Passer au contenu principal

RÉSULTATS

Sauvé par la cloche!

Oleksandr Usyk, Vasyl Lomachenko, Gervonta Davis, Anthony Joshua et Daniel Dubois. - RDS
Publié
Mise à jour

COLLABORATION SPÉCIALE

La semaine dernière, comme vous avez pu le remarquer, j'ai fait relâche de ma chronique. On avait un gala jeudi dernier et je n'ai pas été en mesure de trouver le temps pour écrire. En fait, j'admire énormément les journalistes et chroniqueurs qui sont capable de produire d'excellents articles quotidiennement!

On a tous déjà entendu ça l'expression sauvé par la cloche. Jusqu'à la semaine dernière, j'avais toujours cru que cette expression provenait de la boxe, c'est-à-dire que le son de la cloche se fait entendre avant un moment fatidique pour un des boxeurs en péril.

J'ai appris que cette expression provient de l'époque où on enterrait les morts sans les embaumer. On a éventuellement remarqué qu'il arrivait parfois que par manque de connaissance physiologique les pseudos décédés se réanimaient et essayaient de se sortir du trou.

Pour palier à cette situation, on a attaché un fil au bras de l'enterré qu'on a relié à une clochette à l'extérieur de la tombe où on faisait une veille de trois jours. Si la clochette sonnait on se dépêchait à intervenir et extirper l'individu de sa morbide situation et on disait de lui qu'il avait été sauvé par la cloche!

Usyk abandonne le titre IBF des lourds, décision stratégique?

La veille de la conférence de presse annonçant la tenue du combat des Anglais d'Anthony Joshua (28-3, 25 K.-O.) contre Daniel Dubois (21-2, 20 K.-O.) au stade Wembley le 21 septembre prochain, le champion unifié des lourds a annoncé sur ses réseaux sociaux qu'il abandonnait l'une de ses 4 ceintures, celle de l'IBF.

Immédiatement l'IBF a fait passer Dubois de champion intérimaire à champion officiel et il défendra cette couronne pour la première fois en septembre. Ce titre a appartenu à son célèbre adversaire à la suite de sa victoire sur Charles Martin (K.-O. 2e) en 2016 qu'il a défendu avec succès à 9 reprises jusqu'en 2021.

Joshua aura donc l'opportunité de redevenir champion du monde des lourds pour la 3e fois en carrière, un exploit qui lui permettrait de rejoindre un groupe select, Muhammad Ali (56-5, 37K.-O.), Evander Holyfield (44-10-2, 29 K.-O) et Lennox Lewis (41-2-1, 32 K.-O.) qui ont tous été intronisés au Temple International de la boxe professionnelle.

Si tout le monde s'accorde pour dire que le champion gaucher Oleksandr Usyk (22-0, 14 K.-O.) est d'une gentillesse exemplaire, ce n'est par grandeur d'âme qu'il a accepté de se départir de la couronne IBF.

Tyson Fury (34-1-1, 24 K.-O.) aura l'occasion de prendre sa revanche le 21 décembre prochain en Arabie Saoudite pour les 3 autres ceintures.

Advenant une victoire sur Fury, la meilleure option de Usyk serait d'affronter le gagnant de Joshua/Dubois, deux adversaires qu'il a déjà vaincus. Cependant, puisque qu'il aurait la possibilité de défendre ses trois ceintures WBC, WBA et WBO et s'approprier encore de l'IBF du nouveau champion, l'intérêt sera décuplé de même que les bourses correspondantes.

Alors Usyk, sûrement bien conseillé par son excellent gérant Egis Klimas, aura pris une généreuse décision… stratégique.

Joshua favori pour reprendre le titre IBF contre Dubois

Les esprits se sont échauffés entre le vétéran de 34 ans Anthony Joshua et le jeune champion IBF de 26 ans Daniel Dubois, cette semaine, en conférence de presse annonçant les détails de leur affrontement en septembre prochain.

Une altercation entre les deux géants serait survenue lors de leur premier face à face et Dubois invitant même l'ancien champion à en découdre sur le champ au lieu d'attendre quelques mois.

Dubois, qui arrivait de vacances au Brésil, aurait finalement blâmé la fatigue due au décalage horaire pour son agressivité et le manque de contrôle de ses émotions lui qui, même s'il est champion IBF, n'a jamais encore remporté un combat de championnat du monde.

Moi je crois que ce sera difficile émotivement et mentalement, durant toute la préparation et durant le combat pour le jeune champion. L'expérience et la confiance c'est sur le ring que ça s'acquière et il n'y a pas de raccourcis.

Nombreux sont ceux qui prédisent que le 21 septembre prochain Dubois va aller rejoindre Ken Norton (42-7-1, 33 K.-O.), le seul boxeur poids lourd de l'histoire à avoir été champion du monde sans avoir remporté de combat de championnat du monde.

On se souvient que Norton a été élevé au statut de championnat du monde après que le WBC eu retiré la ceinture à Leon Spinks qui préféra donner une revanche à Muhammad Ali au lieu d'affronter son aspirant obligatoire Ken Norton. Ce dernier s'inclina par décision partagée en 15 rounds contre Larry Holmes.

J'aime quand même les chances de « Dynamite » Dubois de devenir champion du monde un jour compte tenu de la progression qu'il a démontré entre sa première défaite contre Joe Joyce (16-2, 15 K.-O.) en 2020 et son impressionnante victoire contre Filip Hrgovic (17-1, 14 K.-O.) au début juin.

Cependant « AJ » Joshua va livrer son 13e combat de championnat du monde (9-3, 7 K.-O.). Il a de la maturité, de l'expérience et dans tous les départements où Dubois est bon Joshua est juste meilleur. Mais la plus grande faille de Dubois c'est sa défensive et s'il n'est pas plus responsable de cet aspect qu'il l'a été contre Hrgovic je peux difficilement envisager qu'il puisse résister 12 rounds contre le champion olympique de Londres en 2012.

Gervonta Davis contre Vasyl Lomachenko en novembre?

« Tank » Davis (30-0, 28 K.-O.) a été fidèle à lui-même à son dernier combat, c'est-à-dire qu'il a été patient, agressif sans compromis et spectaculaire dans sa victoire contre Frank Martin (18-1, 12 K.-O.) à Las Vegas, le 15 juin dernier, pour conserver son titre WBA des légers.

Martin avait même réussi à remporter les trois premiers rounds avant de ralentir, permettre à son adversaire gaucher de couper le ring et éventuellement s'affaisser dans son coin, après un uppercut de gauche percutant, pour le compte.

Selon le patron de Top Rank, les négociations sont en cours pour un autre méga affrontement de l'année 2024, en novembre, qui verrait l'Ukrainien champion des légers IBF Vasyl Lomachenko (18-3, 12K.-O.) dans le coin opposé. Ce double médaillé d'or olympique vient tout juste de prendre la mesure de l'ancien champion unifié de la division, l'Australien George Kambosos Jr (21-3, 10 K.-O.), par une domination écrasante qui a résulté par un abandon au 11e round.

Il ne peut pas y avoir plus grand contraste entre deux adversaires surdoués au talent aussi phénoménal que spécial, tous les deux gauchers.

Lomachenko est le plus pur génie technique de sa génération et peut-être même de l'histoire de la boxe. Ce n'est pas par hasard qu'on le surnomme « Hi-Tech » ou « Matrix ». D'une intelligence supérieure digne du plus rapide des ordinateurs il analyse rapidement ses adversaires et impose implacablement ses solutions.

Davis aussi est très bien défini par son surnom « Tank ». On pourrait comparer son style à un Mike Tyson miniature du côté de la crainte qu'il inspire à ses adversaires et à l'oppression constante qu'il leur inflige sur le ring jusqu'à une soumission totale suite a un matraquage incessant de ses poings d'aciers.

L'âge pourrait être un facteur ici. Loma a déjà 36 ans et en vieillissant se sont les reflexes qui s'usent plus rapidement. Sugar Ray Leonard, un autre talent générationnel, était au sommet à 33 ans alors qu'il prenait la mesure de Roberto Duran en 1989, mais n'était plus l'ombre de lui-même deux ans plus tard seulement contre Terry Norris.

Davis est au sommet de sa forme et de ses capacités à 29 ans et survivre à ses charges demande une force de résistance exceptionnelle.

Malgré tout, j'ai un penchant pour l'Ukrainien qui sera inspiré comme jamais devant le clair et présent danger de l'américain

Benavidez demeure chez les super moyens

Bien qu'il n'en ait pas encore informé officiellement le WBC, il semble bien que David Benavidez (29-0, 24 K.-O.), tout frais de sa première victoire aux points dans la division des mi-lourds le 15 juin dernier contre l'ancien champion WBC Oleksandr Gvozdyk (20-2, 16 K.-O.), va décider de demeurer l'aspirant obligatoire à Canelo Alvarez chez les super moyens.

C'est ce qu'il a laissé entendre en conférence de presse. Sa victoire contre l'Ukrainien, bien que sans conteste, ne fut pas aussi dominante qu'il l'aurait souhaité. « The Nail » a pris tous ses coups sans broncher et à même pressé le pas dans les derniers rounds alors que l'Américain avait ralenti.

Il aurait pu opter de devenir l'aspirant obligatoire WBC des mi-lourds à Artur Beterbiev, mais le risque contre le Québécois serait beaucoup plus grand et la bourse moins généreuse que contre Canelo.

Ce samedi Teofimo Lopez contre Steve Claggett

Nombreuses étaient les critiques quand a été annoncé, pour la première fois, ce combat entre le champion WBO des super légers Teofimo Lopez (20-1, 13 K.-O.) et le Canadien Steve Claggett (38-7-2, 26 K.-O.), aspirant WBO no 8.

Quand le public a pris le temps de bien regarder la fiche de Claggett, la qualité de ses derniers adversaires, ses performances et sa fougue sur le ring, même si on croit peu en ses chances de détrôner le champion, il mérite tout de même sa chance. 

Tous les boxeurs rêvent d'un jour combattre en championnat du monde. C'est ce qui les motivent à jour après jour se présenter au gymnase sans relâche. Tous les combats représentent une étape, une expérience, une opportunité de s'améliorer en fonction de ce rêve ultime.

La présence de Steve Claggett à ce combat de championnat du monde permet à tous les boxeurs de croire qu'un jour ce sera leur tour et qu'il ne faut pas désespérer. Ça lui a pris 47 combats à et il n'a jamais lâché, ne s'est jamais découragé.

On a vu dans le passé les boxeurs de chez nous, les Sébastien Demers, Hermann Ngoudjo, Benoit Gaudet, Dierry Jean, Joe Gatti, Steven Butler, Olivier Lontchi, Kevin Bizier, Danielle Bouchard, Marie-Pier Houle, entre autres, obtenir la chance de leur vie de se retrouver en combat de championnat du monde et, même s'ils ne sont jamais devenus champions, cette participation aura été une expérience de vie unique et mémorable.

C'est de cette façon qu'Éric Lucas a abordé ses deux premiers combats de championnats du monde - contre Fabrice Tiozzo à St-Étienne en France et contre Roy Jones Jr. à Jacksonville en Floride - en 1996.

Cinq ans plus tard, en 2001, il devenait champion du monde WBC des super moyens en passant le K.-O. à Glenn Catley et il aura marqué l'histoire de la boxe professionnelle au Québec.

On souhaite bonne chance à Claggett et on va regarder avec beaucoup d'intérêt, un gala Top Rank sur ESPN samedi le 29 juin du James L. Knight Center à Miami Beach en Floride.

Bonne semaine!