Passer au contenu principal

RÉSULTATS

Tour de France : face à Pogacar, les frelons de la Visma en panne de venin

Publié
Mise à jour

Surpassés par l'attaque de Tadej Pogacar samedi, Jonas Vingegaard et les frelons de la Visma voient l'ascendant pris au court des derniers jours balayé et la victoire finale s'éloigner, avec désormais près de deux minutes à combler sur le maillot jaune du Tour.

Le Danois a beau répéter qu'il a livré « une très bonne performance » et qu'il peut en être « très heureux », le classement général au soir de la 14e étape est sans appel: il a perdu 43 secondes sur son rival slovène avec les bonifications.

« On savait que Tadej essayerait d'attaquer aujourd'hui dans la dernière montée », a expliqué le directeur sportif de la Visma Grischa Niermann après l'arrivée dans la station de ski du Pla d'Adet, pour cette première étape pyrénéenne.

Mais avec ce Tadej Pogacar là, savoir qu'il va attaquer ne suffit pas. Lorsque « Pogi » s'est dressé sur les pédales à cinq kilomètres de la ligne, Vingegaard a bien essayé de sauter dans sa roue, mais n'a pas pu boucher l'écart, forcé de se rasseoir face à l'explosivité de son adversaire.

Vingegaard deuxième

« On savait qu'il avait cette attaque folle, et que les trois derniers kilomètres de la montée lui convenaient mieux avec le replat et la descente », a jugé le double vainqueur sortant du Tour.

Au moment du coup de fusil de Pogacar, Matteo Jorgenson, le lieutenant du Danois était à l'avant du groupe des favoris, chargé de revenir sur Adam Yates, le bras droit du Slovène, parti en éclaireur pour éprouver les forces de la formation néerlandaise.

« On n'avait pas prévu que Yates parte devant, de toute façon on n'avait pas la possibilité de réagir », a estimé Grischa Niermann, concédant à demi-mots la supériorité des UAE sur ce coup-là.

Petit à petit, l'écart s'est creusé, dans ce duel entre les deux derniers vainqueurs de la Grande boucle dont le mois de juillet est le théâtre depuis 2021.

Au rayon des signaux encourageants émanant de cette lutte désormais habituelle, la ténacité de Vingegaard, capable de distancer tous les autres concurrents, à commencer par Remco Evenepoel, qui a dû laisser au Danois son fauteuil de dauphin, relégué à 25 secondes de la deuxième place.

Mais Vingegaard, bien remis de sa terrible chute subie au mois d'avril, vise mieux.

« Tadej était meilleur que ce que nous espérions », a affirmé Niermann, alors que la dynamique semblait en faveur du Danois depuis l'arrivée au Lioran mercredi soir, lorsqu'il avait réussi à revenir sur Pogacar pour lui griller la politesse au sprint sur la ligne d'arrivée.

Vingegaard n'avait alors grappillé qu'une seconde, mais avait pris ses quartiers dans l'esprit du vainqueur du Giro et de son staff, leur laissant craindre une montée en puissance au fil des étapes.

« Confiance »

Si Pogacar a, d'une offensive bien sentie, brisé l'élan du Danois, "cela ne change pas grand chose", selon Grischa Niermann.

« Il faut qu'on reprenne du temps quelque part, il faut qu'on essaye, et on essayera jusqu'à Nice », a-t-il promis.

Dès dimanche, pour la deuxième manche de la bataille des Pyrénées? Le terrain s'y prête, avec pas moins de 4.800 m de dénivelé, des pentes raides à souhait et un final démoniaque au Plateau de Beille (15,8 km, 7,9%).

« Demain est un autre jour, peut-être une journée qui me convient mieux », s'est projeté Jonas Vingegaard après avoir passé quelques minutes sur son vélo pour récupérer puis pris une douche dans le car de son équipe.

« Aujourd'hui, quand c'était raide, je reprenais du temps, il a repris du temps quand c'était moins raide », a-t-il noté, ajoutant, comme pour se convaincre: « D'une certaine façon, ça me donne de la confiance pour demain, avec des pentes différentes ».

Pour Niermann, le principal motif d'espoir face à un adversaire de ce calibre vient des sept étapes restantes, d'une immense difficulté: « Il y a encore sept jours de course et on doit essayer de renverser la vapeur, mais il faut admettre qu'à l'heure actuelle, Pogacar semble incroyablement fort ».