Jean Pascal trouve l'étincelle pour envoyer Terry Osias au tapis
Quand Jean Pascal a regagné son coin et s'est assis sur son tabouret après le deuxième round de son combat contre Terry Osias disputé samedi soir au Colisée de Laval, l'ancien champion a étiré la jambe gauche pour chasser la douleur qui l'avait perturbé pendant les six premières minutes.
Effectuant une première sortie depuis sa défaite face à Michael Eifert survenue en mars 2023, le Lavallois ne donnait pas l'impression de s'être ressourcé au cours de ce repos de dix-huit mois. Il semblait incapable d'enclencher la deuxième vitesse. Ses coups manquaient de précision et son adversaire n'avait qu'à pistonner son jab pour inscrire tranquillement, mais surement, des points.
Et même après avoir réussi à chasser cette rouille au fil de la soirée, le vétéran âgé de 41 ans restait approximatif, alternant entre son fameux coup de la « pince à cils » et ses explosions en fin de round qui ont fait sa renommée. Il demeurait très loin des standards établis dans le passé.
Puis soudainement au début du 10e et dernier round, Pascal (37-7-1, 21 K.-O.) a lancé cette fameuse droite télégraphiée qui n'atteint jamais la cible. Mais pas cette fois. Elle est allée directement sur la tempe d'Osias (13-1) qui s'est instantanément écroulé au sol et a ensuite mis de longues minutes avant de se relever, semant l'inquiétude chez tous ceux et celles présents.
Au moment de l'arrêt du combat, Pascal était en avance sur les cartes de deux des trois juges (89-82, 86-85 et 84-87) et avait donc besoin de remporter le dernier round pour éviter un verdict nul. Il a connu ses meilleurs moments du duel à mi-chemin du neuvième en plaçant d'abord une bonne droite et en terminant l'assaut en mitraillant de coups les flancs de son pauvre adversaire.
« Mon expérience a fait la différence, a analysé le nouveau champion des poids lourds-légers de la NABO pendant une conférence de presse cacophonique tenue dans le hall d'entrée du Colisée. Terry n'avait jamais combattu au-delà du sixième round et je savais qu'à partir du quatrième ou cinquième round, il serait vraiment fatigué. Je voulais l'amener dans les profondeurs de l'océan.
« Sincèrement, c'était un bon combat, c'était un petit peu serré. Je croyais que j'étais en avance, étant donné que c'est moi qui fonçais sur Terry. C'est vraiment moi qui ai donné les meilleurs coups. Mon plan de match, c'était d'amener le combat dans les rounds qu'il n'avait jamais vus. »
Si l'ancien champion a d'abord eu le triomphe modeste en raison de l'état dans lequel se trouvait son ex-partenaire d'entraînement, il a ensuite savouré cette première victoire en plus de deux ans en rappelant fièrement qu'il peut remettre un quelconque questionnement sur son avenir.
Présent aux abords du ring, le Néo-Écossais Ryan Rozicki a rapidement rejoint Pascal entre les câbles dans le but de mousser un affrontement pour le titre intérimaire des lourds-légers du WBC qui pourrait avoir lieu le 2 novembre prochain. Tout dépendra de l'état de santé du Québécois, qui s'est déchiré un muscle de la cuisse gauche la semaine dernière à l'entraînement.
Rozicki (20-1, 19 K.-O.) avait offert une farouche opposition à Oscar Rivas lorsqu'ils ont croisé le fer pour la ceinture des super-lourds-légers du WBC en octobre 2021. Il devait affronter Norair Mikaeljan la semaine prochaine à Miami, mais l'affrontement a une nouvelle fois été repoussé.
Pascal aura certainement une lourde commande sur les bras et sa prestation de ce soir ne laisse pas présager le mieux contre un lourd cogneur dans la fleur de l'âge. Mais comme il a déjà joué dans ce film à plusieurs reprises ces dernières années, il serait injuste de le compter pour battu.
Loin d'être facile pour Pomerleau
En demi-finale, le super-moyen de Mercier Derek Pomerleau (10-0, 8 K.-O.) est devenu le plus récent boxeur québécois à ajouter le nom du vétéran Marcelo Coceres (32-8-1) à son tableau de chasse en passant le knock-out à l'Argentin 31 secondes seulement après le début du 5e round.
Mais ce fut loin d'être facile pour Pomerleau, qui a su qu'il affrontait Coceres avec un préavis de deux semaines. L'Argentin, battu dès le premier round par le protégé d'Eye of the Tiger Osleys Iglesias à son dernier duel, a atteint le Québécois à de nombreuses reprises au quatrième assaut.
Pomerleau s'est cependant ressaisi dès le commencement du cinquième round en lançant une gauche avant d'envoyer Coceres au plancher avec un spectaculaire crochet de droite aussi vif que précis. L'Argentin a été incapable de se relever, restant assis pendant tout le compte de dix.
Autres résultats de la soirée
Dany Mallette (2-0, 2 K.-O.) bat Petar Gravilovic (5-1) par arrêt de l'arbitre à 2:22 du 1er round;
Hubert Poulin (3-1-1) bat David Logue (3-1) par décision unanime (40-35, 40-35 et 39-36);
David Canuel (1-0) bat Carl Demontigny (1-1) par décision partagée (39-37, 39-37 et 37-39);
Guillaume Gosselin (1-0-1) bat Serge Ntetu (0-2) par décision unanime (39-37, 39-37 et 39-37);
Simon Risler (1-0-1) bat Yoan Trottier (0-1) par décision unanime (40-35, 40-35 et 38-37);
Simon Lagarde (1-0, 1 K.-O.) bat Raphaël Péloquin (0-1) par knock-out à 3:00 du 1er round;
Alex Gagnon (0-1-1) et Maxime Lepage (1-1-2) se livrent un verdict nul majoritaire (40-36 Gagnon, 38-38 et 38-38).