxe

Salut les amis. Me voici de retour après une absence de plus de trois mois. Jamais au grand jamais, au cours de toute ma vie, j’ai été en chômage pour une aussi longue période. À bien y penser, je n’ai jamais manqué une journée de travail depuis ma sortie du collège, et à ce moment, la télévision et l’Internet n’étaient même pas encore inventés.

Durant ce chômage forcé, comme ce sport a été suspendu, partout dans le monde, j’en ai donc profité pour lire, entre autres, l’histoire du champion Jack Johnson. D’apprendre que les deux Immortels, Joe Louis et Sugar Ray Robinson étaient décédés le même jour (4 décembre).

J’ai lu et relu l’histoire de la mort de Sonny Liston, supposément d’une surdose. Encore aujourd’hui, son dossier est toujours ouvert, car le service de police de Las Vegas croit toujours qu’il a été tué à la suite d’une surdose par la mafia pour laquelle il travaillait.

Chez nous, au Québec, ç’a n’a pas été pas facile pour nos boxeurs locaux, privés d’une bourse depuis le 21 février dernier.

Pour les têtes d’affiche, ce n’est pas trop pire, mais pour les boxeurs moyens, ceux qui meublent les grandes finales, c’est une tout autre chose, tout comme c’est le cas pour les travailleurs autonomes qui sont privés de revenus à moins d’être admissibles à la PCU.

Il est évident que les promoteurs Camille Estephan et Yvon Michel veulent reprendre la présentation de leurs galas au plus vite et je les comprends. Mais la situation, surtout dans la région de Montréal, est loin d’être à leur avantage.

Assez, c’est assez

On dirait qu’il y a quelqu’un, quelque part, qui veut abolir la boxe.

Le hockey va reprendre. On va jouer au football, au baseball et au soccer. On va faire du patinage artistique. On est un par-dessus l’autre dans les bars. Certaines gens tripotent les aliments dans les supermarchés et ne respectent même pas la distance de deux mètres.

Et vous allez me dire que la boxe, c’est pire que tout cela... bulls***.

Le cas de Kim Clavel

Prenez le cas de Kim Clavel. Elle se battra le 21 juillet prochain à Las Vegas contre Nathalie Gonzalez. Savez-vous ce qu’on exige d’elle avant ce match?

Elle devra être testée le 18 juillet à Montréal. Elle prendra ensuite l’avion à destination de la Ville du jeu. En arrivant là-bas, elle devra subir un deuxième test de la COVID-19.

Cinq heures après ce test, elle saura le résultat. Elle devra ensuite se rendre à son hôtel et le jour de la pesée, elle sera testée à nouveau, tout comme ses seconds.

Il n’y a pas un athlète dans une autre discipline que la boxe qui est obligé de se soumettre à autant d’épreuves.

Ça fait maintenant six mois que nos pugilistes n’ont pas touché un traitre sou. Plusieurs n’avaient même pas droit à la PCU.

Certains ont des « jobettes », mais ils peinent à faire vivre leurs familles. À l’exception de quelques-unes de nos têtes d’affiche, rares sont ceux qui peuvent comparer leurs revenus avec ceux des autres athlètes professionnels. Et pourtant, eux ont le droit de pratiquer leurs sports et toucher leurs salaires, même si parfois ils doivent accepter une certaine réduction.

Enfin un accord

Nos deux promoteurs, Eye of the Tiger Management et Groupe Yvon Michel, travaillent de façons différentes. Pour Estephan, la boxe, ça se passe surtout au Québec. Pour Michel, plusieurs de ses boxeurs œuvrent sur la scène internationale. Mais tous deux sont d’accord sur un point. Il faut permettre la reprise de la boxe partout à Montréal et en régions.

Pas plus tard que vendredi dernier, le Québec comptait 56 316 cas de COVID-19 et un total de 5612 décès. Au cours de la journée de jeudi, il n’y a eu que trois décès. C’est donc dire que la situation semble s’améliorer de jour en jour.

À Las Vegas

Depuis la reprise de la boxe à Las Vegas, on y a présenté une douzaine de galas, devant des bancs vides. Notamment au MGM Grand. À ce que je sache, il n’y a eu aucune transmission du virus ni aucun décès.

Jeudi soir, au MGM Grand, Top Rank a présenté une carte de cinq matchs avec le gros Carlos Takam en finale. Tout le monde était masqué, sauf l’arbitre Tony Weeks lors de l’affrontement Takam contre Jerry Forest.

Deux soirs plus tôt, c’est Kenny Bayless qui ne portait pas le masque. Tous les autres officiels ainsi que les seconds des boxeurs avaient le visage à moitié caché.

Est-ce moins dangereux à Vegas?

Peut-être pourrait-on étudier la situation où on a présenté des galas de boxe ailleurs dans le monde. Y a-t-il eu contagion du virus? A-t-on enregistré des morts?

Un peu moins d’une vingtaine de pays ont repris les activités. L’Angleterre, la Lettonie et la Nouvelle-Zélande présentent des galas en fin de semaine, pour la première fois depuis le début des restrictions.

En 2019, la Ville du péché avait accueilli pas moins de 3,7 millions de touristes. Présentement, Vegas est déserte, les hôtels sont sur le bord de la faillite et c’est à peine si on peut commettre un péché véniel, si ce péché existe toujours.

L’Allemagne se rebelle

Au 30 juin dernier, l’Allemagne comptait 199 332 cas de COVID-19, dont 9126 décès. Pourtant, le 18 juillet prochain, on présentera un gala dans la ville de Magdebourg, et pas moins de 1000 billets sont actuellement en vente pour assister à cette carte locale.

Mickey Mouse masqué

Les enfants et les parents seront heureux d’apprendre que Disney World, à Orlando, rouvrira ses portes en fin de semaine, mais les jeunes qui voudraient donner un câlin à Mickey Mouse devront absolument porter un masque. Même chose pour Blanche-Neige et les différentes princesses. Pas de masque... pas d’accolade.

Je comprends mal que l’on refuse à Estepehan de présenter des galas en régions au Québec.

Chez GYM, Michel n’a qu’un but en tête. Ramener ESPN au Québec et permettre à nos meilleurs pugilistes tels Artur Beterbiev, Eleider Alvarez, Oscar Rivas, Marie-Ève Dicaire et les autres de se présenter devant leur public. Même son de cloche chez EOTTM.

En Angleterre

Prenez le cas de l’Angleterre et essayez de me dire quel autre athlète professionnel est obligé de se soumettre à une torture aussi pénible que celle de la boxe.

Par exemple, c’est le promoteur Frank Warren qui énumère le déroulement des obligations à la veille d’un match de boxe.

• Tous ceux impliqués dans un match de boxe, boxeurs, seconds, entraineur, arbitres, médecins, ambulanciers 　et commentateurs doivent porter le masque.
• Le pugiliste et son entourage doivent se retrouver enfermés à l’hôtel deux ou trois jours avant le combat.
• La mêlée de presse d’avant combat où les deux boxeurs d’habitude s’affrontent face à face se fera via vidéoconférence.
• Durant les jours précédant le gala, tout ce monde aura été testé trois ou quatre fois.
• Lors de a marche vers le ring tous les participants seront masqués. Ce n’est que rendu sur l’arène que le boxeur enlèvera son couvre-visage.
• Tous les entraineurs et seconds de même que les officiels et les arbitres devront porter un masque, des lunettes de protection et des gants en tout temps.
• Les arbitres devront changer de vêtements et prendre une douche après chaque intervention s’ils doivent officier dans un autre match.
• Il n’y aura pas de « ring girls », pas d’annonceur maison et les boxeurs n’auront aucun membre de leur famille ou des amis pour les encourager et seulement trois seconds auront le droit d’assister le boxeur entre les rounds.
• Seuls seront acceptés sur le ring avant et après les combats : les boxeurs, un entraineur, un arbitre et un médecin.
• Bien entendu, il n’y aura aucun spectateur dans l’enceinte où se dérouleront les matchs.
• Il y aura une pause de 20 minutes entre chaque combat et le ring sera nettoyé et désinfecté.

Si vous connaissez d’autres athlètes professionnels et un autre sport qui est régi par de telles obligations, ne manquez pas de me le faire savoir.

La question que je vous pose aujourd’hui est : devrait-on permettre le retour de la boxe au Québec?

Comme vous je ne veux prendre aucune chance avec la COVID-19, surtout à mon âge, mais je me demande pourquoi ce qui pourrait être dangereux pour l’un ne l’est pas pour l’autre.

À vous de décider!

Bonne boxe!