25 ans d'émotions - Arbitrage

Ils sont jeunes, ils sont passionnés de sport et ils pratiquent le métier d'arbitre pour faire un peu d'argent de poche. Ce métier, qui devrait être passionnant et enrichissant pour les jeunes arbitres, peut parfois virer en cauchemar, en raison de l'abus psychologique dont les arbitres peuvent être victimes et qui pèse lourd dans le monde du sport. Les incivilités entraînent une pénurie d'officiels, mais causent également des dépressions, de l'anxiété et même des pensées suicidaires.

Lorsque l'action débute, ils se font parfois menacer de mort, traiter de pourris, de bons à rien et certains se font dire d'aller se pendre. La violence psychologique est la plus répandue et les jeunes arbitres adolescents ne sont pas encore équipés pour se défendre contre cet abus.

Les chiffres parlent d'eux-mêmes : 80% des nouveaux officiels abandonnent après seulement deux ans d'activités (source : NASO). Des chiffres qui en disent long sur le sentiment des jeunes arbitres qui croulent en raison de certains commentaires inacceptables de parents, d'athlètes ou d'entraîneurs.  

L'analyste sportif de RDS, Bruno Gervais, qui a disputé huit saisons dans la LNH, travaille également au sein du Groupe Respect, une organisation qui se concentre sur la prévention de l'intimidation, des abus, du harcèlement et de la discrimination dans le sport.

Que ferait le père de famille si son garçon désirait s'impliquer comme arbitre?

 « Honnêtement, si mon garçon voulait être arbitre, on aurait une bonne discussion et j'essaierai de le faire changer d'idée. Je ne sais pas si je veux qu'il vive ça »

Ce documentaire est un examen approfondi des abus commis envers les arbitres adolescents. Vous aurez l'occasion d'entendre plusieurs témoignages poignants, incluant le point de vue et le cri du cœur des jeunes arbitres, mais également, de l'autre côté du spectre, le témoignage d'une mère qui a déjà agi de manière toxique lors d'événements sportifs. Mélanie Melançon, mère de trois enfants, a réalisé l'ampleur du problème lorsque ses enfants lui ont avoué avoir eu honte de ses agissements, alors qu'elle avait pété les plombs lors d'un événement sportif. Depuis, sa vision du sport a changé et elle raconte son chemin vers la guérison.

« Avant, j'étais toujours sur la défensive quand je regardais un match, parce que je regardais les erreurs des gens. Maintenant, je savoure et je ne fais que regarder mon fils attraper une balle…ou l'échapper. »

Ce que les arbitres souhaitent de tout cœur, c'est de voir les athlètes, les parents et les entraîneurs plus conscients de l'impact de leurs paroles et de leurs critiques. Les mots peuvent pincer longtemps et beaucoup plus qu'on ne le pense.  Il ne faut surtout pas oublier que ce sont souvent des enfants qui pratiquent le métier d'arbitre et qu'ils désirent poursuivre leur passion, s'impliquer auprès de leur communauté, développer leur confiance et vivre une expérience enrichissante.  

Si vous êtes victimes ou témoin de violence dans un contexte sportif, ou que vous désirez obtenir plus d'informations, consultez le site https://sportaide.ca/ ou communiquez au 1-833-211-AIDE.