De Stoneham au Nürburgring, en passant par Montréal
Mikaël Grenier était de retour au Circuit Gilles-Villeneuve la fin de semaine dernière. Le natif de Stoneham est pilote dans différents championnats en endurance, dont le Championnat américain IMSA et en Intercontinental GT Challenge.
Pilote engagé par Mercedes, Grenier parcourt la planète pour participer à la plupart des grandes courses d'endurance du monde au volant d'une Mercedes-AMG GT3.
Invité par Mercedes à participer à l'ouverture d'un centre de voitures AMG à Montréal jeudi dernier en compagnie, notamment, de George Russell, Grenier en a profité pour renouer avec le Circuit Gilles-Villeneuve, là où tout a commencé pour lui.
« C'est là que j'ai eu la piqûre pour le sport automobile. J'allais au Grand Prix avec mon père quand j'avais sept ou huit ans. Dans le temps, j'étais commandité par Shell et Michael Schumacher était avec Ferrari. Les voir à Montréal, c'est ce qui m'a donné le goût du sport automobile et d'en faire une carrière.
Ensuite, quand j'ai commencé ma carrière en monoplace, je courrais en Formule BMW dans le cadre du Grand Prix. Ça reste parmi les plus beaux souvenirs de ma carrière », se rappelle Grenier.
Le Grand Prix à Montréal, c'est l'occasion de voir les meilleurs pilotes du monde, mais c'est aussi une opportunité en or pour les jeunes pilotes québécois de se faire un nom dans les séries de soutien et de rencontrer des personnes qui deviendront importantes dans la suite d'une carrière.
« Je me souviens que j'avais eu l'occasion de rencontrer l'équipe de BMW en Formule 1 et de visiter leur garage et leurs installations. Premièrement, c'est très motivant, et ça permet de rencontrer des gens. »
Des défis imposants en endurance
Au moment de l'entrevue, effectuée mercredi dernier, Grenier revenait tout juste d'une des épreuves les plus mythiques et spectaculaires du monde du sport automobile : les 24 Heures du Nürburgring.
Rien ne se compare au « Nordschleife », le nom du tracé qui comprend la boucle nord du circuit du Nürburgring. C'est un défi extrême qui comprend 170 virages sur une distance de tout près de 26 kilomètres. Les pilotes empruntent d'abord le circuit du Grand Prix avant de s'élancer dans la forêt et les montagnes allemandes dans une boucle tout aussi exigeante que dangereuse. Son surnom d'enfer vert (The Green Hell) n'est pas exagéré.
« Construire un circuit comme ça aujourd'hui, ce ne serait jamais accepté. Le gros défi, c'est surtout de rouler la nuit. Il fait très noir. La météo change beaucoup aussi. »
La seule chose qui peut égaler le niveau de danger du circuit, c'est l'enthousiasme des amateurs de sports automobiles pour cette épreuve. « Cette année, c'était la plus grande foule de l'histoire des 24 heures avec 240 000 personnes. C'est ce qui nous aide dans la forêt, car les spectateurs créent de la lumière avec des feux de camp un peu partout. Les gens font du camping pendant une semaine, c'est assez impressionnant! »
Malheureusement, Grenier et son équipe ont dû abandonner lors de l'épreuve disputée le 1er et le 2 juin. De plus, un épais brouillard a grandement écourté l'épreuve, qui n'aura duré qu'environ sept heures.
Le Mans, la prochaine destination?
La liste des grandes courses d'endurance auxquelles Grenier a participé est bien remplie. En plus de 24 Heures du Nürburgring, il a couru lors des 24 heures de Daytona, de Spa et de Dubaï et lors des 12 heures de Bathurst et de Sebring, notamment.
Il ne lui manque que LA course d'endurance par excellence : Les 24 Heures du Mans. Et sans grande surprise, le double tour d'horloge fait partie des objectifs du Québécois.
« Les 24 Heures du Mans, tous les pilotes veulent y participer. Je veux y aller. Dans les prochaines années, Mercedes aimerait y aller, mais présentement, on ne participe pas au Championnat du monde d'endurance (WEC). Mercedes aimerait avoir une ou deux voitures au Mans au cours des prochaines années, alors c'est certain que j'aimerais y être. »
C'est donc dire que Zacharie Robichon sera cette année encore le seul Québécois sur la grille de l'épreuve qui fait partie de la Triple Couronne du sport automobile. Robichon sera au volant de sa Mustang GT3 de l'écurie Proton pour la course prévue ce week-end, les 15 et 16 juin.
Avant d'avoir l'opportunité d'aller rejoindre Robichon dans les Pays de la Loire, Grenier assure qu'il a déjà bien suffisamment de week-ends de courses dans sa saison. Il participe à trois championnats et est présentement meneur au classement de l'Intercontinental GT Open grâce à des victoires à Spa-Francorchamps et à Portimao.
Ça ressemble à quoi, l'horaire d'un pilote qui prend part à trois championnats? Pour vous donner une idée, Grenier participera aux 6 heures de Watkins Glen, dans l'état de New York, le 23 juin, puis aux 24 Heures de Spa, en Belqique, la semaine suivante. Il sera ensuite en piste à Suzuka, au Japon, avant de revenir au Canada pour une quatrième course en quatre semaines alors que l'IMSA sera du côté de Bowmanville en Ontario. Bonjour le décalage horaire!
Le monde de l'endurance est très exigeant. Les courses sont non seulement longues, mais aussi nombreuses. Par contre, pour ce type de courses, l'intérêt est plus grand que jamais. Plusieurs grands manufacturiers ont fait leur retour en endurance et les différentes épreuves battent leur record de spectateurs les unes après les autres.
« Présentement, la course automobile se porte vraiment bien. Il y a Drive to Survive sur Netflix qui a amené beaucoup de nouveaux partisans à la F1, mais aussi au sport automobile en général. Durant la Covid, on était aussi un des premiers sports à reprendre les activités et ç'a amené beaucoup de monde. C'est vraiment le fun de voir ça pour le sport automobile. On le voit d'ailleurs avec l'engouement autour du Grand Prix à Montréal », se réjouit le sympathique pilote Mercedes.