Les galettes des Kenyans, comme celles de Séraphin!
Vraiment fascinant et surtout, incompréhensible pour nous.
Si vous avez déjà regardé les vieilles émissions des Belles Histoires des Pays d'en haut, vous vous souvenez de cette épisode où Séraphin (Jean-Pierre Masson) vient de terminer son repas après avoir mangé deux galettes de sarrasin et déclare : « J'ai mangé comme un roi ! ».
Quand on prend la peine de bien analyser ce que les athlètes les plus rapides au monde peuvent manger dans la vie de tous les jours, on se pose de sérieuses questions.
Le régime alimentaire des athlètes de Kaptagat étonne par sa simplicité et son manque de saveur. Pourtant, les étrangers qui ont tenté l'expérience rapportent qu'au fil des journées, ils s'habituent.
Dans les zones rurales du Kenya, l'alimentation est on ne peut plus simple, frugale et répétitive comparativement à ce qu'on nous incite à absorber partout dans le monde, le plus souvent composé de protéines.
À base de plantes biologiques et en provenance des fermes environnantes, les Kenyans absorbent un régime assez faible en protéines. De la viande une fois à toutes les deux semaines car ce produit est considéré comme un luxe dans ce pays.
Deux mets retiennent particulièrement l'attention. L'ugali fait de farine de maïs, cuit dans l'eau, en galettes est très riche en amidon, fade et sans aucune saveur. Puis, le managu d'un vert feuillu foncé comme des épinards, sauté dans l'eau, l'huile et parfois dans le lait.
ALIMENTATION SANS AUCUNE SAVEUR
Par la suite, on retrouve le chou qui est apprêté comme le managu, les haricots rouges, riches en protéines. Ils mangent du pain régulièrement, un pain semblable au pain indien naan et ce, après leur longue course hebdomadaire de 30-40km. Parfois, on combine le riz avec les haricots.
Suivent les œufs frits avec managu et ugali et des pommes de terre bouillies. Pour les collations, on retrouve beaucoup de bananes et parfois, vers 17h, certains prendront une tasse bouillie d'eau, de miel et de sucre.
Le thé Chai et les sodas à l'occasion composent les boissons.
En résumé, aucun supplément alimentaire car on doit comprendre qu'ils ne disposent pas des moyens pour s'en procurer car la plupart vivent avec quelques dollars par jour. Même si les épices sont disponibles, l'absence de goût prône dans tous les mets.
Lorsqu'ils débutent leur journée, ils traversent leur longue période d'entraînement à jeun, souvent sous une température chaude sans aucune pause. Par conséquent, ils ne boivent pas. On peut se demander parfois s'ils vivent sur la même planète que nous.
MACKINNON EXTÉNUÉ
Il devient difficile de contester cette recette quand on constate les résultats incroyables qu'ils récoltent lorsqu'ils participent à des événements majeurs à travers le monde.
Je me souviens de l'entrevue que j'avais réalisée avec Perry MacKinnon, un athlète élite de la région de Sherbrooke qui revenait justement d'un voyage au Kenya et qui avait participé aux séances d'entraînement des athlètes Kenyans. Exténué, il avait perdu considérablement du poids et avait admis qu'il éprouvait énormément de difficulté à suivre leur rythme.
Quel serait le comportement des Kenyans si l'accessibilité à nos produits devenait abordable dans leur région ?
Même si on envie et sommes éblouis par leur performance, je pense que nous n'échangerions pour rien au monde notre façon de vivre.
Je ne sais pas si Séraphin courait rapidement !