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Giovinazzi au coeur d'une victoire historique

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« Dans la vie comme dans le sport, il ne faut jamais baisser les bras. »

La carrière d'Antonio Giovinazzi n'a pas toujours été un long fleuve tranquille. Il y a eu des bas. Il y a eu des hauts.

Et les 10 et 11 juin derniers, il y a eu la première marche du podium lors des mythiques 24 Heures du Mans. Et ça, pour un pilote automobile, il n'existe pas beaucoup plus haut. 

« On dirait que je ne suis pas encore certain à 100 % d'avoir gagné Le Mans », a admis le pilote de 29 ans lorsqu'on lui a parlé vendredi dernier au Circuit Gilles-Villeneuve, soit 5 jours après son triomphe en France. « C'est une semaine fantastique pour moi et Ferrari. »

Et pour cause. Cette victoire a des significations à plusieurs points de vue, non seulement pour Giovinazzi, mais aussi pour Ferrari. Le Cheval Cabré orchestrait son grand retour dans la catégorie reine au Mans après 50 ans d'absence. Après avoir écrit une grande partie de sa légende dans le Pays de la Loire, la Scuderia a ainsi remporté le double tour d'horloge pour la première fois depuis 1965.

Il s'agit d'un premier sacre au Mans pour Giovinazzi. D'un dixième pour Ferrari. Et tout ça, lors d'une édition très spéciale de l'épreuve, puisqu'elle célébrait ses 100 ans d'histoire. 

« À notre première tentative lors du retour de Ferrari, de gagner Le Mans, c'est tout simplement spécial. C'était beaucoup de travail. La voiture a pris la piste pour la première fois il y a moins d'un an. Nous avons fait beaucoup d'essais et de tests depuis. On savait que la voiture était rapide, elle l'a prouvé lors des courses précédentes. Par contre, 24 heures, c'est très long. On a réussi à tout mettre ensemble. Les stratégies étaient bonnes, mes coéquipiers ont fait du bon travail. Nous en sommes très fiers. »

Pour mettre un terme à une domination de Toyota qui perdurait depuis 2018, Giovinazzi et ses coéquipiers de la Ferrari 499P no 51, Alessandro Pier Guidi et James Calado, ont dû travailler d'arrache-pied. Deux fortes averses sur certaines parties du tracé ont perturbé la première portion de la course. Puis, la lutte avec la Toyota no 8 de Sébastien Buemi, Brendon Hartley et Ryo Harikawa a été chaudement disputée pendant la totalité de l'épreuve ou presque. 

« Les conditions étaient difficiles. Lors de mon premier relai, la piste était à moitié détrempée et à moitié sèche. Une autre averse a rendu les conditions piégeuses pendant la nuit. Nous avons tout donné. J'étais vraiment exténué à la fin de l'épreuve. Pour être honnête, je le suis encore un peu aujourd'hui. »

Surtout que la voiture a eu sa part d'ennuis. Deux fois, elle a refusé de redémarrer lors d'arrêts aux puits, dont une fois au cours de la dernière demi-heure de course. 

« J'ai presque eu une crise de cœur! Ces moments étaient difficiles, surtout la deuxième fois alors qu'il restait une vingtaine de minutes à la course. Voir la voiture que ne repartait pas, c'était terrible. Heureusement, grâce au travail de nos ingénieurs et de mes coéquipiers pour réinitialiser la voiture, nous n'avons pas perdu trop de temps. »

Un parcours sinueux

Un peu à l'image de sa Ferrari au Mans, la carrière d'Antonio Giovinazzi a parfois eu de la difficulté à prendre son envol avant d'arriver à bon port.

Il y a un an et demi, à la fin de la saison 2021, l'écurie de Formule 1 Alfa Romeo a décidé de ne pas conserver l'Italien dans ses rangs, se tournant vers Valtteri Bottas et Zhou Guanyu.

Après trois saisons complètes en F1, Giovinazzi voyait donc sa carrière prendre un pas de recul inattendu. Il s'est tourné vers la Formule E en 2022 pour une saison qui aura été catastrophique. Il a abandonné huit fois en 15 courses, et son meilleur résultat est une 16e place dans les rues de Monaco. 

« Il faut toujours travailler fort. Il y a eu de moments difficiles, comme mon dernier Grand Prix à Abou Dhabi, puis une saison de Formule E très compliquée. Puis, j'ai essayé un nouveau chapitre avec Ferrari, découvrant un nouveau championnat pour moi comme pour l'équipe. »

Malgré les difficultés, Ferrari n'a jamais perdu confiance envers lui. En 2023, en plus de participer au Championnat du monde d'endurance, Giovinazzi est également pilote de réserve pour la marque italienne en Formule 1. Une confiance qui lui permet maintenant de vivre le rêve de tous pilotes italiens.

« De gagner Le Mans dès notre retour, avec Ferrari, c'est un rêve devenu réalité pour moi. Quand j'étais gamin, je rêvais d'un jour gagner une course spéciale avec la combinaison rouge de Ferrari. Maintenant, je viens de gagner la plus grande course au monde. »

« Le meilleur moment pour moi, c'était le passage dans la ligne des puits avec la voiture, en direction du podium. C'était un moment vraiment spécial pour Ferrari et pour moi. »

Comme quoi, « dans la vie comme dans le sport, il ne faut jamais baisser les bras ».