Passer au contenu principal

RÉSULTATS

Piastri, monstre de talent et de sang-froid

Publié
Mise à jour

HONGRIE - L'Australien Oscar Piastri a remporté son premier succès en Grand Prix de Formule 1 dimanche en Hongrie, fruit d'un indéniable talent qu'il conjugue avec un sang-froid hors pair.

Considéré comme l'un des meilleurs de sa génération, le pilote McLaren de 23 ans, n'aura pas mis longtemps à s'affirmer dans l'élite, obtenant dès sa première année en F1, en 2023, son premier podium en GP (au Japon) suivie d'une première victoire lors de la course sprint au Qatar deux semaines plus tard.

Une performance d'autant plus remarquable que l'Australien était resté sur la touche un an auparavant.

Formé au sein de l'Académie Alpine ces dernières années, Piastri était en effet resté cantonné au rôle de pilote de réserve dans l'écurie française en 2022, et ce en dépit de son titre de Formule 3 acquis en 2020, suivi du titre de Formule 2 l'année suivante. 

L'annonce à l'été 2022 de son arrivée chez McLaren avait d'ailleurs pris de court Alpine, chez qui il avait d'abord été annoncé pour sa première saison en F1. S'était ensuivi un imbroglio juridique, avant qu'une instance d'arbitrage ne donne raison à McLaren, qui affirmait également avoir un contrat avec l'Australien.

« J'ai eu un aperçu de ce qu'est le monde de la F1, du paddock et des activités hors-piste en 2022 mais j'aurais certainement préféré piloter », regrettait-il dans une interview à l'AFP en avril dernier. « J'ai tout de même appris autant que j'ai pu, même s'il aurait été davantage bénéfique d'être en course ».

Voitures télécommandées

Au volant des monoplaces, Oscar Piastri a d'abord préféré les manettes des voitures télécommandées, remportant à neuf ans seulement un championnat national en Australie, s'imposant devant un adversaire de huit ans son aîné.

Un an plus tard, le natif de Melbourne s'essaie au karting, porté par son père Chris, propriétaire d'une société de logiciels automobiles: « c'est lui qui m'a initié au karting et il a certainement été la première influence dans ma carrière, et probablement la plus grande », expliquait-il en 2021. 

« Il m'emmenait à toutes mes courses et était mon mécanicien lorsque je courais en Australie ».

Pour mener à bien ses rêves de monoplace, le jeune garçon d'origine italo-sino-yougoslave doit s'exiler en Europe. À seulement 14 ans, il s'installe en Angleterre et termine dès l'année suivante vice-champion britannique de Formule 4.

« Le déménagement en Europe a été le premier moment clef », se souvient le pilote dans une interview publiée sur le site de la Formule 2.

« Ce fût un grand changement pour moi, déménager à 14 ans et aller à l'école en dehors d'Australie, mais c'était une étape nécessaire à franchir pour arriver en F1 [...] j'ai beaucoup grandi grâce à cela ».

C'est ensuite au sein d'Alpine que Piastri continue de faire ses gammes, rejoignant l'écurie française en 2019 dans la foulée de son titre en Formule Renault Eurocup, avant de remporter successivement les championnats de F3 puis de F2.    

« Mature et imperturbable »

Son visage pâle aux traits encore juvéniles cache « un talent unique ». « On ne voit pas ce genre de talents tous les jours en Formule 1 », reconnaît le responsable de McLaren Andrea Stella dans une interview sur le site Motorsport.com.

Son attitude, toujours calme, jamais un mot plus haut que l'autre dans le casque, détonne avec le côté plus excentrique de son coéquipier britannique Lando Norris.

À l'égard de l'Australien, son ingénieur de course Tom Stallard ne tarit pas d'éloges: « il est très calme, très mature et très imperturbable ».

« Oscar est également très adaptable, c'est vraiment impressionnant de voir la manière [...] dont il ajuste son freinage et ses virages pour tirer le meilleur parti de la voiture ».

S'il reste discret dans le paddock, en piste, Piastri s'est rapidement affirmé comme l'égal de Norris, de deux ans son aîné mais chez McLaren depuis 2019.

« Les premières indications montrent que nous avons un futur champion du monde entre les mains », avait d'ailleurs affirmé l'an dernier le patron de McLaren Zak Brown. Suffisant pour dompter l'ogre Max Verstappen, champion en titre?