Passer au contenu principal

RÉSULTATS

Combat contre Janibek Alimkhanuly : Steven Butler prêt à créer une onde de choc

Publié
Mise à jour

La première fois que Steven Butler s'est retrouvé en combat de championnat du monde contre le champion « régulier » des poids moyens de la WBA Ryota Murata en décembre 2019 au Japon, la quasi-totalité des observateurs ne donnait pas la moindre chance au Québécois de l'emporter.

Butler, qui était âgé de seulement 24 ans à ce moment-là, avait beau détenir une force de frappe qui lui avait permis de gagner 24 de ses 30 duels avant la limite, des doutes avaient néanmoins été soulevés après ses prestations contre Jaime Herrera (verdict nul majoritaire), Brandon Cook (défaite par arrêt de l'arbitre au 7e round) et Vitalii Kopylenko (victoire par décision partagée).

À la suite du revers face à Cook, son entraîneur Rénald Boisvert s'était d'ailleurs tourné vers l'ex-Olympien Jean-François Bergeron afin de trouver un complément à son enseignement axé sur la puissance, la vitesse et l'énergie. Mais l'inévitable n'a jamais pu être empêché et Murata a servi une sincère leçon de boxe à Butler avant de triompher par arrêt de l'arbitre au cinquième round.

Cette correction avait ensuite incité Butler à changer d'entraîneur et c'est aux côtés du vétéran Mike Moffa qu'il a livré son combat de retour contre Jose de Jesus Macias en pleine pandémie au Mexique. Mais le résultat n'a pas été celui espéré, puisque le Montréalais s'est incliné par arrêt de l'arbitre au cinquième round. Aux abords du ring, un Butler alors totalement découragé s'était même permis de lancer un laconique « je suis fini » à son coéquipier Mathieu Germain.

Mais le promoteur Camille Estephan n'a jamais pensé abandonner son protégé et lui a surtout donné toutes les chances au monde de se relancer. Butler a su profiter de cet environnement pour enchaîner les victoires et n'a toujours pas goûté l'amère déception de la défaite en quatre sorties depuis ce faux pas de janvier 2021 en banlieue de Mexico face à Jose de Jesus Macias.

La résilience de Butler a ultimement été récompensée, étant donné qu'il a enfin obtenu une deuxième chance de se faire valoir en championnat du monde, alors qu'il affrontera le champion de la WBO Janibek Alimkhanuly en finale d'un gala tenu samedi soir à Stockton, en Californie. Le combat sera télédiffusé sur les ondes d'ESPN aux États-Unis et sur Punching Grace au Canada.

Autant Butler n'a jamais véritablement perdu confiance en ses moyens malgré les écueils qu'il a connus, autant il reconnaît aujourd'hui qu'il n'était peut-être pas adéquatement outillé pour se mesurer à un boxeur de la trempe de Murata. Ce dernier avait connu une brillante carrière chez les amateurs, raflant l'or lors du tournoi des moyens des Jeux olympiques de Londres en 2012.

« Je suis devenu un boxeur beaucoup plus mature, beaucoup plus en forme que je ne l'étais contre Murata, a expliqué Butler en entrevue téléphonique avec RDS.ca plus tôt cette semaine. Je suis plus prêt mentalement pour un combat de championnat du monde de douze rounds.

« J'ai toujours travaillé très fort dans le gymnase, mais je pense que je travaille beaucoup plus intelligemment que par le passé. Cela permet évidemment d'éviter les blessures, les imprévus. »

Butler avait rapidement renoué avec Boisvert après la défaite contre Jose de Jesus Macia, mais en prévision du choc face à Alimkhanuly, l'équipe a fait appel aux services du très réputé Marc Ramsay. Le directeur du développement d'Eye of the Tiger Management avait évidemment eu son mot à dire dans le cheminement de Butler depuis sa nomination à l'automne 2021, mais il a résolument mis sa petite touche personnelle dans le dernier camp d'entraînement du boxeur.

« Marc a été en quelque sorte le gérant du camp d'entraînement, a précisé Butler. C'est Marc qui a préparé le calendrier de sparring et choisi les partenaires d'entraînement. Il a également aidé à la mise en place du plan de match. Il a aussi entraîné plusieurs champions, il ne faut pas l'oublier.

« Rénald était super content de travailler avec Marc, car ils ont la même vision des choses. Marc s'est assuré de créer un environnement où tout le monde avait pour objectif de s'entraider. Marc n'hésitait pas à me parler entre les rounds pendant le sparring. Ç'a été une belle expérience! »

Cela dit, malgré toutes ses bonnes intentions, Butler est largement négligé en vue de ce combat. Alimkhanuly, qui est entraîné par Buddy McGirt, est résolument le côté A de l'équation. Même l'ancien champion Demetrius Andadre a préféré abandonner son titre plutôt que de l'affronter.

« Je ne ressens pas de nervosité ou de stress. J'ai fait ce que j'avais à faire à l'entraînement, a répondu Butler. Je crois au destin. Je savais qu'en continuant de faire les bonnes choses au gym, il y a de belles choses qui allaient finir par arriver. Je crois qu'il n'y a rien qui arrive pour rien…

« Je me suis vraiment amélioré pendant mon dernier camp d'entraînement. C'est la fois où j'ai le plus progressé depuis le début de ma carrière. Les gens vont être sous le choc après le combat. »

Si Butler parvenait effectivement à sortir vainqueur de son affrontement contre Alimkhanuly, nul doute qu'il s'agirait de l'une des plus grandes surprises sur la scène internationale cette année.