Simonne Poulin constitue un exemple, une sorte de bouée de sauvetage sur laquelle on s’attache. D’ailleurs, elle se retrouve dans mon livre Inspirations car notre rencontre initiale m’avait émerveillé.

 

Adepte de la marche rapide, détentrice de plusieurs records, elle traverse une période difficile à 77 ans.

 

« J’ai un cancer pour lequel je dois subir des traitements depuis mai 2020. Puis, on en découvre un autre qui va nécessiter de la radiothérapie et dePoulin 3 la chimiothérapie et ça commence demain (mardi). Par conséquent, j’ai dû annuler ma présence aux Jeux Mondiaux en Finlande. Ça m’a fendu le cœur. »

 

Simonne ne baisse pas les bras facilement. Elle garde espoir pour les Jeux Canadiens prévus le 11 septembre à Blainville.

 

« J’en ai parlé avec mon oncologue qui m’a promis de m’accompagner dans cette décision. J’aime que l’on dise de moi que je suis une femme courageuse car cette décision part du plus profond de mon être. »

 

Elle avait discuté avec son oncologue pour la compétition du 29 mai dernier car elle était en quête d’un record québécois. « Il a hoché la tête en me disant : « On peut s’arranger ». Lorsque je l’ai quitté après ma dernière consultation, je l’ai regardé dans les yeux et dit : « Je vais faire tout ce qu’il faudra mais je tiens absolument à y aller », en parlant cette fois-ci du 11 septembre à Blainville.

 

 

UN PIED DE NEZ À SON PÈRE

 

L’an dernier, Simonne a décroché trois records québécois aux 300, 500 mètres et 5 km marche, plein air. Ajoutez cette année Poulin 2ceux du 3000 mètres à l’intérieur et le 1500 mètres à l’extérieur.

 

« Je ne lâcherai pas facilement. Je veux continuer. Je suis inscrite au tour du Cap Tourmente. J’aurai alors débuté mes traitements mais j’ai décidé que j’allais cueillir mon dossard et je crois fermement que je me présenterai sur la ligne de départ et si j’y suis, on me retrouvera au fil d’arrivée, je te l’assure ».

 

Simonne déborde d’ambition et elle s’assume.

 

« Je veux tellement que mes enfants retiennent qu’il ne faut jamais renoncer à ses rêves même si des obstacles peuvent se présenter devant nous. Je veux qu’ils apprennent à ne jamais oublier. C’est l’héritage que je veux leur laisser. S’il me reste encore vingt ans, ce sera pas mal correct. J’aurai alors fait un pied de nez à mon père qui a vécu jusqu’à 96 ans. »

 

 

PRENDRE CONSCIENCE

 

Simonne dit avoir le bonheur facile car ses enfants ne cessent de lui répéter.Poulin

 

« Par ce témoignage, si je peux donner espoir à une personne qui aurait tendance à se décourager, je serai contente. J’ai encore de nombreux projets en tête, les Mondiaux en Suède dans deux ans et ce voyage au Japon que je veux faire avec mon petit-fils l’an prochain. Je n’ai pas le choix, je dois rester en forme ».

 

Et dire que notre entretien a débuté car elle tenait à me dire que vieillir représente un privilège. Disons que quelques minutes plus tard, j’en avais vraiment pris conscience.

 

Aussi à lire : Quand nos jambes s'éteignent !

Pour plus de contenu dans ce genre, abonnez-vous au groupe RDS | En Forme