Serre-moi fort!
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Il est toujours réconfortant de réaliser qu'une personne ou des gens nous attendent à l'arrivée d'un marathon. On a le goût de les serrer très fort dans nos bras.
J'ai déjà abordé le sujet, il y a quelques années. À cette époque, je croyais qu'avec le temps, ce bonheur allait s'estomper. Je peux vous certifier qu'il en n'est rien.
À mon dernier 42km, je me suis surpris à être saisi par les émotions. Surtout qu'en Normandie, il y régnait une atmosphère de reconnaissance envers les hommes courageux qui ont combattu durant cette 2e guerre mondiale.
Il y a également des scènes, des images, des faits et gestes qui vous balancent parfois vers votre passé et qui font réfléchir.
Exténué, les sentiments deviennent à fleur de peau. Il s'agit parfois d'un simple détail qui entraînera une émotion pour vous empêcher de bien respirer. Je vous le dis, il en faut très peu.
Lorsque je suis entré dans le centre-ville de Caen, je savais qu'il me restait peut-être un peu plus d'un kilomètre. Un groupe de musique interprétait alors une balade. Ne me demandez pas pourquoi, je me suis mis à ravaler de travers. Je tentais de me contenir. Dans des moments semblables, l'air ne pénètre plus dans nos poumons.
POURQUOI PAS !
J'ai dû arrêter de courir, question de me ressaisir.
Quand je suis reparti, j'entendais cette musique au loin et je me disais que j'ai encore le goût de courir des marathons, ne serait-ce que pour revivre de tels moments. C'est particulier. Rares sont les circonstances qui suscitent de telles réactions dans les sports.
Lorsque j'ai franchi la ligne d'arrivée, je me sentais bien, en contrôle car j'avais pris soin de bien doser mes efforts.
J'ai pris près de cinq heures à compléter cette distance ce qui a incité Pasquale à me poser cette question : « Vas-tu courir des marathons encore longtemps ? » Je comprenais sa réaction et je saisissais le sens de son interrogation.
Sans attendre, j'ai répondu : « Pourquoi pas ? »
Aussi longtemps que je pourrai conclure dans une bonne condition physique, je ne vois pas pourquoi je cesserais. Bien sûr, plus question de m'en taper cinq, six ou plus dans une même année comme j'ai déjà fait lorsque je me retrouvais presque en mission pour atteindre ce fameux chiffre 100.
DEUX PAR ANNÉE
Considérant que le chrono n'a jamais été important à mes yeux, l'objectif de passer le fil d'arrivée reste le même car je dois admettre que j'ai avancé en âge.
Si je suis capable de courir deux marathons par année, je serai amplement satisfait, un au printemps et l'autre à l'automne.
D'ailleurs, j'ai déjà une petite idée du prochain qui risque d'être au mois d'octobre. Les marathons à venir seront de nouveaux parcours. J'aurais aimé Rimouski car je ne l'ai jamais fait. Or, j'ai un mariage la veille !
Quand le prochain sera officialisé, je vous aviserai, c'est promis !
En attendant, on récupère !