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RÉSULTATS

Marc Ramsay a-t-il sa place au Temple de la renommée?

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En devenant champion incontesté des poids mi-lourds à la suite de sa victoire sur Dmitrii Bivol le 12 octobre dernier à Riyad, en Arabie saoudite, le Montréalais d'origine russe Artur Beterbiev s'est assuré d'une place au Temple de la renommée de la boxe professionnelle.

Nul besoin d'une ultime victoire contre Darkito, Wilibed ou encore pire Jake Paul pour cimenter sa place parmi les immortels aux côtés des anciens champions incontestés des mi-lourds Michael Spinks et Roy Jones fils. Beterbiev a eu le dessus sur absolument tous ses contemporains – Oleksandr Gvozdyk, Joe Smith fils et Bivol s'il fallait en choisir trois.

Mais derrière chaque grand boxeur se cache un entraîneur et le triomphe de Beterbiev a aussi permis à Marc Ramsay de franchir un autre important jalon d'une impressionnante carrière, qui a pris son envol lorsqu'il a mené Jean Pascal à la conquête d'un titre des mi-lourds en 2009. Est-ce suffisant pour lui ouvrir les portes de Canastota? RDS.ca a enquêté.

« La question mérite de se poser, concède le président d'Eye of the Tiger et ex-protégé de Ramsay Antonin Décarie. Jean a été un bon champion, mais ce n'est pas un gars qui a son billet directement pour le Temple de la renommée. La dernière fois qu'il y a eu un champion unifié chez les mi-lourds, c'était Jones. [Marc] est encore jeune, il y a plein de choses qu'il peut encore accomplir. En ce moment, ça vaut très certainement la peine d'y réfléchir... »

« Certainement! Aucun doute, s'empresse d'affirmer le promoteur et propriétaire d'Eye of the Tiger Camille Estephan, qui a embauché Ramsay à titre de directeur du développement et entraîneur principal en 2021. Combien de coachs peuvent mentionner qu'ils ont amené un champion incontesté chez les 175 livres dans toute l'histoire de la boxe professionnelle?

« C'est magistral ce qu'il a accompli, c'est magistral pour la boxe québécoise. On est choyé de l'avoir chez Eye of the Tiger. On est rendu à un tout autre niveau depuis qu'il est arrivé. »

« Marc Ramsay est sans contredit le meilleur entraîneur de l'histoire de la boxe ici, renchérit le promoteur Yvon Michel. Il n'y a rien de comparable à ce qu'il a fait. Il a commencé avec Jean et il y a eu David Lemieux, Eleider Alvarez et Oscar Rivas... il a dirigé Artur du début à la fin. Il a su avoir le doigté nécessaire pour bien s'entourer et garder la confiance d'Artur. J'espère que son nom sera sur les bulletins de vote bientôt. Il mérite amplement sa place. »

« Non, non, non, répond le principal intéressé en s'assurant de changer de sujet. Je ne suis pas très dans le passé et je n'ai pas l'intention de prendre ma retraite. [Jhon] Orobio et [Moreno] Fendero sont des projets vraiment intéressants. Il y a de gros combats qui s'en viennent également pour Christian [Mbilli]. Et il ne faut évidemment pas oublier... Artur! »

« L'expertise de Marc est au même niveau que celle d'entraîneurs qui sont déjà au Temple comme Angelo Dundee, Freddie Roach ou Emmanuel Steward, rappelle Michel. Il a même fait bien plus que tous ces entraîneurs avec des ressources beaucoup moins importantes. Il y a eu de bons très entraîneurs au Québec, mais ça restait régional. Marc est à leur niveau.

« Comme tous les entraîneurs, c'est un missionnaire. Sa plus grande force, c'est de se connaître lui-même, de connaître ses forces et ses faiblesses, de connaître ses limites. Il a su s'entourer, il a une bonne équipe. Même avec Beterbiev, il a accepté que John Scully entre dans le portrait. Ce n'est pas un gars qui a un gros ego. Il se concentre sur la tâche. »

« C'est quelqu'un qui s'entoure très bien, lance avec un sourire son adjoint Samuel Décarie-Drolet. Il est déjà allé chercher des gars comme Pedro Diaz et Roy Jones fils pour s'entourer. Il se donne les moyens de ses ambitions et reste à l'affût d'absolument tout ce qui se fait. Il est très éveillé, plus que la plupart des entraîneurs. Il veut aller chercher des champions. »

« Beterbiev a eu différents promoteurs depuis le début de sa carrière, mais Marc est toujours resté et a su gagner sa confiance, conclut Michel. Il est en train de se forger une réputation extrêmement enviable. Il sait quoi faire pour encadrer le talent et le développer. »

« C'est un vrai, offre Estephan en guise mot de la fin. Il fait la job et ne se cache pas derrière les rideaux. Il n'y a aucune hypocrisie chez ce monsieur-là. C'est vraiment un vrai de vrai. »