Quelles conséquences après le départ d'Adrian Newey de Red Bull?
MIAMI – L'annonce mercredi du départ du génial ingénieur Adrian Newey de Red Bull début 2025 a ébranlé le paddock de la Formule 1. Mais quelles pourraient être les conséquences de ce départ du grand artisan des succès de l'écurie autrichienne?
Ce départ va-t-il affaiblir Red Bull?
Le Britannique Adrian Newey est l'ingénieur qui a connu le plus de succès en F1. Partout où il est passé, il a remporté des titres de champion du monde, que ce soit avec Williams, McLaren et évidemment Red Bull. Arrivé en 2006, il a participé au gain de six couronnes mondiales des constructeurs et sept chez les pilotes.
Toutefois, il s'était récemment mis un peu en retrait de la F1 à qui il ne consacrait qu'« environ 50 % de son temps » avait-il expliqué l'an dernier au journal anglais The Telegraph.
Ainsi, Max Verstappen a minimisé jeudi les conséquences du départ de Newey.
« Bien sûr, Adrian a eu un rôle extrêmement important dans les succès de Red Bull. Mais au fil du temps, son rôle a un peu changé. Je ne dis pas qu'il ne fait rien, mais son rôle a évolué. Beaucoup de personnes compétentes ont intégré l'équipe et l'ont renforcée (...) De l'extérieur ça paraît dramatique mais ce qui se passe dans l'équipe ne l'est pas autant. »
Le directeur de Red Bull Christian Horner avait aussi déclaré en 2023 que l'écurie n'était pas dépendante du Britannique : « L'équipe technique sous ses ordres, dirigée par (le directeur technique français) Pierre Waché fait un travail formidable, de sorte qu'elle ne dépend pas d'Adrian ».
Toutefois, le départ d'un ingénieur si doué et avec tant d'expérience est forcément un coup dur pour Red Bull, notamment dans l'optique du nouveau règlement de 2026.
Ce départ pourrait-il précipiter celui de Max Verstappen?
Le triple champion du monde en titre néerlandais Max Verstappen (26 ans), sous contrat jusqu'en 2028 avec l'écurie autrichienne, a balayé l'idée d'un départ anticipé jeudi : « Pour l'instant, mon avenir est chez Red Bull », a-t-il affirmé en amont du Grand prix de Miami, sixième manche de la saison.
« Pour l'instant, je peux dire que je veux rester dans l'équipe, car je crois au projet que nous avons avec tous ceux qui sont impliqués. Mais au bout du compte, dans le sport comme dans la vie, on ne sait pas ce qui va se passer à l'avenir », a-t-il ajouté, sibyllin.
Ce qui pourrait pousser le Néerlandais à partir, c'est plutôt sa relation tumultueuse avec Christian Horner. Accusé par une employée de « comportement inapproprié » puis blanchi en février par une enquête interne, le dirigeant britannique a contribué à faire éclater au grand jour la guerre interne qui mine Red Bull.
Convoité notamment par Mercedes, Verstappen a démenti l'existence d'une offre de l'écurie allemande de 150 millions d'euros annuels pour s'attacher ses services.
« Même si c'était le cas, 150 millions... L'argent n'est pas le critère pour que j'aille quelque part. Je suis satisfait de ce que je gagne déjà. Ce qui compte, c'est la performance. Car je sais que si je cours pour la 5e ou la 6e place, je vais devenir grincheux », a-t-il souligné.
Newey pourrait-il rebondir chez Ferrari?
Toutes les équipes souhaiteraient recruter Adrian Newey. Selon plusieurs médias, Williams tenterait de le persuader de revenir là où il avait commencé sa carrière, alors qu'Aston Martin lui aurait offert un pont d'or pour rejoindre la nouvelle usine de Silverstone. Mais sans aucun doute, c'est Ferrari qui semble la mieux placée pour l'accueillir.
Le directeur français de la Scuderia, Frédéric Vasseur, a rencontré Newey à Londres en début de semaine et après avoir réalisé la prouesse d'attirer le septuple champion du monde Lewis Hamilton en 2025, il voudrait récidiver avec l'ingénieur britannique.
« Je pense que ce serait un atout incroyable pour l'équipe. Si je devais faire une liste des personnes avec qui j'aimerais travailler, il serait vraiment tout en haut. Ce serait un privilège », a affirmé Hamilton jeudi.
Un avis partagé par son futur coéquipier Charles Leclerc : « Évidemment je serais très heureux de travailler avec Adrian. C'est l'une des personnes du paddock avec lesquelles vous espérez travailler un jour durant votre carrière (...) Même si l'équipe est très solide actuellement, tous ceux qui peuvent la rendre encore plus forte sont les bienvenus et Adrian est une de ces personnes qui peuvent faire la différence. »
Pour le Mexicain Sergio Pérez, qui a travaillé plusieurs années avec Newey chez Red Bull, une chose est sûre : « il aura un impact immédiat où il ira, il est tellement plus qu'un designer, il peut influencer les stratégies, les réglages... »