Derrière Red Bull, tout sera possible au Grand Prix du Canada
MONTRÉAL – Alors, qui sera la « meilleure des autres » écuries en Formule 1 cette saison? C'est la question à un million de dollars que tout le monde se pose.
Et celle-ci est légitime, à l'aube du Grand Prix du Canada, puisque Red Bull et son pilote étoile, Max Verstappen, font déjà figure de favoris pour tout rafler en 2023. Le pilote hollandais compte déjà cinq victoires en sept courses cette saison, et dispose d'un coussin de 53 points devant son plus proche rival, son coéquipier chez Red Bull Sergio Perez.
Derrière, cependant, la lutte promet d'être féroce.
Mercedes, après un début de saison plutôt modeste, a secoué un peu tout le monde en s'adjugeant les deuxième et troisième places du Grand Prix d'Espagne le 4 juin. C'était la première fois que les pilotes Mercedes Lewis Hamilton et George Russell grimpaient sur le podium en même temps cette saison.
« Notre travail acharné a finalement porté ses fruits, avait fait remarquer Hamilton après l'épreuve catalane. C'est formidable, et tout le mérite revient au travail sans relâche des employés à l'usine, à ceux qui n'ont jamais cessé d'y croire. J'espère que tout le monde tire de la fierté (de nos résultats) à l'usine.
« Les prochaines courses seront cruciales pour nous, afin de déterminer si nous pouvons garder le rythme et combler l'écart derrière Red Bull », a renchéri le septuple champion du monde, qui pointe au quatrième rang du classement des pilotes cette saison.
Ces résultats en Espagne, une véritable bouffée d'air frais pour l'équipe allemande, lui ont d'ailleurs permis de devancer l'écurie Aston Martin au deuxième rang du championnat des constructeurs. Il ne faut toutefois pas compter l'équipe appartenant au groupe mené par l'homme d'affaires canadien Lawrence Stroll pour battue.
Le pilote Aston Martin Fernando Alonso a déjà laissé savoir que de nombreuses améliorations seront apportées aux voitures Aston Martin au Grand Prix du Canada. Ce qui pourrait rehausser la qualité du spectacle derrière Verstappen.
« Au Canada, nous en apporterons encore plus (d'innovations), et à Silverstone aussi... Tout dépendra de ce que feront les équipes rivales, a évoqué l'Espagnol âgé de 41 ans après avoir fini septième sur ses terres. Avec celles-ci, dans une séance de qualifications normale, nous serions partis aux côtés de Hamilton et aurions eu de meilleures chances (d'enregistrer de bons résultats).
« Ça n'est qu'une course (en Espagne, avec les améliorations) – et au Canada, nous allons les pulvériser », a-t-il conclu, en signe d'avertissement.
Les attentes seront donc élevées pour Aston Martin.
Si Alonso est l'une des plus grandes surprises jusqu'ici cette saison en F1 – il occupe le troisième rang du championnat des pilotes après avoir enregistré cinq podiums en sept courses –, son coéquipier, Lance Stroll, commence à ressentir de la pression dans l'ombre de l'Espagnol.
Le Québécois âgé de 24 ans est huitième au classement des pilotes, et il n'a toujours pas obtenu de podium jusqu'ici cette saison. Son meilleur résultat est une quatrième place au Grand Prix d'Australie, en avril.
De plus, Stroll espère toujours obtenir un quatrième podium en carrière, après avoir fini troisième à trois reprises depuis son arrivée en F1 en 2017. Son dernier podium remonte même au Grand Prix de Sakhir le 6 décembre 2020.
Le pilote de Mont-Tremblant, qui dispose possiblement de la meilleure voiture depuis le début de sa carrière, voit peut-être de la lumière au bout du tunnel, après avoir terminé sixième,tout juste devant son coéquipier, pour la première fois de la saison, en Espagne.
Stroll devra toutefois répéter ce genre de performance au cours des prochaines courses pour faire taire ses critiques. Et ça, ça commence au Grand Prix du Canada, où il n'a jamais fait mieux qu'une neuvième place (en 2017 et 2019).
Ferrari fait preuve d'un optimisme prudent
De son côté, Ferrari fait figure de roue de secours dans cette lutte qui se dessine derrière Red Bull.
La « Scuderia » est toujours coincée en quatrième place du classement des constructeurs, après avoir apporté des améliorations à sa voiture qui ne se sont pas traduites par des résultats concrets en Espagne.
Carlos Sainz fils a terminé cinquième – devant les voitures Aston Martin, faut-il le souligner –, alors que Charles Leclerc a été exclu des points en raison de sa 11e position.
Sainz fils, déçu, a cependant confié au site Internet F1.com la semaine dernière que « les améliorations avaient peut-être été apportées à la voiture au pire circuit possible ». Un point de vue qu'a partagé le nouveau directeur de Ferrari, Frédéric Vasseur, tout en restant prudent.
« Nous avons fait un pas en avant en termes de potentiel, a-t-il dit. Notre référence est Miami, et en mode qualifications notre rythme était identique à celui de Carlos (Sainz fils) qui lui avait permis de prétendre à la première ligne, et nous avons probablement fait un pas en avant, en mode course, par rapport à Aston (Martin).
« Mais ce n'est toujours pas suffisant, a poursuivi Vasseur. Il reste encore tout un fossé à combler par rapport au rythme des Mercedes en qualifications. Et c'est là-dessus qu'on doit se concentrer, si nous souhaitons rebondir et obtenir de bons résultats le dimanche, pour marquer des points. »
Ferrari devra faire vite pour trouver des solutions, puisqu'elle accuse déjà un déficit de 52 points sur Mercedes, et 34 sur Aston Martin.