MONTRÉAL - À l'issue d'un sprint final intelligent, le Belge Tim Wellens (Lotto Soudal) a devancé le Britannique Adam Yates (Orice-GreenEDGE) pour remporter le Grand Prix cycliste de Montréal, disputé à un rythme d'enfer malgré une météo exécrable.

« Je n'aime pas trop rouler sous la pluie, mais je roule très bien sous la pluie, a expliqué Wellens, tout sourire. Ça me donne des bonnes jambes. Pour mes résultats, c'est mieux de rouler sous la pluie, mais je pense que tout le monde préfère rouler sous le soleil. Mais ça ne m'a pas dérangé qu'il pleuve. »

Détenant une avance de 12 secondes sur un groupe de quatre poursuivants, Wellens et Yates se sont longuement étudié dans le dernier droit, si bien que le reste du plateau s'est dangereusement rapproché d'eux.

Faisant mine d'être à bout de ressources, Wellens a laissé Yates se lancer devant. Mais le Belge de 24 ans, dont le meilleur résultat avait été une 20e place à Montréal en 2013, avait bien caché son jeu et a pu doubler son adversaire à quelque 50 mètres de l'arrivée. les deux hommes ont terminé en cinq heures, 20 minutes et neuf secondes.

« Ça a quand même pris du temps avant qu'on commence à attaquer, puis à 500 mètres du sommet, nous avons attaqué à fond, a expliqué Wellens. Nous sommes directement partis à deux et nous sommes restés devant même si, à un certain moment, nous nous sommes demandés si le peloton n'allait pas nous rattraper, parce que nous n'avions pas une si grande avance. »

« Tim était trop fort, a pour sa part admis Yates. Du début de l'ascension jusqu'au finish, il a fait presque tout le travail. Je suis content d'avoir terminé deuxième. »

Le Portugais Rui Costa (Lampre-Merida) a eu le meilleur dans la lutte que les quatre coureurs en poursuite se sont livré et il est monté sur le podium du Grand Prix de Montréal pour la troisième fois de son histoire. Costa avait terminé deuxième l'an dernier, après avoir remporté l'épreuve en 2011. Il s'agit de son quatrième podium au Québec, lui qui avait terminé troisième dans la Vieille Capitale en 2012.

Le Belge Louis Vervaeke (Lotto Soudal) a remporté le titre de meilleur grimpeur, tandis que Michael Woods (Équipe Canada) a été le meilleur Canadien.

Rien ne laissait présager que cette course se jouerait dans le dernier tour. La pluie a été de la partie au cours des 10 premiers tours et quatre coureurs - le Français Thomas Voeckler (Europcar), l'Ukrainien Andriy Grivko (Astana), Vervaeke et l'Italien Manuel Quinziato (BMC) - ont profité des rares rayons de soleil de la journée pour se lancer à l'avant.

Un spectacle enlevant, malgré la pluie

« Le temps a fait en sorte que la course a été très dure. Nous avons fait la course pendant trois heures et demie avant que l'échappée ne se lance, a raconté le vainqueur. Nous avons été chanceux que Vervaeke en fasse partie et nous étions "tranquillo" au sein de l'équipe. Puis Orica a contrôlé jusqu'au dernier tour. Là, j'ai attaqué avec M. Yates. »

Quand la pluie s'est remise de la partie sous forme d'un violent orage vers le 14e tour, le quatuor détenait une avance de deux minutes sur le peloton et plusieurs croyaient alors que celui-ci ne pourchasserait plus les meneurs. Pourtant, c'est ce qu'il avait fait tout au long de l'épreuve de 205,7 km.

Il s'était d'abord lancé à la poursuite de l'Espagnol Marc Soler (Moviestar), premier à lancer les hostilités dès la troisième des 17 boucles de 12,1 km. Deux tours plus tard, il était rejoint par le Colombien Julian Arredondo (Trek Factory) et le Québécois Hugo Houle (AG2R-La Mondiale).

Ce dernier avait d'ailleurs pour mission de se lancer à la poursuite de toute échappée pour ses coéquipiers en début de course, si bien qu'il a abandonné à mi-parcours, comme prévu. La stratégie a été payante : les trois meneurs de l'équipe - Jan Berkelants (4e), Romain Bardet (7e) et Alexis Vuillermoz (15e) - ont tous franchi le fil d'arrivée parmi les 15 premiers.

Tout au long de l'épreuve, le même scénario a été répété : dès qu'une attaque a été lancée, le reste du peloton s'est assuré que les meneurs soient rapidement rattrapés.

Le rythme soutenu a d'ailleurs eu un prix pour les 167 inscrits répartis dans 18 équipes : seulement 64 coureurs ont terminé la course.