UFC 113: le grand retour de Patrick Côté
AMM mercredi, 5 mai 2010. 00:49 samedi, 14 déc. 2024. 20:41
On sait dans quel état on y entre, mais jamais comment on en ressortira. L'octogone, théâtre des exploits des meilleurs combattants d'arts martiaux mixtes au monde, peut être un endroit cruel pour gagner sa vie. Pourtant, il n'y a nulle part ailleurs au monde où Patrick Côté préférerait être samedi soir prochain.
Le UFC a organisé 32 galas dans six pays différents depuis que Côté a mis les pieds dans la cage pour la dernière fois, en octobre 2008. Le poids moyen québécois était alors au sommet de son art et au firmament de son sport. À 28 ans, il venait d'obtenir la chance unique de défier le champion Anderson Silva, le meilleur combattant livre pour livre de la planète.
Mais la malchance est venue faire un croc-en-jambe à son rêve. Au troisième round de son combat de championnat, Côté a été abandonné par son genou droit et a dû tourner le dos à la plus belle opportunité de sa carrière. Il a passé les 18 mois suivants à penser au moment où il aurait la chance de recommencer son ascension vers le sommet de sa division.
De retour à Montréal après un passage d'une quinzaine de jours à Boston, où il a complété, chez Team Sityodtong, la dernière partie d'un camp d'entraînement de onze semaines, Côté a des fourmis dans les jambes. Pour son retour à la compétition, celui qu'on surnomme le Prédateur sera confronté à Alan « The Talent » Belcher en sous-carte du UFC 113, le troisième gala d'une telle envergure organisé au Centre Bell.
"Une éternité? Le mot est faible!, lance Côté en poussant un éclat de rire quand on lui parle de sa longue absence des feux de la rampe. Mais honnêtement, je n'ai jamais été aussi calme de toute ma vie avant un combat. Ça fait un an que j'attends ce moment-là et enfin, c'est arrivé. J'apprécie tout ce qui m'arrive présentement, je suis le gars le plus heureux au monde."
Le retour au travail pourrait par contre être brutal. Originaire de Biloxi au Mississippi, Belcher, 26 ans, est l'une des étoiles montantes de sa catégorie. Non seulement a-t-il remporté trois de ses quatre derniers combats - Côté croit d'ailleurs que son futur adversaire méritait un meilleur sort lors de sa défaite par décision partagée contre Yoshihiro Akiyama au UFC 100 - mais ses trois dernières apparitions dans l'octogone lui ont valu un chèque supplémentaire pour la qualité de sa performance (une "soumission de la soirée" contre Denis Kang et deux "combats de la soirée", contre Akiyama et Wilson Gouveia).
Côté est bien au courant des antécédents de son rival et ne se raconte pas d'histoire : il s'attend à en avoir plein les bras samedi soir.
"Ça va être une guerre, ça risque de faire des feux d'artifice, prévoit-il. Belcher ne recule jamais et moi non plus. On est deux gars tough avec un bon menton. On aime rester debout et lancer des gros coups. Je sais qu'il va essayer de me tester en me mettant beaucoup de pression dès le départ, pour me mettre en état de panique. Je suis prêt pour ça."
Pendant ses séjours chez Sityodtong, une académie dirigée par Mark DellaGrotte, qu'il a connu lors du tournage de la quatrième saison de The Ultimate Fighter, et chez BTT Canada, son équipe montréalaise, Côté a tenté de polir toutes les facettes de son jeu.
"Comme Belcher possède une bonne boxe thaïlandaise, c'est sûr que j'ai adapté mon entraînement dans cette optique. Mais je n'ai pas négligé les autres aspects de mon entraînement non plus. J'ai lutté avec l'équipe de l'Université Harvard et j'ai perfectionné mon jiu jitsu brésilien avec Murilo Bustamante et Fabio Holanda. Je suis prêt à aller dans n'importe quelle direction."
La dernière phrase ne s'applique toutefois pas au plan de carrière de Côté. Affirmant être dans la meilleure forme de sa vie, le natif de Rimouski est convaincu que la formule proposée par son entourage ne peut que le mener vers le succès.
"Depuis que j'ai décidé d'opter pour cette combinaison - BTT à Montréal et Sityodtong à Boston - je suis invaincu en cinq combats, si on ne compte pas le dernier que j'ai perdu en raison d'une blessure. Je me suis rendu au top de cette façon-là, je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas y retourner."
La pression? Connais pas...
Pour la première fois depuis qu'il a été recruté par le UFC, Côté se battra dans sa cour arrière. À sa dernière présence devant la foule du Centre Bell, en juin 2007, il avait battu Jason Day pour remporter le championnat des poids moyens de la défunte organisation TKO.
Un premier combat contre Belcher avait été mis à l'horaire du UFC 83, le grand baptême de la compagnie en sol montréalais, mais une fracture à un doigt avait forcé le favori local à déclarer forfait.
"Je ne ressens pas vraiment plus de pression à l'idée de me battre à la maison, assure Côté. Mais je mentirais si je disais que ça ne me fait rien de me battre ici. J'ai hâte de sentir la foule avec moi. J'ai aussi hâte à la pesée vendredi. Mais ce n'est pas quelque chose qui m'écrase."
Pour ceux qui douteraient de son sang-froid, Côté a gardé des arguments à portée de main.
"À mon premier combat au UFC, contre Tito Ortiz, je n'étais même pas supposé être là et je m'étais bien débrouillé. Ensuite, quand j'ai participé à l'émission de télé-réalité, c'était vraiment ma dernière chance de survivre dans les grandes ligues et je m'étais rendu en finale. Et je persiste à croire que je me suis bien tiré d'affaire contre Silva..."
"En fait, je pense que la pression est davantage sur Belcher, poursuit-il. Il vient se battre chez moi, contre un gars qui ne s'est pas battu depuis un an et demi, un gars qui était l'aspirant no 1 dans sa division. Et lui, la dernière fois qu'il est venu à Montréal, ça n'a vraiment pas bien été!"
Côté est convaincant, mais tant qu'il n'aura pas livré la marchandise, il y en aura toujours pour douter de ses chances de retrouver tous ses moyens. Cette incertitude, toutefois, est imperceptible dans son discours.
"Je m'entraîne avec certains des meilleurs athlètes au monde. Je m'entraîne avec des boxeurs qui sont champions du monde. Je m'entraîne avec Georges (St-Pierre) et tout va bien. À Boston, je côtoie des gars qui sont dans le UFC et dans Bellator et je domine. Je sais que je suis encore au niveau des meilleurs au monde. Dans ma tête, je suis encore dans le top 12."
"Je comprends que je suis redescendu en bas de l'échelle et c'est tout à fait normal, réalise Côté. Mais c'est pour ça qu'on voulait un gros combat en partant et je crois qu'un affrontement contre Belcher, ça va nous donner un bon boost pour remonter au classement."
Le UFC a organisé 32 galas dans six pays différents depuis que Côté a mis les pieds dans la cage pour la dernière fois, en octobre 2008. Le poids moyen québécois était alors au sommet de son art et au firmament de son sport. À 28 ans, il venait d'obtenir la chance unique de défier le champion Anderson Silva, le meilleur combattant livre pour livre de la planète.
Mais la malchance est venue faire un croc-en-jambe à son rêve. Au troisième round de son combat de championnat, Côté a été abandonné par son genou droit et a dû tourner le dos à la plus belle opportunité de sa carrière. Il a passé les 18 mois suivants à penser au moment où il aurait la chance de recommencer son ascension vers le sommet de sa division.
De retour à Montréal après un passage d'une quinzaine de jours à Boston, où il a complété, chez Team Sityodtong, la dernière partie d'un camp d'entraînement de onze semaines, Côté a des fourmis dans les jambes. Pour son retour à la compétition, celui qu'on surnomme le Prédateur sera confronté à Alan « The Talent » Belcher en sous-carte du UFC 113, le troisième gala d'une telle envergure organisé au Centre Bell.
"Une éternité? Le mot est faible!, lance Côté en poussant un éclat de rire quand on lui parle de sa longue absence des feux de la rampe. Mais honnêtement, je n'ai jamais été aussi calme de toute ma vie avant un combat. Ça fait un an que j'attends ce moment-là et enfin, c'est arrivé. J'apprécie tout ce qui m'arrive présentement, je suis le gars le plus heureux au monde."
Le retour au travail pourrait par contre être brutal. Originaire de Biloxi au Mississippi, Belcher, 26 ans, est l'une des étoiles montantes de sa catégorie. Non seulement a-t-il remporté trois de ses quatre derniers combats - Côté croit d'ailleurs que son futur adversaire méritait un meilleur sort lors de sa défaite par décision partagée contre Yoshihiro Akiyama au UFC 100 - mais ses trois dernières apparitions dans l'octogone lui ont valu un chèque supplémentaire pour la qualité de sa performance (une "soumission de la soirée" contre Denis Kang et deux "combats de la soirée", contre Akiyama et Wilson Gouveia).
Côté est bien au courant des antécédents de son rival et ne se raconte pas d'histoire : il s'attend à en avoir plein les bras samedi soir.
"Ça va être une guerre, ça risque de faire des feux d'artifice, prévoit-il. Belcher ne recule jamais et moi non plus. On est deux gars tough avec un bon menton. On aime rester debout et lancer des gros coups. Je sais qu'il va essayer de me tester en me mettant beaucoup de pression dès le départ, pour me mettre en état de panique. Je suis prêt pour ça."
Pendant ses séjours chez Sityodtong, une académie dirigée par Mark DellaGrotte, qu'il a connu lors du tournage de la quatrième saison de The Ultimate Fighter, et chez BTT Canada, son équipe montréalaise, Côté a tenté de polir toutes les facettes de son jeu.
"Comme Belcher possède une bonne boxe thaïlandaise, c'est sûr que j'ai adapté mon entraînement dans cette optique. Mais je n'ai pas négligé les autres aspects de mon entraînement non plus. J'ai lutté avec l'équipe de l'Université Harvard et j'ai perfectionné mon jiu jitsu brésilien avec Murilo Bustamante et Fabio Holanda. Je suis prêt à aller dans n'importe quelle direction."
La dernière phrase ne s'applique toutefois pas au plan de carrière de Côté. Affirmant être dans la meilleure forme de sa vie, le natif de Rimouski est convaincu que la formule proposée par son entourage ne peut que le mener vers le succès.
"Depuis que j'ai décidé d'opter pour cette combinaison - BTT à Montréal et Sityodtong à Boston - je suis invaincu en cinq combats, si on ne compte pas le dernier que j'ai perdu en raison d'une blessure. Je me suis rendu au top de cette façon-là, je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas y retourner."
La pression? Connais pas...
Pour la première fois depuis qu'il a été recruté par le UFC, Côté se battra dans sa cour arrière. À sa dernière présence devant la foule du Centre Bell, en juin 2007, il avait battu Jason Day pour remporter le championnat des poids moyens de la défunte organisation TKO.
Un premier combat contre Belcher avait été mis à l'horaire du UFC 83, le grand baptême de la compagnie en sol montréalais, mais une fracture à un doigt avait forcé le favori local à déclarer forfait.
"Je ne ressens pas vraiment plus de pression à l'idée de me battre à la maison, assure Côté. Mais je mentirais si je disais que ça ne me fait rien de me battre ici. J'ai hâte de sentir la foule avec moi. J'ai aussi hâte à la pesée vendredi. Mais ce n'est pas quelque chose qui m'écrase."
Pour ceux qui douteraient de son sang-froid, Côté a gardé des arguments à portée de main.
"À mon premier combat au UFC, contre Tito Ortiz, je n'étais même pas supposé être là et je m'étais bien débrouillé. Ensuite, quand j'ai participé à l'émission de télé-réalité, c'était vraiment ma dernière chance de survivre dans les grandes ligues et je m'étais rendu en finale. Et je persiste à croire que je me suis bien tiré d'affaire contre Silva..."
"En fait, je pense que la pression est davantage sur Belcher, poursuit-il. Il vient se battre chez moi, contre un gars qui ne s'est pas battu depuis un an et demi, un gars qui était l'aspirant no 1 dans sa division. Et lui, la dernière fois qu'il est venu à Montréal, ça n'a vraiment pas bien été!"
Côté est convaincant, mais tant qu'il n'aura pas livré la marchandise, il y en aura toujours pour douter de ses chances de retrouver tous ses moyens. Cette incertitude, toutefois, est imperceptible dans son discours.
"Je m'entraîne avec certains des meilleurs athlètes au monde. Je m'entraîne avec des boxeurs qui sont champions du monde. Je m'entraîne avec Georges (St-Pierre) et tout va bien. À Boston, je côtoie des gars qui sont dans le UFC et dans Bellator et je domine. Je sais que je suis encore au niveau des meilleurs au monde. Dans ma tête, je suis encore dans le top 12."
"Je comprends que je suis redescendu en bas de l'échelle et c'est tout à fait normal, réalise Côté. Mais c'est pour ça qu'on voulait un gros combat en partant et je crois qu'un affrontement contre Belcher, ça va nous donner un bon boost pour remonter au classement."