Un nouveau départ pour Caroline Veyre
MONTRÉAL – Après être passée à une victoire près de grimper sur le podium aux Jeux olympiques de Tokyo l'été dernier, Caroline Veyre était considérée comme un sérieux espoir de médaille en vue de ceux de Paris en 2024.
Mais la Québécoise a pris un peu tout le monde par surprise en juin en annonçant qu'elle passait chez les professionnelles et elle disputera ainsi son premier combat ce vendredi soir en sous-carte de l'événement de Groupe Yvon Michel présenté au Cabaret du Casino de Montréal.
Le duel de Veyre contre la Mexicaine Wendy Cruz Castro sera d'ailleurs télédiffusé en direct sur les ondes de RDS à partir de 19 h. Le reste du gala sera ensuite présenté à la télévision à la carte.
« Après avoir vécu deux cycles olympiques qui m'ont permis de voyager, rencontrer de grandes athlètes et voir plein de styles, je me sentais prête pour mes débuts pros », a dit Veyre, mercredi avant-midi, en marge de la dernière conférence de presse faisant la promotion de la soirée.
« Parce que je suis sur le board de Boxe Canada, je ne faisais pas de sollicitation, mais lorsque Caroline est venue au bureau pour me dire qu'elle voulait boxer pour Groupe Yvon Michel, ç'a m'a rendu tellement fier, a ajouté Yvon Michel. Ça n'a pas été difficile [de s'entendre] ensuite. »
Veyre, médaillée d'or aux Jeux panaméricains en 2015, s'était toutefois présentée de son propre chef aux locaux du vétéran promoteur, si bien qu'elle n'était pas conseillée par un gérant ou encore un entraîneur-chef. Sans la diriger vers un endroit précis, Michel lui a fortement suggéré de nouer des liens avec des gens qui sauraient l'épauler afin de lancer sa carrière correctement.
« Quand elle m'a rappelé pour me dire qu'elle avait visité plusieurs gymnases et que la meilleure place pour elle, c'était avec Danielle Bouchard et Stéphan Larouche, j'étais très heureux de ça, a reconnu Michel. J'ai proposé un contrat et nous nous sommes entendus. J'en suis très fier. »
« Chez Boxe Montréal, j'ai trouvé une équipe incroyable, a avoué Veyre, qui est âgée de 33 ans. En trois mois seulement avec [Bouchard et Larouche], je sens que j'ai énormément progressé. »
Comme n'importe quels débuts professionnels, ceux de Veyre seront résolument modestes, car elle affrontera une adversaire qui a subi la défaite à trois reprises en autant de combats. Mais puisque la Québécoise possède un énorme potentiel, les choses plus sérieuses ne tarderont pas.
« C'est un combat pour briser la glace, a reconnu Michel. Caroline s'est battue contre Mikael Mayer et Katie Taylor. Elle s'est battue contre les meilleures et son adversaire de vendredi est probablement la moins bonne des dernières années. Mais nous irons rapidement avec elle. »
« J'ai l'intention de disputer plusieurs combats à ma première année chez les professionnelles, mais ensuite, ça va être assez rapide, a confirmé Veyre. Je suis contente d'avoir pris mon temps pendant que j'évoluais dans les rangs amateurs pour être à la hauteur chez les professionnelles.
« Dans les combats, je sais que je devrai prendre mon temps, même s'il faudra avoir un volume de coups. Il faudra rester relax, surtout en défense. D'un autre côté, je trouve ça vraiment plus excitant. Il faut être prête mentalement, c'est pourquoi je pense que je vais mieux performer. »
Évidemment, la situation chez Boxe Canada n'est pas étrangère au désir d'émancipation de Veyre, mais la principale intéressée ne s'est jamais véritablement prononcée sur ce sujet.
« J'avais besoin de vivre de nouveaux défis et de nouvelles expériences avec la boxe, a répondu Veyre. J'avais fait le tour des rangs amateurs. J'avais besoin de changer d'environnement. »
« Notre partenaire n'a pas été capable de livrer la marchandise »
Les plus cyniques diront qu'ils l'avaient prédit, mais le gala qui devait mettre en vedette le champion des poids super-lourds-légers du WBC Oscar Rivas n'aura pas lieu le 13 août en Colombie comme prévu. C'est Michel lui-même qui en a fait l'annonce mardi après-midi.
« La vérité, c'est que notre partenaire là-bas n'a pas été capable de livrer la marchandise, a affirmé Michel. Il nous a déjà proposé une autre date, mais nous avons demandé des garanties financières plus importantes pour dédommager Oscar et nos autres boxeurs sur la carte. Nous allons voir si l'argent sera là lundi prochain. Pour l'instant, nous sommes en rupture de contrat.
« Il y a déjà d'autres groupes qui nous ont contactés, mais nous attendons vraiment de voir ce qui va se passer. Si nous ne trouvons pas un partenaire pour réaliser le rêve d'Oscar de se battre en Colombie, à partir de ce moment-là, nous allons simplement présenter le duel à Montréal. »
Ce genre d'imbroglio ne semblait cependant pas déranger le vétéran promoteur outre mesure.
« J'ai fait des événements un peu partout dans le monde et il y a une constante quand ça avorte, il y a un moment où il n'y a plus de son et de lumière du promoteur local, a conclu Michel. Nous nous sommes parlé pratiquement tous les jours depuis trois mois. J'ai vu plein de vidéos promotionnelles, des affiches, des plans de salles, les cadeaux des VIP, les détails des prix, etc.
« Il semble qu'il y a un problème de logistique avec Jennifer Lopez et je ne sais pas si c'est vrai. Peu importe, l'organisation là-bas ne s'est pas sauvée et c'est elle qui a ensuite proposé de nous dédommager. Pour l'instant, je n'ai pas d'autre choix que de lui donner le bénéfice du doute. »
En plus de Rivas, Wilfred Seyi, Eleider Alvarez, Patrice Volny et Alexis Barrière devaient aussi prendre part à ce gala. Le premier affrontement d'un tournoi chez les super-mi-moyennes entre Cecilia Braekhus et la championne du WBC Patricia Berghult devait également avoir lieu. Ce report aura vraisemblablement un impact sur la nature du prochain choc de Marie-Ève Dicaire.