Les Wolff sous enquête pour conflit d'intérêts
PARIS, France - Le « département en charge de la conformité » de la Fédération internationale automobile (FIA) se penche sur un potentiel conflit d'intérêts concernant le patron de l'équipe Mercedes, a annoncé l'instance mardi soir.
Sans citer de nom ou d'équipe, la FIA a dit avoir « pris connaissance de spéculations dans les médias autour de l'allégation selon laquelle des informations confidentielles auraient été transmises à un directeur d'équipe de F1 par un membre du personnel de la FOM », la société détentrice des droits commerciaux de la F1.
Selon le media Business F1, des patrons d'équipes engagés en F1 auraient notamment exprimé en interne leurs inquiétudes quant à savoir si Toto Wolff, patron de l'écurie Mercedes, et sa femme Susie Wolff, directrice générale de la F1 Academy – la compétition féminine administrée par la FOM – ont pu échanger des informations censées rester confidentielles.
« Le département en charge de la conformité de la FIA étudie le sujet », ajoute la FIA dans un communiqué.
Cette annonce de la FIA a suscité des réactions dans le milieu de la Formule 1, notamment de Mercedes, qui a rejeté les accusations.
« Nous prenons acte du communiqué publié par la FIA ce [mardi] soir qui fait écho à des allégations sans fondements venant d'un seul média », a expliqué un porte-parole de l'écurie dans un communiqué.
« L'équipe n'a reçu aucune information du département en charge de la conformité de la FIA à ce sujet et a été très surprise d'apprendre l'existence de cette enquête par les médias », a-t-il poursuivi, avant d'ajouter : « nous rejetons totalement ces accusations » concernant « l'intégrité et la conformité de notre directeur d'équipe ».
Même son de cloche du côté de la F1 : « nous sommes totalement convaincus que les allégations sont fausses et nous disposons de processus et de procédures solides qui garantissent la séparation des informations et des responsabilités en cas de potentiel conflit d'intérêts ».
Susie Wolff a également réagi sur X (ex-Twitter), affirmant se sentir « profondément insultée, mais pas surprise » par ces accusations.
« Il est décourageant que mon intégrité soit remise en question de cette manière, surtout lorsque cela semble être ancré dans un comportement intimidant et misogyne, et que cela se concentre sur mon statut marital plutôt que sur mes compétences », a-t-elle encore écrit, en rejetant les « allégations avec la plus grande fermeté ».
Neuf écuries nient avoir demandé une enquête
Neuf écuries de F1 ont plus tard publié un communiqué identique mercredi pour nier qu'elles se soient plaintes à la FIA pour ce possible conflit d'intérêts.
La série de communiqués a suivi la sortie publique du directeur de l'équipe Red Bull Christian Horner sur les ondes de la chaîne Sky Sports mercredi au cours de laquelle il a indiqué que l'écurie, triple championne en titre de la série, soit à l'origine de la requête pour qu'une enquête soit déclenchée.
« Nous sommes des rivaux en piste, mais nous n'avons déposé aucune plainte officielle contre Susie, Toto ou Mercedes à la FIA, a dit Horner, qui a ajouté que Red Bull travaillait étroitement avec Susie Wolff.
« Comme tout le monde, nous avons été surpris par le communiqué (de la FIA), mais Red Bull n'est de toute évidence pas à l'origine de cette plainte », a évoqué Horner.
Les neuf autres équipes de la grille ont tenté de prendre leurs distances par rapport à la requête pour une enquête sur la famille Wolff, en publiant simultanément des communiqués pratiquement identiques.