MONTRÉAL - Ce n’est pas un désaveu complet, mais Lucian Bute avait besoin de renouer avec une formule éprouvée, alors qu’il s’apprête à disputer un combat charnière dans sa carrière.

Finis le soleil, les palmiers et les plages de la Floride, place au froid, à la gadoue et au béton du Centre Claude-Robillard. Un décor nettement moins enchanteur, mais qui a néanmoins permis au boxeur québécois d’origine roumaine de devenir champion des poids super-moyens de la IBF.

« Je suis beaucoup plus concentré et détendu », a avoué Bute avant un entraînement tenu mardi après-midi au Centre Claude-Robillard. « Nous avons tout ce dont nous avons besoin ici. Tout se déroule comme nous le voulons. Je suis finalement très content de cette décision-là. »

« Quand tu as des problèmes, quand tu as mal aux mains et que les séances d’entraînement ou de sparring  ne se passent pas comme prévu, ça devient soudainement beaucoup plus difficile. Quand tu ne peux pas frapper à 100 pour cent, c’est clair que ça finit par jouer dans ta tête. »

C’est pourquoi la décision de rester à Montréal pour préparer le combat contre Jean Pascal s’est imposée d’elle-même. Bute a ainsi accès facilement à ses médecin, physiothérapeute et acuponcteur si le besoin s’en fait sentir. Il ne passe donc pas des jours à ruminer ses blessures.

« Pendant le dernier camp d’entraînement en Floride, Lucian n’était pas concentré », a confirmé son entraîneur Stéphan Larouche. « Par moments, il se retenait de lancer des coups. »

Au-delà de la préparation physique, le choix de ne pas s’exiler permet à Bute d’être au meilleur de sa condition mentale, puisqu’il est entouré des mêmes visages qu’il côtoie au quotidien.

« Je serai prêt dans 5 semaines »

« Ça me rappelle un peu sa fraîcheur à ses débuts », s’est souvenu Larouche. « Il rencontre des boxeurs amateurs et il s’amuse avec eux. Il faisait ça même quand il n’était pas champion. »

« Lucian n’est pas une vedette dans le gymnase, c’est un gars comme les autres. Nous voulions retrouver nos habitudes du temps qu’il est devenu champion et qu’il a défendu son titre. »

Parlant de retour aux sources, Bute a pu renouer avec une vieille tradition, alors qu’il évoluait dans les rangs amateurs en Roumanie. Il s’est entraîné en altitude pendant quelques semaines, laissant même de côté la boxe pour pratiquer d’autres sports comme la course, la lutte et l’escalade.

« Ça faisait longtemps que je n’avais pas fait ça », a indiqué Bute. « J’ai tellement aimé l’expérience que j’y retournerais n’importe quand. Ça m’a aidé à me faire des jambes! »

Et malgré la blessure à une main qui a forcé le report du duel initialement prévu pour le 25 mai, le gaucher n’a jamais douté de sa capacité à remporter le mégachoc qui aura lieu le 18 janvier.

« Si je me sens le soir du combat comme je me sens aujourd’hui, ça va être à sens unique », a déclaré Bute. « Je vais contrôler tous les mouvements. Je sais que je suis capable. Jean ne boxe qu’une minute et demie ou deux minutes par round. Il ne pourra pas suivre le rythme. »

Chose certaine, le temps semble avoir fait son œuvre pour Bute. Alors que les questions fusaient après son dernier combat contre Denis Grachev, ces dernières ne semblent plus d’actualité plus d’un an plus tard. Et ce, même si Bute n’est pas remonté dans un ring depuis.

Bute se sent bien et concentré
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