Davis Alexander détient ce petit élément magique
MONTRÉAL – Non, ce n'était pas une illusion. Davis Alexander possède cet ingrédient spécial. Souriant et gentilhomme au quotidien, Alexander se transforme en machine de guerre quand il est envoyé dans la mêlée.
À six pieds et 195 livres, Alexander n'a pas le gabarit recherché pour le poste de quart-arrière. En ayant joué à l'Université Portland State, il ne détient pas le curriculum vitae le plus attirant non plus.
Mais les fervents des Alouettes l'avaient remarqué et quelques journalistes aussi, Alexander se démarque quand la pression grimpe et qu'on lui confie le ballon.
Jeudi soir, à sa première véritable occasion dans la LCF, il a prouvé tout cela de main de maître. À vrai dire, plusieurs spectateurs auraient raison d'avoir quitté la colline montréalaise avec un grand enthousiasme.
Il faut toujours demeurer prudent dans le sport professionnel, mais il a démontré un cran fabuleux et un talent renversant. Tout cela en venant en relève à Caleb Evans et en ayant obtenu que peu de répétitions avec les partants durant les entraînements de la semaine.
C'était beau de voir à quel point tous ses coéquipiers étaient heureux pour lui. Ils venaient le féliciter, le serrer dans leurs bras et le taquiner car il était enfin la vedette de la journée.
« Dans la vie, tu essaies de faire les choses de la bonne manière : travailler fort et te réjouir pour le succès des autres. Ils ont vu le temps que j'ai investi tout comme eux », a réagi Alexander qui avait le cœur réchauffé par cet appui.
« C'est fabuleux, c'est mon homme! On se connaissait même avant son arrivée avec les Alouettes. On a effectué plusieurs répétitions ensemble après les entraînements. Je lui avais dit ‘Reste prêt, ta chance va se présenter' et il a tellement bien saisi sa chance. Vous allez le voir souvent sur le terrain pour les prochaines semaines », a raconté Tyson Philpot avec son sourire étincelant.
« J'ai vraiment hâte qu'il puisse vous montrer l'étendue de son talent », a ajouté Philpot.
La joie se lisait également sur le visage de Danny Maciocia. C'était ce bonheur du directeur général qui a eu confiance en son instinct.
« C'est une grande satisfaction parce qu'on l'a identifié à mes premiers jours ici. Je l'ai vu jouer au niveau universitaire. J'avais ce feeling qu'on pouvait développer ce jeune et que, si l'occasion se présentait, il allait bien paraître », a mentionné le DG.
Puisqu'Alexander est rendu à sa troisième année dans le nid, Maciocia n'était nullement surpris par son brio.
« Honnêtement, non! Davis, c'est un gamer. Il joue probablement mieux qu'il pratique. Quand j'ai vu sa première séquence qui s'est terminée par un touché, je me suis dit qu'on avait un match à notre portée », a-t-il répondu.
D'ailleurs, Maciocia s'est assuré d'aller glisser quelques mots de félicitations à Alexander avant qu'il ne retraite au vestiaire sous les applaudissement nourris des spectateurs.
« Son niveau de confiance et sa patience d'être un bon coéquipier. Il a attendu son moment et il en a profité au maximum. Chapeau! Et c'est aussi un bon message pour les autres qui attendent leur chance », a vanté Maciocia.
Le soulagement de Maciocia s'explique également par les années de misère vécues par les Alouettes après la retraite d'Anthony Calvillo. Dénicher son successeur a été si pénible pour les anciens dirigeants.
« Là, on a un partant... et on a Alexander aussi », a lancé Maciocia avec une pause pour demeurer prudent dans son affirmation.
Alexander a été si fumant qu'il a impressionné plusieurs vétérans.
« Je suis convaincu que si on prenait la pression sanguine de chaque joueur, la sienne serait la plus basse! Il est arrivé et c'était fabuleux de voir ce qu'il a accompli. Mais je ne m'attendais pas à moins, il réussit ça durant les pratiques », a vanté Wesley Sutton.
Étant donné que les Alouettes ont arraché la victoire avec cette remontée, on pouvait demander encore plus facilement à Maciocia s'il trouvait que Maas avait été trop patient pour remplacer Caleb Evans par Alexander.
« Il connaît la game! Il sait comment ça marche, il a assez d'expérience comme joueur et entraîneur pour identifier le bon moment », a rétorqué Maciocia.
Quant à Evans, il a fait face à la musique dans le vestiaire après une sortie démontrant ses limites.
« Je n'étais pas en mesure de lancer la machine, de trouver une étincelle. C'est le contraire qui s'est produit en deuxième demie avec Davis », a exposé Evans qui supportera le choix de son entraîneur pour le prochain match.