Quelle sera la prochaine mission du « smooth operator »?

Habituellement, on s'attend au début de la « Silly season » lors de la pause estivale du mois d'août. C'est quoi, cette saison folle? C'est la période où l'action est souvent plus grande en coulisses que sur la piste en raison des annonces des transferts de différents pilotes vers de nouvelles écuries. Une période où les dominos tombent un par un et où, inévitablement, certains se retrouvent sans chaise lorsque la musique s'arrête.

L'an dernier, se fut l'une, sinon la « Silly Season » la plus tranquille de l'histoire. Aucun pilote n'a changé d'écurie entre le dernier Grand Prix de la saison 2023 et le premier de la saison 2024. Mais, on s'en rend bien compte, ce calme inhabituel n'était qu'un présage pour de grands changements en 2025.

Avec plus d'une douzaine de pilotes qui commençaient la saison sans contrat pour 2025, le premier domino est tombé plus tôt que prévu, et dans un fracas assourdissant. Lewis Hamilton va rejoindre Ferrari en 2025. Une bonne nouvelle pour Ferrari, pour Hamilton, pour la Formule 1... mais pas particulièrement pour Carlos Sainz.

Que réserve l'avenir au pilote espagnol?

Il faut dire que depuis le début de la saison, Sainz vit de véritables montagnes russes qui nous démontrent qu'en plus d'être un excellent pilote, il est aussi capable de résilience et d'une grande capacité d'adaptation.

Après avoir encaissé la nouvelle de son renouvellement chez Ferrari, Sainz est monté sur le podium dès le Grand Prix de Bahreïn pour commencer la saison, amassant au passage le titre de pilote du jour.

Puis, on se souvient tous de ce qui s'est passé en Arabie Saoudite. Malade, le pilote de 29 ans a finalement déclaré forfait, devant être opéré pour une appendicite.

Au repos forcé durant toute sa préparation pour le Grand Prix d'Australie et visiblement encore épuisé lors de la fin de semaine à Albert Park, Sainz a réussi tout un exploit, profitant de l'abandon de Max Verstappen pour remporter la troisième course de sa carrière. Ce faisant, il est toujours le seul pilote depuis le début de la saison 2023 à remporter une course (maintenant deux) sans piloter pour Red Bull.

Pilote du jour pour une deuxième fois de la saison, Sainz s'est assuré de rappeler à tous qu'il était toujours sans emploi pour la prochaine saison au terme de cette victoire.

« Je suis toujours sans emploi pour l'an prochain, alors je suis certain que ça aidera! Je plaisante. Pour moi, je voulais me prouver que lorsqu'on me donne une bonne voiture, je peux faire le travail. Je l'ai fait à Singapour, et je viens de le faire ici sans être à 100 % de ma forme. »

L'excellent début de saison du pilote Ferrari s'est poursuivi au Japon. Sainz a d'abord fait mieux que son coéquipier en qualifications avec une quatrième place sur la grille de départ, contre une huitième pour Charles Leclerc. Puis, en terminant troisième derrière les deux Red Bull, Sainz est demeuré le seul pilote cette saison à avoir terminé chacune des courses qu'il a disputées sur le podium. Avant le Grand Prix de Chine, il est quatrième au classement des pilotes à seulement quatre points de Leclerc. Pas mal pour un pilote qui a manqué une des quatre courses jusqu'à présent cette saison!

Depuis qu'ils font équipe ensemble, soit depuis la saison 2021, Sainz et Leclerc ont amassé le même nombre de victoires avec trois. Si je les compare, ce n'est pas pour vous convaincre que l'Espagnol est meilleur ou plus talentueux que le Monégasque. Par contre, pour un pilote que plusieurs considèrent comme un numéro 2 chez Ferrari, et qui, pour la deuxième fois de sa carrière, n'a pas le choix de se trouver une nouvelle écurie parce qu'on son équipe lui a préféré un pilote avec un meilleur profil... ses statistiques sont loin d'être gênantes.

On sait depuis déjà plusieurs saisons que l'une des forces de Sainz, c'est sa constance. Par contre, on avait souvent l'impression qu'il lui manquait un petit dixième ici et là sur un tour pour vraiment se comparer à l'élite de la Formule 1, notamment en qualifications.

Or, cela est-il en train de changer? Sainz a amassé deux positions de tête l'an dernier, lors des Grand Prix d'Italie et de Singapour. Cette saison, il est constant en qualifications, se classant toujours dans le top-4. Assez pour faire partie de l'élite? Peut-être lui en manque-t-il encore un peu, mais on sent que l'écart est moins grand qu'avant et que sa constance en course vient compenser cet aspect de son pilotage.

Alors, revenons à notre question de départ. Que réserve l'avenir pour Carlos Sainz?

Il est le premier à l'admettre, il ne sait pas ce qui l'attend pour l'an prochain. Il indique qu'il parle à plusieurs écuries et qu'il espère que les négociations vont s'accélérer au cours des prochains jours et prochaines semaines.

On le comprend de vouloir régler la question le plus rapidement possible. Déjà, une option pour lui s'est envolée la semaine dernière lorsqu'Aston Martin a prolongé le contrat de Fernando Alonso.

C'était pourtant une belle option pour Sainz et Aston Martin. L'écurie progresse et a de grandes ambitions, notamment avec sa nouvelle usine et son partenariat avec Honda qui commencera en 2026.

C'était une option de choix pour l'Espagnol, mais maintenant, c'est beaucoup plus difficile d'imaginer Sainz dans une combinaison verte forêt. Pour se faire, il faudrait que Sainz prenne le volant de Lance Stroll... et pour l'instant, je ne vois pas Lawrence Stroll indiquer la porte de sortie à son garçon. À moins que Lance décide lui-même de s'éloigner de son volant en Formule 1?

Quelles sont les autres options pour Sainz? Pour l'instant, trois écuries se démarquent, et elles contiennent chacune des avantages... et des risques.

La première qui nous vient en tête, c'est bien sûr Mercedes, puisque l'écurie est déjà à la recherche d'un pilote. L'équipe de Toto Wolff serait un autre choix logique pour Sainz. On connaît le succès que l'écurie a connu depuis 2014. Pas beaucoup de pilotes peuvent se permettre de lever le nez sur le motoriste allemand, mais est-ce que les difficultés de Mercedes depuis les changements de réglementations de 2022 pourraient refroidir Sainz?

Surtout, est-ce que Sainz est le choix numéro 1 de Toto Wolff? Il y a plusieurs autres candidats qui peuvent prétendre à ce volant. Wolff n'a pas caché son intérêt pour Max Verstappen si jamais ce dernier devait quitter Red Bull en raison des conflits internes au sein de l'écurie autrichienne. Le patron de Mercedes a aussi évoqué le nom de Sebastian Vettel au cours des dernières semaines. On sait qu'il a en haute estime le jeune pilote au grand potentiel Andrea Kimi Antonelli, mais ce dernier est-il prêt à faire le saut chez Mercedes dès l'an prochain? Finalement, il faut aussi mentionner Esteban Ocon, dont Wolff a été l'agent et qui a toujours de liens forts avec Mercedes.

Bref, Sainz peut-il prendre la chance de miser sur Mercedes pour finalement voir l'écurie prendre une autre direction?

L'autre écurie de pointe qui pourrait devenir une bonne option pour Sainz, c'est Red Bull. Premièrement, si Verstappen décide bel et bien de quitter l'écurie en raison des conflits internes, il est évident que Sainz intéressera Christian Horner et Red Bull, surtout que Fernando Alonso n'est plus disponible.

Sauf que voir Verstappen partir de l'écurie qui lui permet d'obtenir autant de succès, c'est loin d'être chose faite... même avec les luttes de pouvoir chez Red Bull dont le clan Verstappen est mêlé.

Sainz et Red Bull se connaissent bien. Le pilote a fait partie de l'académie de Red Bull avant de faire ses débuts en Formule 1 aux côtés de Verstappen chez Toro Rosso. Si Verstappen reste chez Red Bull, est-ce que les deux pilotes pourraient se retrouver au sein de la même écurie? Quand on pense aux performances de Sergio Perez l'an dernier, on peut certainement y croire. Mais quand on voit que Red Bull a inscrit trois doublés en quatre courses depuis le début de la saison, il faut admettre que Perez fait le travail… pour l'instant du moins, la saison étant encore jeune.

Dans cette optique, Sainz accepterait-il le poste de pilote numéro 2 aux côtés de Max? Ou préférait-il prendre le pari d'une équipe qui connaît moins de succès, mais dont il serait le leader?

Vous me voyez venir, je pense ici à Sauber, qui est la troisième option pour Sainz.

Soyons honnêtes, pour l'instant, l'écurie est loin d'être attrayante pour Sainz, elle qui est incapable de réussir ne serait-ce qu'un arrêt aux puits depuis le début de la saison. Sauf que l'arrivée d'Audi en 2026 change passablement la donne. En s'engageant dès maintenant avec Sauber, Sainz deviendrait le pilier sur lequel Audi s'appuierait pour réussir son entrée en Formule 1.

Il s'agit assurément d'une perspective intéressante pour Sainz, surtout qu'au cœur de cette opération, on retrouve Andreas Seidl, que Sainz connait très bien pour avoir travaillé avec lui avec McLaren.

Le problème, c'est que bien qu'Audi est reconnu pour ses nombreux succès en sport automobile, il faudra être patient. Sainz peut-il se le permettre? Aura-t-il le choix? Difficile de prédire quelle direction il choisira, mais chose certaine, avec les performances qu'il offre depuis le début de 2024, son avenir continuera de faire jaser au cours des prochaines semaines.

D'ailleurs, Sainz tentera de remonter sur le podium cette fin de semaine alors que la Formule 1 retourne finalement en Chine après une absence de quatre saisons. C'est également le retour des week-ends sprints. Il s'agira de la première de six courses sprints au cours de la saison.

De plus, le format des épreuves sprint a (encore une fois) changé cette saison. Ainsi, la course sprint et la séance de qualifications pour la course régulière se déroulent toutes les deux le samedi.

RDS vous donne donc rendez-vous vendredi soir à 22 heures 30 pour la course sprint, puis, à 2 heures 30 dans la nuit de vendredi à samedi pour la séance de qualifications.

Finalement, dans la nuit de samedi à dimanche, on vous convie à 2 heures 30 du matin pour l'émission d'avant-course avec le départ prévu à 3 heures.