Max Verstappen victorieux sous la pluie au Japon et champion du monde
SUZUKA, Japon – Max Verstappen est maintenant un double champion du monde de Formule 1, des titres qu'il a remportés dans des circonstances bizarres et sans précédent et qui, chaque fois, lui ont été accordés bien après qu'il eut franchi la ligne d'arrivée.
Le pilote Red Bull a remporté le Grand Prix du Japon, abrégé par la pluie dimanche, mais il a su qu'il était le champion de la saison seulement après que la FIA, qui gouverne la F1, eut pénalisé le pilote Ferrari Charles Leclerc après la course.
« De toute évidence, on n'a pas pu mettre la main sur le championnat cette fois-ci », a d'abord dit Verstappen en sortant de son bolide après avoir signé sa 12e victoire de la saison. Il a même pris un micro pour présenter ses excuses à la foule.
Quelques secondes plus tard, Verstappen a été informé qu'il venait de gagner son deuxième titre en carrière, et les membres de son équipe ainsi que des proches lui ont fait de chaleureuses étreintes.
« Une fois que j'ai croisé la ligne d'arrivée, je me suis dit : "Ç'a été une excellente course et on a de nouveau récolté d'importants points. Mais je ne suis pas encore le champion du monde". »
Le Néerlandais de 25 ans a expliqué qu'il avait pris conscience de ce qui se passait lorsque ses mécaniciens ont commencé à célébrer. Néanmoins, il demeurait confus, a-t-il admis.
« Ça ne me dérange pas qu'il y ait eu un peu de confusion. En fait, je trouve ça plutôt... amusant », a-t-il lancé.
Verstappen avait remporté son premier titre l'an dernier lors de la dernière épreuve du calendrier à Abou Dabi. Dans une fin de course controversée, le Néerlandais avait doublé le Britannique Lewis Hamilton lors du dernier tour, après la sortie de la voiture de sécurité, alors que Hamilton semblait se diriger au volant de sa Mercedes vers le huitième sacre de sa carrière.
Les dirigeants de Mercedes avaient contesté ce résultat et Verstappen avait dû patienter de longues heures avant d'obtenir confirmation qu'il avait remporté le championnat.
Tous les points
À Suzuka, Verstappen a amorcé l'épreuve depuis la position de tête, sous une pluie abondante, avant de voir la course arrêtée après seulement deux tours à la suite d'abandons. Elle a été relancée deux heures plus tard et a été limitée à 28 tours au lieu des 53 prévus, avec Verstappen en tête du début à la fin.
Il y a un an, le Grand Prix de Belgique n'avait pas été complété dans la pluie et la F1, pour la sixième fois de son histoire, n'avait donné que la moitié des points pour cette épreuve abrégée. Pour cette raison, la plupart des écuries croyaient que seulement la moitié des points allait être accordée dimanche.
Le paddock en entier a paru étonné quand la FIA a ensuite décidé d'octroyer la totalité des points. Mais à l'origine, même cette décision n'était pas suffisante pour Verstappen : toutefois, Leclerc a écopé une pénalité qui l'a fait glisser de la deuxième à la troisième place au classement final de l'épreuve, derrière Sergio Perez, l'autre pilote Red Bull.
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Ce dénouement octroyait ainsi à Verstappen la marge nécessaire pour confirmer ce titre, avec encore quatre courses au calendrier.
« Ainsi, nous avions assez de points et nous étions de nouveau champions du monde », a résumé Verstappen. « La sensation est merveilleuse, mais lorsque j'ai franchi la ligne d'arrivée, je ne croyais pas que nous avions gagné le titre à ce moment-là. »
En vertu de ces développements Verstappen totalise 366 points. Perez suit avec 253 points, un de plus que Leclerc. Verstappen avait besoin de se forger une avance de 112 points après la course à Suzuka pour concrétiser le titre dès ce week-end.
Au volant de sa Aston Martin, le Québécois Lance Stroll, parti de la 19e case sur la grille, a terminé en 12e place tandis que son coéquipier Sebastian Vettel s'est classé sixième.
Le Torontois Nicolas Latifi, sur Williams, a mérité ses deux premiers points de la saison en se hissant jusqu'en neuvième position après être parti 20e.
« Avant que nous nous mettions en marche, j'avais remarqué une section d'asphalte plus sèche et j'ai décidé de l'exploiter au départ. Ç'a vraiment très bien fonctionné, et ce fut un premier tour vraiment plaisant », a décrit Stroll.
« Il n'y avait pas beaucoup d'adhérence lors de ces premiers tours et très peu de visibilité. C'était une décision difficile pour les gens à la tour de contrôle, mais c'est clair que la course devait être arrêtée lorsque Carlos (Sainz fils) a eu son accident », a-t-il ajouté.
Selon Stroll, la visibilité n'était pas tellement meilleure à la relance de la course, mais s'était améliorée vers la fin.
« En résumé, ce fut une course mouvementée, les spectateurs ont été incroyables avec la météo, et maintenant, nous regardons devant nous vers Austin et Mexico. »
Désordre et colère
L'épreuve a commencé dans la pluie et dans le chaos lorsque Sainz fils, dans sa Ferrari, a fait un tête-à-queue et a aussitôt été exclu de la course. Le pilote chinois Zhou Guanyu a lui aussi fait un tête-à-queue mais il a pu continuer.
Le pilote AlphaTauri Pierre Gasly s'est plaint à la radio d'équipe qu'il avait passé auprès d'un engin de dépannage qui se trouvait sur la piste au moment où sortait la voiture de sécurité et que le drapeau rouge avait été décrété.
L'incident a provoqué une colère généralisée dans les paddocks parce qu'en 2014, le pilote français Jules Bianchi était entré en collision avec un engin de dépannage sur la piste de Suzuka. Placé dans un coma artificiel et mort neuf mois plus tard, Bianchi était l'un des amis les plus proches de Gasly.
« Qu'est-ce que cet engin sur la piste? Je suis passé à côté », a lancé Gasly à la radio. « C'est inacceptable. Souvenez-vous de ce qui est arrivé. Je ne peux pas le croire. »
Christian Horner, dirigeant principal de Red Bull, et Perez étaient également furieux.
Le père de Bianchi, Philippe, a lui aussi réagi avec un message sur Instagram.
« Aucun respect pour la vie du pilote, aucun respect pour la mémoire de Jules. Incroyable », a-t-il écrit.
Après la course, la FIA a annoncé qu'elle menait une enquête sur le déploiement des véhicules de sécurité.
Classement général du Grand Prix du Japon :
1. Max Verstappen (NED/Red Bull), les 162,296 km en 3 h 01:44.004 (interruption de la course comprise, au 3e tour)
2. Sergio Pérez (MEX/Red Bull) à 27.066
3. Charles Leclerc (MON/Ferrari) à 31.763*
4. Esteban Ocon (FRA/Alpine-Renault) à 39.685
5. Lewis Hamilton (GBR/Mercedes) à 40.326
6. Sebastian Vettel (GER/Aston Martin-Mercedes) à 46.358
7. Fernando Alonso (ESP/Alpine-Renault) à 46.369
8. George Russell (GBR/Mercedes) à 47.661
9. Nicholas Latifi (CAN/Williams-Mercedes) à 1:10.143
10. Lando Norris (GBR/McLaren-Mercedes) à 1:10.782
11. Daniel Ricciardo (AUS/McLaren-Mercedes) à 1:12.877
12. Lance Stroll (CAN/Aston Martin-Mercedes) à 1:13.904
13. Yuki Tsunoda (JPN/AlphaTauri-Red Bull) à 1:55.599
14. Kevin Magnussen (DEN/Haas-Ferrari) à 1:26.016
15. Valtteri Bottas (FIN/Alfa Romeo) à 1:26.496
16. Zhou Guanyu (CHN/Alfa Romeo) à 1:27.043
17. Mick Schumacher (GER/Haas-Ferrari) à 1:32.523
18. Pierre Gasly (FRA/AlphaTauri-Red Bull) à 1:48.091**
Meilleur tour en course : Zhou Guanyu (CHN/Alfa Romeo) 1:44.411 au 20e tour (moyenne : 174,568 km/h)
Abandons :
Carlos Sainz fils (ESP/Ferrari) : tête-à-queue, 1er tour
Alexander Albon (THA/Williams-Mercedes) : moteur, 1er tour
Pénalités :
*Leclerc pénalisé de cinq secondes pour avoir coupé un virage et gagné un avantage, en fin de course.
**Gasly pénalisé de vingt secondes pour avoir roulé trop vite sous procédure de drapeau rouge, en début de course.
Les dix derniers champions du monde des pilotes :
2022 : Max Verstappen (NED/Red Bull-Honda)
2021 : Max Verstappen (NED/Red Bull-Honda)
2020 : Lewis Hamilton (GBR/Mercedes)
2019 : Lewis Hamilton (GBR/Mercedes)
2018 : Lewis Hamilton (GBR/Mercedes)
2017 : Lewis Hamilton (GBR/Mercedes)
2016 : Nico Rosberg (GER/Mercedes)
2015 : Lewis Hamilton (GBR/Mercedes)
2014 : Lewis Hamilton (GBR/Mercedes)
2013 : Sebastian Vettel (GER/Red Bull-Renault)
Les dix pilotes les plus titrés en Formule 1 :
Sept titres :
Lewis Hamilton (GBR, 1985) : 2008 (McLaren-Mercedes), 2014, 2015, 2017, 2018, 2019 et 2020 (Mercedes)
Michael Schumacher (GER, 1969) : 1994 (Benetton-Ford), 1995 (Benetton-Renault), 2000, 2001, 2002, 2003 et 2004 (Ferrari)
Cinq :
Juan Manuel Fangio (ARG, 1911-1995) : 1951 (Alfa Romeo), 1954 (Maserati/Mercedes-Benz), 1955 (Mercedes-Benz), 1956 (Ferrari) et 1957 (Maserati)
Quatre :
Sebastian Vettel (GER, 1987) : 2010, 2011, 2012 et 2013 (Red Bull-Renault)
Alain Prost (FRA, 1955) : 1985, 1986 (McLaren-Tag Porsche), 1989 (McLaren-Honda) et 1993 (Williams-Renault)
Trois :
Ayrton Senna (BRA, 1960-1994) : 1988, 1990 et 1991 (McLaren-Honda)
Nelson Piquet (BRA, 1952) : 1981 (Brabham-Ford), 1983 (Brabham-BMW) et 1987 (Williams-Honda)
Niki Lauda (AUT, 1949-2019) : 1975, 1977 (Ferrari) et 1984 (McLaren-Tag Porsche)
Jackie Stewart (GBR, 1939) : 1969 (Matra-Ford), 1971 et 1973 (Tyrrell-Ford)
Jack Brabham (AUS, 1926-2014) : 1959, 1960 (Cooper-Climax) et 1966 (Brabham-Repco)