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RÉSULTATS

Une guerre de développement

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Soyons honnêtes, il est vrai que si l'on regarde seulement ce qui se passe au premier rang du classement des constructeurs, il est difficile d'y voir beaucoup de suspense.

La domination de Red Bull est telle que même si on comptabilise seulement les points récoltés par Max Verstappen, Red Bull serait tout de même premier au classement des constructeurs... avec une confortable avance 51 points. 

Par contre, la lutte pour la deuxième place est extrêmement intéressante entre Mercedes, Aston Martin et Ferrari, et surtout, elle change au rythme des évolutions amenées par les différentes écuries. La bataille fait donc rage en piste, mais aussi dans les usines. 

Le week-end dernier, c'est Ferrari qui a eu l'avantage dans la lutte entre les trois équipes. La Scuderia amenait au Red Bull Ring des évolutions touchant l'aileron avant et le plancher de la voiture. Dès vendredi, Charles Leclerc a montré tout le potentiel de la voiture lors de la séance de qualifications. Leclerc est souvent à son meilleur lors de cet exercice et il a vraiment pu mettre de la pression sur Max Verstappen, terminant deuxième à seulement 48 centièmes de la Red Bull. 

Samedi, la course sprint a causé quelques ennuis à Leclerc, mais Carlos Sainz en a profité pour montrer encore une fois l'avantage de Ferrari sur Mercedes et Aston Martin, terminant au troisième rang derrière les Red Bull. 

Dimanche, l'histoire s'est répétée, puisque seules les voitures Red Bull ont terminé devant les Ferrari... avant bien sûr que Sainz chute au classement en raison de pénalités pour ne pas avoir respecté les limites du circuit. 

Après la course, Leclerc a d'ailleurs souligné l'impact de cette évolution, expliquant qu'il se sentait à l'aise avec la nouvelle version de sa monoplace et remerciant son équipe d'avoir réussi à amener cette évolution plus rapidement que prévu. 

Ce qui est intéressant pour Ferrari, c'est que depuis une évolution importante arrivée pour le Grand Prix d'Espagne, l'usure des pneus semble moins problématique. 

C'était l'une des grandes faiblesses de cette voiture. Il faudra voir si cela se confirme au cours des prochaines épreuves, mais les dernières courses ont montré une nette amélioration à ce point de vue.

On l'a bien vu à Montréal. Alors que la plupart des équipes ont opté pour une stratégie de deux arrêts, Ferrari a choisi de n'en faire qu'un. Après une qualification difficile, ce choix stratégique a permis à Leclerc et Sainz de se sortir du train de DRS mené par Alexander Albon et d'aller chercher des points importants.

Plus tôt cette saison, Ferrari n'avait pas cette option de jouer avec la stratégie. Sainz l'avait d'ailleurs bien expliqué après la course à Miami. L'Espagnol avait alors tenté un arrêt anticipé pour tenter de devancer Fernando Alonso, mais son deuxième relais prolongé était trop demandé pour les pneus, et Sainz a finalement été largué par l'Aston Martin.

Si Ferrari a véritablement mis ce problème derrière elle, ou du moins a réduit les effets de ceux-ci, la Scuderia pourrait vraiment connaître une meilleure deuxième moitié de saison. Depuis la saison dernière, la voiture a souvent été compétitive sur un tour, mais perdait son rythme en course en raison de l'usure des pneus. 

Optimistes malgré un week-end plus difficile

Chez Mercedes, la dernière évolution importante est arrivée à Monaco. Les changements étaient alors nombreux et importants, alors que c'est toute la philosophie de la voiture qui était modifiée. Les changements sont facilement visibles, surtout au niveau des pontons, alors que l'écurie a décidé d'abandonner son concept zéro-ponton après plus d'un an. Les changements vont toutefois plus loin, touchant également le plancher de la voiture, notamment. 

Monaco n'étant pas un circuit idéal pour Mercedes, c'est plutôt en Espagne et à Montréal qu'on a perçu les effets de ces changements. À Barcelone, Mercedes a placé ses deux pilotes sur le podium pour la première fois de la saison, et Hamilton en a remis à Montréal avec une troisième position. 

Après un week-end plus difficile en Autriche, Mercedes prévoit une autre évolution importante cette fin de semaine à Silverstone, et Toto Wolff a même indiqué qu'une autre évolution est prévue avant la pause estivale. 

On se montre d'ailleurs optimistes de pouvoir améliorer de façon considérable la voiture au cours des prochains mois. Toto Wolff a expliqué que l'écurie comprend mieux les résultats de ses simulations et que les résultats obtenus se reflètent plus fidèlement dans la réalité. 

De son côté, Hamilton a souligné que l'équipe travaillait particulièrement sur l'arrière de la voiture dans l'espoir d'améliorer son comportement en virage. On devrait donc avoir une autre idée des progrès de l'écurie dès ce week-end à Silverstone.

Est-ce qu'Aston Martin peut suivre le rythme?

De son côté, Aston Martin a commencé la saison en s'établissant comme la deuxième force du plateau derrière Red Bull. Le défi maintenant, c'est de réussir à tenir le rythme alors que Mercedes et Ferrari font tout pour revenir au sommet. 

D'ailleurs, Fernando Alonso avait pressé son équipe d'en faire plus en lien avec le développement lors du Grand Prix d'Espagne. « Je crois que l'équipe continue de grandir à ce point de vue. On se retrouve dans une position très compétitive cette saison, ce que nous n'attendions pas, alors je crois qu'on doit encore accélérer les choses », avait-il affirmé au micro de Sky.

Deux semaines plus tard, Aston Martin présentait sa plus grosse évolution de la saison à Montréal, avec un nouveau plancher pour la voiture et un nouveau design pour les pontons. Alonso a d'ailleurs connu l'un de ses meilleurs week-end de la saison au Canada, terminant deuxième à moins d'une dizaine de secondes de Verstappen. 

Maintenant, le défi pour l'écurie sera de continuer à développer la voiture afin de suivre la cadence de ses rivales. À Silverstone, l'écurie sera à la maison, à l'ombre de sa toute nouvelle usine dont les employés commencent à peine à utiliser. 

Pour rester à l'avant-poste, l'écurie devra aussi travailler ses stratégies, qui ont parfois mis des bâtons dans les roues de ses pilotes. La semaine dernière, la décision de ne pas s'arrêter immédiatement lors de la sortie de la voiture de sécurité virtuelle a drôlement compliqué la tâche de Lance Stroll. En s'arrêtant lors du tour suivant, le Québécois était aux puits lorsque la course a été relancée, ce qui l'a fait chuter au classement. 

Bref, malgré un excellent début de saison, le défi s'annonce important pour Aston Martin afin de lutter pour le deuxième rang des constructeurs. Déjà, l'écurie a vu Mercedes passer devant elle lors du Grand Prix d'Espagne, et Ferrari pourrait s'approcher rapidement.

On a aussi vu McLaren s'améliorer de façon considérable en Autriche. Lando Norris pouvait compter sur une évolution majeure de la voiture et les résultats ont été éloquents, comme le prouve sa quatrième position à l'arrivée. Il est sans doute trop tard pour McLaren, et même pour Alpine, pour entrer dans la lutte au deuxième rang, mais on voudra tout de même jouer les trouble-fêtes d'ici la fin de saison et aller voler quelques points aux Mercedes, Ferrari et Aston Martin.

Cette guerre de développement reprend donc de plus belle ce week-end à Silverstone. RDS vous donne rendez-vous samedi et dimanche dès 9 h 30.