MONTRÉAL - Dominatrice au Grand Prix de Monaco fin mai grâce à un Nico Rosberg intouchable, l'écurie Mercedes aimerait bien récidiver dimanche à Montréal, tout comme son autre pilote, Lewis Hamilton, vainqueur sortant de ce Grand Prix du Canada de Formule 1.

Le Britannique a déjà gagné trois fois à Montréal, toujours dans une McLaren, alors que Jenson Button, Fernando Alonso et Kimi Räikkönen ne se sont imposés qu'une seule fois, et Sebastian Vettel jamais. Depuis dix ans, les seuls autres lauréats ont été Michael Schumacher et Robert Kubica.

Posé sur le fleuve Saint-Laurent, le circuit Gilles-Villeneuve est l'un des préférés des pilotes, mais aussi des ingénieurs. « Tout le monde attend avec impatience cette visite annuelle à Montréal », résume Ross Brawn, le directeur d'équipe de Mercedes, « car ses caractéristiques de vitesse posent un véritable défi en termes de réglages ».

« La puissance du moteur, les freins et la gestion des pneus sont cruciaux pour obtenir un bon résultat », ajoute Brawn, soulignant que son tandem de pilotes, décrit par certains comme la meilleure paire de la F1 actuelle, ne s'est pas endormi sur ses lauriers monégasques et « a passé du temps à l'usine de Brackley » où un nouveau directeur technique a pris ses fonctions.

« Un circuit spécial »

Paddy Lowe (ex-McLaren), qui connaît bien Hamilton, a été embauché cet hiver, dans la foulée de l'arrivée du champion du monde 2008. Il aurait dû attendre fin 2013 pour apporter ses compétences à Mercedes. Mais un arrangement à l'amiable entre les deux écuries a mis fin à son congé sabbatique et l'Irlandais constitue un atout de plus dans le jeu des Allemands.

« Le GP du Canada, c'est toujours un superbe événement car les fans sont très enthousiastes. Toute la ville vit et aime cette course, on reçoit beaucoup de soutien », dit Rosberg. « C'est aussi l'une de mes pistes préférées, j'aime le défi que ça représente de piloter ici, à cause des faibles appuis aérodynamiques exigés par les longues lignes droites. »

« C'est vraiment un circuit spécial », ajoute Hamilton, « car ça va très vite, c'est très amusant de piloter, et freiner tard aide beaucoup. Cela ressemble un peu à Monaco, car il faut des réglages similaires pour aller chercher les vibreurs (trottoirs), donc on devrait être compétitifs, même si notre préoccupation principale sera de gérer les pneus. »

La 100e de Force India

Si les Mercedes parviennent à préserver aussi bien leurs gommes Pirelli qu'à Monaco, elles seront favorites. Sinon, tout est possible, surtout si les conditions météo s'en mêlent. Jenson Button en sait quelque chose, car il avait remporté ici en 2011 le GP le plus long de l'histoire de la F1 (plus de quatre heures de suspense, interruptions comprises).

Button, dont la McLaren est en progrès invisibles mais constants depuis le début de la saison, aimerait bien créer la surprise dimanche et faire remonter l'écurie anglaise, avec l'aide de son coéquipier Sergio Pérez, à la 5e place du championnat constructeurs, actuellement occupée par Force India.

Les Indiens de Silverstone fêteront dimanche à Montréal leur 100e GP depuis que l'écurie Spyker a été reprise par le milliardaire Vijay Mallya, et Force India vient de réussir un début de saison 2013 impressionnant. De quoi inciter ses pilotes, Paul di Resta et Adrian Sutil, à rêver ouvertement d'un podium à Montréal.