Lando Norris enfin récompensé après une longue ascension
Il la tient enfin! Le Britannique Lando Norris, considéré comme l'un des pilotes les plus talentueux de la nouvelle génération, a enfin remporté sa première victoire en Formule 1 au volant de sa McLaren, dimanche lors du Grand Prix de Miami.
Quatrième plus jeune pilote de l'histoire à débuter un GP de F1 à l'âge de 19 ans et 124 jours, le natif de Bristol (sud-ouest de l'Angleterre) aura attendu son 110e Grand Prix pour enfin s'imposer, lui qui avait déjà obtenu 15 podiums (8 deuxièmes et 7 troisièmes places).
Né en 1999 dans une famille aisée, d'un père anglais et d'une mère belge, Lando Norris a commencé le karting à 7 ans et a rapidement crevé l'écran, étant sacré champion d'Europe en 2013 puis champion du monde l'année suivante.
Son ascension s'est poursuivie en 2015 avec la victoire dans le championnat de F4 britannique et, en 2016, il rafle les trois championnats auxquels il prend part. Cela lui permet d'attirer le regard de McLaren, qui l'intègre dans son programme de développement des jeunes pilotes.
En 2017, il remporte le championnat européen de Formule 3 et l'année suivante, il est promu pilote d'essais de McLaren en F1 et termine deuxième du championnat de F2 derrière son compatriote George Russell, qu'il côtoie aujourd'hui dans le paddock.
Pour sa première saison en F1 en 2019, au côté de l'Espagnol Carlos Sainz Jr, il termine 11e du championnat. Sa progression est ensuite linéaire avec une neuvième place en 2020 et un premier podium, puis il grimpe au sixième rang en 2021 avec quatre nouveaux podiums à la clé.
S'il stagne en 2022 (7e) à bord d'une monoplace en difficultés, il rebondit très bien en deuxième partie de saison 2023 après six premiers mois très compliqués. Ses sept podiums, dont quatre consécutifs en début d'automne, lui permettent de remonter en sixième position au championnat après l'inattendu retour au premier plan de McLaren.
Très bon communicant et très présent sur les réseaux sociaux, Norris a vite conquis de nombreux fans de F1, autant par ses performances et son pilotage agressif sur la piste, que par ses saillies verbales dans sa radio ou face aux journalistes.
Ainsi, en 2020, il n'avait pas hésité à se raser la tête en direct sur Twitch après avoir récolté des dons pour lutter contre le Covid-19. Et son image de jeune loup aux dents longues a aussi beaucoup séduit dans la série de Netflix "Drive to survive" qui cartonne et a contribué à sa popularité.
Le Britannique cultive parfois une certaine forme d'arrogance, qui est à la hauteur de sa faim de succès. En 2022, il avait par exemple eu des mots durs envers son coéquipier australien Daniel Ricciardo à l'annonce de son départ de McLaren.
« Je n'ai pas l'impression que je dois avoir de la compassion pour n'importe quel pilote qui n'a pas été capable de faire un aussi bon travail que le mien. Je suis là pour donner le maximum, tout simplement. Et non pour aider qui que ce soit", avait-il lâché, avant d'ajouter: "Les gens vont probablement me détester pour avoir dit ça. »
Assurance et fragilité
Malgré cette apparente assurance, Norris n'a pourtant pas hésité à afficher sa fragilité en parlant ouvertement de sa santé mentale, une problématique rarement évoquée en F1.
« Avez-vous déjà lutté mentalement contre quelque chose - mais l'avez-vous caché au monde en affichant un visage de quelqu'un de courageux? Je sais que je l'ai fait », disait-il en 2020.
« J'ai beaucoup lutté avec ça en 2019 et 2020. Je ne savais pas comment y faire face. J'ai tout gardé en moi et cela a vraiment nui à ma confiance en moi, qui avait atteint son niveau le plus bas. Je doutais de moi: Suis-je assez bon pour être en Formule 1? Puis-je m'en remettre? », a-t-il confié début 2023.
Associé depuis l'an dernier au talentueux Australien Oscar Piastri, Norris doit se battre chaque week-end pour ne pas laisser son coéquipier prendre le dessus.
« Il me pousse certainement plus dans mes retranchements cette année que ce que j'ai connu ces deux dernières saisons, et c'est une bonne chose. Chaque pilote a quelque chose de nouveau dont on peut apprendre, et il faut en tenir compte », soulignait le pilote de 24 ans à l'automne dernier.
Cette concurrence au quotidien était peut-être le déclic qui manquait au Britannique pour passer un cap et enfin monter sur la première marche du podium.