MONTRÉAL – Olivier Aubin-Mercier croit que le règne de Conor McGregor, peu importe la division dans laquelle il décide de faire son tapage, sera de courte durée.

« À 155 livres, je pense qu’il va se faire malmener par Dos Anjos. À 145, je pense qu’il va se faire malmener par Frankie Edgar », a prédit le combattant québécois mercredi au milieu d’une longue conversation au gymnase H2O, où il peaufinait sa préparation en vue de son combat du 30 janvier contre Diego Ferreira.

McGregor, qui a détrôné José Aldo au sommet de la division des poids plumes avec une éclatante victoire en 13 secondes le mois dernier, ambitionne maintenant de mettre la main sur une deuxième ceinture. Il affrontera Rafael Dos Anjos, le champion des poids légers, à l’UFC 197 en mars.   

Aubin-Mercier, qui évolue lui-même chez les 155 livres, ne croit pas que le volubile Irlandais saura cette fois passer de la parole aux actes.

« C’est mon avis personnel, mais selon moi, l’UFC a donné son accord pour qu’il monte tout de suite de catégorie parce qu’on ne voulait pas l’opposer tout de suite à Frankie, lance-t-il comme hypothèse. Je trouve qu’il est super bon debout, mais on a vu qu’il peut se faire amener au sol assez facilement. Je suis probablement un de ses plus gros fans, mais je suis quand même réaliste dans tout ça. »

Deux visions de la popularité

Même s’il aurait besoin d’environ 1 096 000 d’abonnements supplémentaires pour profiter de la même notoriété que McGregor sur Twitter, Olivier Aubin-Mercier commence, à sa façon, à se bâtir un bon réseau de supporteurs. Plutôt que de miser sur les sorties théâtrales et la provocation, il bâtit peu à peu sa réputation sur des fondations d’authenticité et d’originalité.

Par exemple, la veille de son combat contre l’Américain David Michaud, Aubin-Mercier a fait rigoler la galerie en offrant une pâtisserie à son rival après la pesée officielle. Puis le mois dernier, il a lâché son fou pendant une séance photo qui a rapidement fait le tour des réseaux sociaux.

Ses amis pourraient probablement confirmer qu’il n’y avait rien de faux dans ces deux sorties publiques. Aubin-Mercier est un athlète sans filtre, brillant et rieur, qui perd tout son sérieux dès qu’on le sort d’un cadre compétitif. Il ne fait qu’offrir un petit aperçu de sa vie privée quand il fait le clown devant les lentilles de caméra.  

« Je pense que tout le monde a besoin d’une personnalité dans l’UFC pour générer de l’intérêt. Les biscuits, c’était une idée que j’avais eu sur mon sofa avec ma blonde pendant qu’on écoutait la pire émission au monde. Je l’ai fait et ça a tellement bien marché que je me suis dit que j’étais presque obligé de continuer dans cette voie. Même chose avec les photos. Ça m’a apporté plus de partisans sur les réseaux sociaux que mes combats. »

Aubin-Mercier a aussi déjà utilisé ses différentes tribunes pour faire connaissance avec ses futurs adversaires avant de les retrouver dans la cage. Mais vous n’êtes pas prêt de le voir lancer des défis à droite et à gauche avec son téléphone intelligent.

« C’est vraiment là que je trouve que je me créerais un personnage  et ce n’est pas là que je veux aller. C’est sûr que si un adversaire vient me chercher, je vais m’amuser un peu moi aussi. Mais gratuitement, sans raison, ce n’est pas moi. »